Wednesday, March 13, 2013

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Tunisie : L'homme qui s'est immolé mardi à Tunis est mort
Mar 13th 2013, 10:54

 

Crée le 13-03-2013 11H05 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le mercredi  13-03-2013 -11H50   PAR : ARTV NEWS


 Le jeune vendeur à la sauvette qui, désespéré par ses conditions de vie s'était immolé, est décédé mercredi à l'aube, dernière illustration en date des tensions sociales en Tunisie auxquelles le nouveau gouvernement devra faire face une fois investi.
Tunisie : L'homme qui s'est immolé mardi à Tunis est mort
 

© AFP Fethi Belaid. Un vendeur de rue le 12 mars 2013 à Tunis


"Il est mort aujourd'hui à 05H30 du matin (04H30 GMT) des suites de ses graves brûlures", a dit à l'AFP Imed Touibi, le directeur du Centre des grands brûlés de Ben Arous (banlieue de Tunis) où le jeune homme de 27 ans, Adel Khadri, était hospitalisé.

Ce marchand ambulant de cigarettes s'était immolé la veille sur l'avenue Habib Bourguiba, en plein centre de Tunis, en hurlant "voilà la jeunesse qui vend des cigarettes, voilà le chômage".

Ce geste est hautement symbolique en Tunisie où la révolution de janvier 2011, la première du printemps arabe, avait été déclenchée par l'immolation d'un vendeur ambulant excédé par la misère et les brimades de policiers à Sidi Bouzid (centre).

La pauvreté et le chômage étaient au coeur des causes du soulèvement qui a renversé le régime de Zine El Abidine Ben Ali, or deux ans après l'économie tunisienne est toujours anémique et le pays est paralysé par une interminable crise politique et institutionnelle.

Un nouveau gouvernement, dirigé par l'islamiste Ali Larayedh doit obtenir mercredi la confiance des députés lors d'une deuxième séance à l'Assemblée nationale constituante (ANC) consacrée à ce cabinet et qui a débuté vers 09H00 GMT.

La vie politique paralysée

M. Larayedh, du parti islamiste Ennahda, principale force politique du pays, a assuré mardi qu'il comptait achever sa mission avant la fin de l'année en mettant un terme à l'impasse politique et en assurant les conditions pour une reprise économique.

Il s'est fixé comme priorités de "réussir l'organisation des élections dans les plus brefs délais", d'"instaurer la sécurité", le pays étant déstabilisé par l'essor d'un islamisme armé et la multiplication des conflits sociaux, et de "continuer de relever l'économie, l'emploi et de lutter contre la hausse des prix".

La vie politique tunisienne est paralysée par l'absence de compromis sur le futur régime qui bloque la rédaction de la Constitution, la tenue d'élections et la mise en place d'institutions stables deux ans après la révolution de janvier 2011.

La stabilité du pays est aussi menacée par des tensions sociales grandissantes, manifestations, grèves et affrontements se multipliant face au niveau élevé du chômage (17% environ) et la misère, deux facteurs clés du soulèvement qui a renversé Zine El Abidine Ben Ali.

L'essor de groupuscules islamistes radicaux est un autre défi auquel M. Larayedh devra faire face, alors que son prédécesseur Hamadi Jebali a démissionné dans la foulée d'une crise politique provoquée par l'assassinat de l'opposant Chokri Belaïd le 6 février par un groupe salafiste présumé, selon la police.

Or Ali Larayedh, ministre sortant de l'Intérieur, est très critiqué pour son bilan mitigé à ce poste, ses quatorze mois à la tête des forces de l'ordre ayant été marqués par plusieurs attaques islamistes et la répression violente de mouvements sociaux.

Ce cadre d'Ennahda a reconduit, après de longues négociations et faute d'avoir trouvé un consensus plus large, la délicate coalition entre les islamistes et deux partis laïques tout en l'élargissant à des indépendants qui dirigeront notamment les ministères régaliens.

Compte-tenu de la répartition des forces à l'ANC, cette équipe devrait obtenir sans mal la confiance des députés.

Mais cette majorité est divisée sur la nature du régime à mettre en place en Tunisie, alors que l'adoption de la Constitution suppose le soutien des deux-tiers des élus.

Un calendrier a été soumis aux députés lundi, prévoyant l'adoption de la loi fondamentale début juillet et des élections en octobre. Les élus ne se sont pas encore prononcés sur le sujet, mais selon des observateurs cet échéancier est peu réaliste, d'autant que les dates-limite fixées par le passé n'ont pas été respectées.

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