Crée le 18-04-2013 06H30 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le jeudi 18-04-2013 - 07H10 PAR : ARTV NEWS
DAKAR - Karim Wade, fils de l'ancien président sénégalais Abdoulaye Wade dont il fut conseiller et ministre pendant dix ans, a été inculpé mercredi soir "d'enrichissement illicite" pour, ensuite, être incarcéré à Dakar.
© AFP Seyllou. Me Ciré Clédor Ly, avocat de Karim Wade, le 17 avril 2013 en conférence de presse à Dakar
Karim Wade "vient d'être inculpé pour enrichissement illicite et placé sous mandat de dépôt", a brièvement déclaré Me El Hadji Amadou Sall, un des avocats de Karim Wade qui était présenté devant la commission d'instruction de la Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI), une juridiction spéciale.
Selon des médias locaux, des préparatifs étaient en cours pour emmener Karim Wade, 44 ans, à Rebeus, la principale prison de Dakar, située dans le centre-ville, en bordure de mer.
Le fils de l'ex-président Wade avait été interpellé lundi soir par les gendarmes et placé en garde à vue, quelques heures après que ses avocats eurent remis au parquet spécial de la CREI des justificatifs de sa fortune évaluée par cette cour à 694 milliards de FCFA, plus d'un milliard d'euros.
Il avait été mis en demeure le 15 mars, après une audition par la CREI, de justifier dans un délai d'un mois de l'origine de ses avoirs qui proviendraient de sociétés dont l'ancien ministre serait le "propriétaire" ainsi que de "voitures", de "propriétés immobilières" et de comptes bancaires.
La CREI, créée en 1981 par l'ancien président Abdou Diouf et en sommeil pendant plusieurs années, a été réactivée par Macky Sall après son élection en mars 2012, après douze ans de pouvoir d'Abdoulaye Wade.
Le procureur de la CREI, Alioune Ndao, avait déclaré mardi avoir ordonné la détention du fils Wade car il n'a pas été "convaincu de la pertinence" de ses réponses sur l'origine de sa fortune.
Son adjoint avait ajouté que l'enquête avait permis de mettre à jour une "véritable ingénierie financière" mise en place par Karim Wade.
Selon la loi sénégalaise sur l'enrichissement illicite, "l'instruction du dossier ne peut excéder six mois".
"Le dossier devait être classé"
Les avocats de Karim Wade ont dénoncé mercredi, avant l'inculpation de leur client, une violation de la procédure, estimant que "le dossier devait être classé", selon l'un d'eux, Me Ciré Clédor Ly.
"La loi ne dit nulle part (que le procureur spécial) peut mettre (Karim Wade) aux arrêts après la mise en demeure" d'un mois, a-t-il dit.
Me Ly a en outre estimé que la CREI n'avait pas été "loyale" en confiant l'enquête préliminaire à une structure qui n'est "pas compétente et où il n'y avait que des gendarmes", alors que la loi dit que cette enquête doit être aussi menée par "une brigade spéciale composée de représentants des ministères de l'Economie et des finances, de l'Intérieur et de la Justice".
Il a également affirmé que "des pièces" du dossier d'accusation "n'ont pas été mises à disposition" des avocats par le procureur qui a également, selon lui, illégalement "contourné la Haute cour de justice", au profit de la commission d'instruction de la CREI pour juger Karim Wade.
La Haute cour de justice est une autre cour spéciale, chargée de juger les anciens ministres pour des faits commis dans l'exercice de leurs fonctions.
Selon ses avocats, Karim Wade n'est pas propriétaire des biens qu'on lui attribue et ne possède pas la fortune de 694 milliards de FCFA qui lui est prêtée. "On lui a même attribué des terrains immatriculés au nom de l'Etat" sénégalais, a indiqué Me Demba Ciré Bathily.
Les enquêtes pour enrichissement illicite visent plusieurs anciens responsables sénégalais, dont des ex-ministres, et ont été déclenchées par le président Sall.
Le parti de l'ex-président Wade, le Parti démocratique sénégalais (PDS), dénonce une "chasse aux sorcières" et a prévu d'organiser une manifestation à Dakar mardi pour soutenir Karim, qui de 2002 à 2012, a été conseiller spécial de son père, puis "super ministre" détenant plusieurs portefeuilles clés. Le président Wade voyait en lui son héritier naturel.
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