Crée le 18-02-2013 13H20 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le lundi 18-02-2013 -13H40 PAR: FORUM DES AS
ROGER LUMBALA
A Kampala, les négociations entre le M23 et le gouvernement congolais sont entrées dans une phase d'hivernage. Après la signature du rapport partiel sur le réexamen de l'Accord du 23 mars 2009, les deux parties ont retrouvé chacune leur position tranchée, exactement comme au tout début de ces pourparlers. Après la conclusion de ce premier volet des questions inscrites à l'ordre du jour, la délégation gouvernementale estime qu'il n'y a plus rien à débattre. Son avis est aussi que pour les deux autres points, il est question que chaque partie adresse ses mémoires à la facilitation assurée par Cryspus Kiyungu, ministre ougandais de la Défense.
Côté M23, on ne l'entend pas de cette oreille. Les rebelles pro-rwandais exigent la création sans autre forme de procès de deux Commissions devant traiter des questions sécuritaires pour la première tandis que la deuxième s'occuperait du volet politique, social et économique. Eux tiennent mordicus à ces deux Commissions qui leur permettront de faire table rase des institutions actuelles de la Rdc afin de se tailler la part du lion au partage du pouvoir au prorata du rapport des forces qui est en leur faveur sur le terrain. Mais point n'est besoin d'ignorer que ce rapport de forces a été acquis grâce au soutien opérationnel des puissances étrangères notamment le Rwanda et l'Ouganda.
Le rebelle Roger Lumbala Tshitenga, chef adjoint de la délégation du M23 à Kampala est fou furieux. Et pour cause. Ses calculs politiques tombent net avec le refus catégorique du gouvernement de traiter des questions politiques et sécuritaires dans des Commissions. Le rêve de Lumbala Tshitenga a fondu. L'homme est enfin rattrapé par sa trahison.
C'est donc piqué au vif et désarçonné qu'il a perdu le nord et demandé que la délégation de Kinshasa décampe si elle continue à s'opposer à la création des Commissions ad hoc. Est donc pris qui croyait prendre.
Ce n'est un secret pour personne que si le député invalidé de Mbuji-Mayi, Roger Lumbala Tshitenga, a pris le risque de rallier le M23, ce n'est en tout cas pas dans l'intérêt du peuple congolais comme il le prétend mais bel et bien pour rebondir après négociations et de se catapulter dans l'ordre politique post-Kampala
Pour que ce vœu se concrétise, les négociations entre le gouvernement et le M23 doivent aborder les questions sur la légitimité des institutions actuelles en Rdc afin d'arriver à un gouvernement d'Union nationale. Or à l'allure où vont les choses, les chances d'un tel gouvernent avec ces rebelles pro-rwandais considérés par le Conseil de sécurité de l'Onu comme des redoutables criminels de guerre sont devenues illusoires.
Plus encore par la signature imminente par les huit chefs d'Etas impliqués dans la crise à l'Est de la Rdc notamment l'Angola, l'Afrique du Sud et la Tanzanie. A ce sujet l'Accord-cadre initié par le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-Moon, est déjà approuvé par ces dirigeants africains pour donner lieu à l'intégration de 4.000 soldats de la SADC à la Monusco avec comme unique mission de stabiliser l'Est de la Rdc en neutralisant toutes les forces négatives y compris le M23.
A Kampala Roger Lumbala Tshitenga appréhende bien cette amère réalité qui a l'effet de l'épée de Damoclès de la SADC suspendue sur la tête du M23. Il ne serait pas osé d'affirmer que ce dernier n'a plus longtemps à vivre. Politiquement s'entend. Dans ce cas de figure, l'ancien député de Mbujimayi est en ce moment du mauvais côté de la rivière.
LE M23 EN CONTRADICTION AVEC LE CNDP
Les revendications politiques du M23 sur la remise en question des institutions issues des élections de novembre 2011 qui sont entre autres la démocratie, le respect des droits de l'homme, la bonne gouvernance violent la simple logique. Faudra-t-il être savant pour établir des contradictions frappantes, qui sautent aux yeux, entre ces revendications du M23 qui justifie sa naissance par le fait que le gouvernement de la Rdc n'a pas respecté les engagements pris avec le CNDP dans l'accord signé un certain 23 mars 2009.
La raison avancée est l'application de cet Accord qui lie le CNDP au pouvoir congolais et qui était signé sous l'œil vigilant des témoins internationaux de l'Onu, l'UA et de la CIRGL.
Cet Accord, qui n'est pas prolifique mais qui ne contient que quelques articles, est essentiellement militaire. Il n'y a pas un mot sur la politique. Rien donc sur la gestion de l'Etat congolais Le CNDP qui était un mouvement essentiellement militaire, qui ne disposait pas d'une aile politique, avait comme leitmotiv la protection des Tutsis du Nord-Kivu contre les incursions meurtrières des Hutu rwandais des Fdlr et les autres communautés du Nord-Kivu qualifiés d'extrémistes qui les menaçaient d'extinction.
Pour assurer cette protection, les miliciens du CNDP à intégrer dans les forces armées devaient rester cantonnés au Nord-Kivu et ne jamais aller prester dans d'autres provinces. C'est la substance du cahier des charges du CNDP qui est coulé en Accord du 23 mars 2009. L'objectif caché du CNDP était d'exercer le contrôle militaire si pas des deux Kivu tout au moins du Nord-Kivu.
Raison pour laquelle la force du CNDP devrait être consignée au Nord-Kivu. Ce qui justifie le fait que Bosco Ntaganda, après cet Accord avec le CNDP, ait continué à régner en maître absolu sur le Nord-Kivu surtout aux confins du Rwanda, jusqu'au moment où Joseph Kabila a décidé de le livrer a la CPI. D'où vient alors le volet politique que le M23 qui agit pour compte du CNDP agite et revendique ? Contradictions.
Dès lors, il y a deux possibilités : ou le M23 continue à revendiquer la filiation du CNDP, auquel cas il est en droit d'exiger un réexamen de l'Accord du 23 mars ; ou il ajoute des nouveaux aspects qui n'étaient pas dans les préoccupations de son père, le CNDP, auquel cas il devra reconnaitre sans circonlocutions d'être un autre mouvement, tout différent du CNDP et devenir une autre réalité que celle du 23 mars 2009. Mais dans les deux cas, étant donné qu'il a pris les armes contre le pouvoir constitué, il ne mérite aucun ménagement, mais le feu de la force de la SADC. Kandolo M.
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