Crée le 14-08-2013 09H00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le mercredi 14-08-2013 - 11H30 PAR :ARTV-NEWS
Malgré les déclarations des forces de sécurité nigérianes, affirmant qu'elles ont pourchassé et détruit des camps de Boko Haram, la série d'attaques ces dernières semaines contre des civils a montré que les succès ponctuels sur le terrain revendiqués par l'armée sont vite contrecarrés par des attaques de Boko Haram.
Selon des analystes, l'offensive militaire n'aurait en fait permis qu'à repousser les insurgés vers des lieux plus éloignés où les récentes violences ont eu lieu.
Vengeance
La stratégie de l'armée visant à encourager la formation de milices locales pour traquer les membres de Boko Haram se retourne souvent contre les civils, car le groupe islamiste mène des opérations de vengeance contre des habitants.
"Ces attaques contre les populations qui aident les autorités dans leur traque de Boko Haram devraient se poursuivre", estime Bawa Wase, un analyste des questions de sécurité travaillant pour l'ONU.
"De plus, à la suite de la promulgation de l'état d'urgence" dans trois Etats de la zone, "Boko Haram a été repoussé vers la région frontalière du Cameroun qui est sous leur contrôle", poursuit l'analyste.
"La responsabilité des forces de sécurité n'est pas de repousser plus loin les insurgés mais de les neutraliser, les arrêter et les traduire devant la justice", ajoute-t-il.
Les attaques menées par Boko Haram le week-end dernier contre la mosquée et le village semblent être des actes de vengeance contre les civils.
Selon des habitants, les assaillants portaient des tenues militaires de camouflage, tactique qu'ils ont déjà utilisée dans le passé. Certains témoignages font état de victimes égorgées, mais cela n'a pas été confirmé officiellement.
L'armée nigériane n'a fourni aucune information officielle au sujet de ces dernières attaques, et ses responsables ne pouvaient être joints pour commenter l'état actuel de l'offensive, lancée il y a quatre mois auparavant.
Il semble cependant que le nombre d'attaques terroristes a décliné après le lancement de l'offensive, qui a fait suite à la proclamation de l'état d'urgence par le président Goodluck Jonathan.
Mais la coupure des communications téléphoniques et l'interdiction d'accès aux régions les plus reculées, empêchent tout travail indépendant de recoupement des informations.
Selon Elizabeth Donnelly, chercheuse du think tank Chatham House, basé à Londres, "l'état d'urgence ne permettra pas de réduire complètement cette crise".
Elle souligne que les violences actuelles sont localisées dans le nord-est, contrairement aux années précédentes, de 2010 à 2012, qui ont vu Boko Haram étendre progressivement ses opérations militaires dans le nord et le centre du pays.
Mme Donnelly rappelle qu'une autre vaste offensive contre la secte islamiste, menée en 2009, s'était conclue par plus de 800 morts mais n'avait pas empêché Boko Haram de refaire surface l'année suivante avec davantage de moyens pour mener des attaques encore plus violentes.
Lundi, le chef du groupe islamiste a revendiqué les récentes attaques meurtrières contre les forces de sécurité dans le nord-est du pays, dans une vidéo reçue par l'AFP.
Dans cette video, Abubakar Shekau a également affirmé être "en bonne santé" malgré l'offensive militaire en cours visant à détruire le mouvement insurrectionnel qu'il dirige.
"Vous n'avez pas tué Shekau", a-t-il lancé dans cette vidéo.
La vidéo montre notamment des insurgés ouvrant le feu sur des soldats avec des armes lourdes montées sur des camions semi-remorque.
Boko Haram est composé de différentes factions, dont Shekau dirige la plus radicale.
Le groupe rejette tout dialogue avec le gouvernement et affirme combattre pour la création d'un Etat islamique dans le nord du Nigeria.
Les attaques et attentats de Boko Haram, et la répression menée par les forces de sécurité, ont fait au moins 3.600 morts depuis le début de l'insurrection en 2009, selon Human Rights Watch.
Pays le plus peuplé d'Afrique, avec 160 millions d'habitants, le Nigeria est divisé entre un nord à majorité musulmane et un sud à dominante chrétienne. Le Nigeria est aussi le premier producteur de pétrole d'Afrique.
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