Crée le 30-08-2013 07H10 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le vendredi 30-08-2013 -07H19 PAR : IRIB-ARTV NEWS
Deux militaires américains sortent d'un camp de détention à Guantanamo, le 12 janvier 2012
© AFP/Archives Jim Watson
Washington (AFP) - Les Etats-Unis ont annoncé jeudi avoir remis à l'Algérie deux détenus algériens de Guantanamo, une première en près d'un an et depuis que Barack Obama a réaffirmé fin mai sa volonté de fermer la prison militaire américaine à Cuba.
Nabil Said Hadjarab, 34 ans, et Mutia Sadiq Ahmad Sayyab, 36 ans, "ont été remis au gouvernement algérien", a affirmé le ministère américain de la Défense dans un communiqué.
Il s'agit des premiers transfèrements de Guantanamo depuis le rapatriement du Canadien Omar Khadr fin septembre 2012.
Quelque 164 détenus restent incarcérés à Guantanamo, prison ouverte dans la foulée du 11-Septembre pour y détenir les prisonniers de la "guerre contre le terrorisme".
"Les Etats-Unis sont reconnaissants envers le gouvernement algérien pour sa bonne volonté à soutenir les efforts en cours pour fermer le centre de détention de Guantanamo", affirme le ministère américain dans le communiqué.
Les deux pays se sont "coordonnés" pour s'assurer que les transfèrements soient effectués suivant des "mesures humanitaires et de sécurité appropriées", précise-t-il.
L'Algérie a émis de son côté "un avis sans objection" à la demande américaine de rapatriement de ses deux ressortissants, a fait savoir jeudi à Alger la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH).
La commission a indiqué que les dispositions de prise en charge étaient les mêmes que pour les 13 Algériens qui avaient déjà été rapatriés de Guantanamo, et sur lesquels aucune information n'a été publiée depuis leur retour.
Prison controversée
Nabil Said Hadjarab avait été capturé le 20 décembre 2001 par des forces afghanes en tentant de fuir Tora Bora, dans l'est de l'Afghanistan, où il avait été blessé dans l'attaque d'un hélicoptère américain, puis avait été remis quelques jours plus tard aux Américains, selon des documents militaires américains divulgués par WikiLeaks.
Mutia Sadiq Ahmad Sayyab avait lui été capturé en tentant de fuir Tora Bora et avait été intercepté par les autorités pakistanaises après avoir franchi la frontière. Il avait été remis aux Américains le 4 janvier 2002.
Les deux hommes étaient perçus comme représentant des "risques moyens" de menace contre les Etats-Unis s'ils étaient libérés, selon ces documents militaires, fournis à WikiLeaks par Bradley Manning et datant de début 2007.
Le Congrès américain a été informé de la décision du Pentagone, qui avait annoncé dès le 26 juillet envisager ces deux transfèrements.
Le président Barack Obama promet depuis sa première campagne présidentielle, en 2008, de fermer la prison hébergeant les détenus de la "guerre contre le terrorisme" lancée dans la foulée du 11-Septembre. Mais cet engagement maintes fois répété a été contrecarré par les parlementaires américains.
Les élus ont en effet inscrit dans la loi dès décembre 2010 l'interdiction de facto de tout transfèrement de détenus de Guantanamo sur le sol américain.
Le retour dans leurs pays d'origine est en outre soumis à des conditions drastiques, le pays d'accueil devant être capable de garder le contrôle sur les ex-détenus et de les empêcher de s'engager dans des activités extrémistes.
Dans un discours le 23 mai, Barack Obama a à nouveau sollicité l'aide du Congrès pour fermer la prison, en reconnaissant toutefois que "les questions politiques (étaient) difficiles", et annoncé la levée du moratoire sur le transfèrement vers leur pays de détenus yéménites.
Sur les désormais 164 détenus de Guantanamo, 84 -dont 56 Yéménites- ont été désignés comme transférables dans leur pays d'origine par les administrations des présidents George W. Bush et Obama.
Quelque 46 autres sont en détention illimitée, sans inculpation ni procès faute de preuves, mais jugés trop dangereux pour être libérés de cette prison controversée, où plusieurs dizaines de détenus poursuivent un mouvement de grève de la faim entamé en février.
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