Crée le 04-08-2013 09H10 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le dimanche 04-08-2013 - 09H35 PAR : ALTERINFO
Luc MICHEL pour EODE Press Office
avec PCN-SPO – AFP - Reuters – EODE Zone Africa / 2013 08 03 /
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"Les élections, compte tenu des circonstances, se sont bien passées et il n'y a pas de raison de les annuler"
- Bernard Membe
(chef de la mission d'observation de la SADC)
"une élection dans l'ensemble libre, honnête et crédible"
- Olusegun Obasanjo
(ex-président nigérian, chef de la mission d'observation de l'UA)
La victoire du président Mugabe – que nous annoncions ce mardi, ainsi que le correspondant du Guardian, et sur base des mêmes analyses – se confirme. Elle semble écrasante et marque l'effondrement électoral de son rival, le premier ministre Tsvangirai. Mugabe, au pouvoir depuis 33 ans, se préparait ce vendredi à une victoire électorale écrasante sur son rival Morgan Tsvangirai avec l'aval des observateurs africains, malgré les accusations de son rival vaincu. Et les cris d'orfraie des Ong « africaines » financées par l'Occident (style ISS, l'Institut des études de sécurité de Pretoria, ou encore le Zimbabwe Election Support Network).
Le parti du président zimbabwéen Robert Mugabe est proche de la majorité des deux tiers à l'Assemblée nationale, selon les derniers résultats publiés vendredi en début de soirée par la Commission électorale. Selon les derniers résultats officiels des élections générales de mercredi portant sur 186 circonscriptions, la Zanu-PF aura au moins 137 sièges sur 210 à l'Assemblée où le MDC de Morgan Tsvangirai, le rival de Mugabe, était majoritaire depuis 2008. La majorité des deux tiers, qui permet de modifier la Constitution, est de 140 sièges. "Nous sommes déjà au-delà des deux tiers. C'est une super-majorité", a pour sa part affirmé un haut responsable de la Zanu-PF, membre du bureau politique.
VICTOIRE PAR K.O. DE MUGABE AVEC L'AVAL DES OBSERVATEURS
Le résultat officiel de ce premier tour de la présidentielle n'est théoriquement pas attendu avant lundi. Mais les premiers chiffres des législatives donnent au parti de M. Mugabe, plus vieux chef d'Etat africain au pouvoir depuis l'indépendance en 1980, un score impressionnant.
Son propre camp a donc affirmé que "le président devrait avoir de 70 à 75%" à la présidentielle. Un haut responsable de la Zanu-PF, membre du bureau politique, a indiqué à l'AFP avoir obtenu "la super majorité et déjà dépassé les deux tiers" à l'Assemblée, un score dont le décompte officiel de la Commission électorale s'approchait en début de soirée.
Selon les derniers résultats officiels portant sur 186 sièges, la Zanu-PF aura en effet au moins 137 sièges sur 210 à l'Assemblée où le MDC de Morgan Tsvangirai, le rival de Mugabe, était majoritaire depuis 2008. Une majorité des deux tiers permettrait à M. Mugabe de modifier la Constitution, un texte relativement libéral tout juste adopté en mars 2013 sous la pression étrangère.
Privé de victoire en 2008 par la violence des partisans de M. Mugabe, Morgan Tsvangirai n'était cependant pas prêt de s'incliner après une élection qu'il a qualifiée d'"énorme farce".
Ce Vendredi, le MDC de M. Tsvangirai a annoncé qu'il "rejetait ces élections et ses conséquences, ce qui inclut le gouvernement qui en résultera", refusant poliment l'aval donné par la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC).
Le parti doit préciser sa stratégie lors d'une conférence de presse ce samedi. « La marge de manoeuvre du camp Tsvangirai est cependant mince », précise l'AFP. « Désuni, il est affaibli par quatre ans de cohabitation relativement impuissante avec M. Mugabe et sa volonté d'en découdre par la résistance passive n'a rencontré jusqu'à présent aucun écho populaire ».
En 2008, Morgan Tsvangirai était arrivé en tête du premier tour de la présidentielle, mais des partisans de Mugabe s'étaient déchaînés sur leurs adversaires, faisant environ 200 morts. Tsvangirai s'était retiré entre les deux tours « pour éviter un bain de sang généralisé ». Il s'était ensuite associé au président à la demande des pays voisins, et était devenu un Premier ministre, salué pour son esprit de paix mais politiquement relativement impuissant.
La SADC est l'organisation régionale qui a piloté les efforts de médiation pour éviter une guerre civile en 2008, imposant M. Tsvangirai – le candidat de l'Occident et de Londres - comme Premier ministre. « En l'absence d'observateurs occidentaux, elle porte la lourde responsabilité de défendre la démocratie pour le compte des Zimbabwéens et de la communauté internationale, sans céder à la tentation de prolonger la "pax Mugabe" pour éviter de nouvelles violences », commente encore l'AFP.
"Les élections, compte tenu des circonstances, se sont bien passées et il n'y a pas de raison de les annuler", a déclaré le chef de sa mission, le Tanzanien Bernard Membe. Ajoutant « Nous disons que cette élection a été libre, très libre même » ...
Moins nuancé, son homologue de l'Union africaine, l'ex-président nigérian Olusegun Obasanjo, a salué une élection dans l'ensemble "libre, honnête et crédible".
VERS UN RETOUR A L'ETATISME A HARARE
La victoire écrasante de Mugabe va remettre les pendules à l'heure au Zimbabwe et annonce sans doute un retour aux idées étatistes. Le Zimbabwe se remet à peine d'une décennie de récession marquée par une inflation galopante et le départ à l'étranger de plusieurs millions de personnes, une situation où l'embargo occidental piloté par Londres – cette guerre de destruction économique pratiquée ici comme ailleurs – a joué son rôle dévastateur.
Interrogé sur les causes de la récente crise économique sans précédent qu'a traversé le pays et qui a donné lieu à une hyper-inflation de 231 millions de % et à un taux de chômage de 75%, Robert Mugabe a répondu dans une interview à ITV : "Vraiment, nous condamnons l'Angleterre et principalement le gouvernement de M. Blair. C'est lui qui l'a causée", a-t-il dit de la crise. Le Premier ministre travailliste des années 1997-2007 "ne voulait pas de dialogue. Nous nous demandons quel genre de gouvernement ce pouvait être pour préférer nous imposer des sanctions", a dit M. Mugabe dans cette interview.
Une victoire de M. Mugabe pourrait changer la donne. « C'est le retour à une volatilité extrême », a estimé Iraj Abedian, PDG de Pan African Investments à Johannesburg. « Nous pouvons nous attendre à des mesures populistes assez radicales, qui auront des conséquences énormes ». « Après les terres agricoles et les mines, les banques et les sociétés financières pourraient selon lui être les prochaines cibles d'un nouveau gouvernement Mugabe cherchant à étendre son programme d'"indigénisation" visant à redistribuer les actifs à des Zimbabwéens noirs », précise l'AFP.
Luc MICHEL
http://www.eode.org/eode-international-elections-monitoring-elections-generales-au-zimbabwe-mugabe-vainqueur-par-k-o/
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Sur les élections générales et la situation au Zimbabwe, lire :
* sur les élections elles-mêmes :
Luc MICHEL, UN MUGABE COMBATIF POUR LES ELECTIONS GENERALES AU ZIMBABWE,
http://www.eode.org/eode-international-elections-monitoring-un-mugabe-combatif-pour-les-elections-generales-au-zimbabwe/
* sur la situation politique au Zimbabwe et le duel Mugabe-Tsvangirai :
uniquement en Anglais (il s'agit d'un AUTRE article que le précédent, pas d'une traduction) :
Luc MICHEL, GENERAL ELECTIONS 2013 IN ZIMBABWE
sur: http://www.eode.org/eode-international-elections-monitoring-general-elections-2013-in-zimbabwe/
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