Crée le 21-02-2013 11H20 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le jeudi 21-02-2013 -13H25PAR: LA PROSPERITE
La Salle internationale des conférences du Ministère des Affaires Etrangères a vibré, ce mercredi 20 février 2013, au rythme du Colloque International «Franco Immortel», organisé sous le Haut Patronage du Président de la République, Joseph Kabila.
D'éminentes personnalités, aux rangs desquels l'on pouvait compter les membres du Gouvernement, les Scientifiques, les Diplomates, Hommes de Culture ainsi que les artistes musiciens et autres, ont répondu à cet appel à l'immortalisation d'un célèbre artiste musicien, Luambo Makiadi Franco dit ''Grand Maître''. «Franco Immortel : Regard sur un génie et son art face à la société congolaise. Héritage d'une pensée citoyenne» est un événement qui doit permettre d'évoquer la mémoire mais surtout, l'œuvre de cet artiste hors normes, a déclaré d'entrée de jeu le Premier Ministre, M. Augustin Matata Ponyo.
Et de préciser que ''cette conférence s'inscrit résolument dans la révolution culturelle de notre pays parce qu'elle veut rompre d'avec certaines habitudes. Celles qui consistent à oublier tout ce qui incite à la réflexion, y compris les faits les plus importants, les plus historiques que les générations actuelles et futures cherchent et chercheront à connaître. Tel est le cas de Luambo Makiadi dit Lokanga Luanju Pene, Franco De Mi Amor, Grand maître''.
Au cours de ce colloque de 24 heures, le patrimoine légué par celui que d'aucuns ont appelé «le chansonnier du peuple» a été suffisamment décrit par la vingtaine d'orateurs venus de quasiment tous les continents et qui ont pris la parole tout au long de ce colloque scientifique dédié à l'artiste, le premier du genre.
Parmi eux, il y avait le belge Kenis Vincent qui, à une certaine période de sa vie, avait joué au clavier avec Luambo Makiadi. Kenis Vincent, il convient de le préciser, est l'un des grands producteurs du Groupe rd-congolais ''Benda Bilili'' et étudie, présentement, les œuvres de Grand Maître Luambo Makiadi.
Outre le Belge, il y avait, également, l'américain Allingham Rob qui se spécialise dans la musique sud-africaine et qui veut aussi porter haut les œuvres de Feu Luambo. L'on a noté aussi la présence très remarquable de Dr Mfumu du Congo-Brazzaville. Cette grande figure de la culture africaine a participé à la réalisation de ''Course au pouvoir'', une œuvre célèbre de Feu Franco De Mi Amor.
Rappelons que le but visé dans l'organisation de ce colloque, c'est d'affirmer la volonté du Gouvernement de promouvoir la musique, de montrer à la jeunesse des modèles à suivre dans le cadre de la culture, véritable soubassement de tout développement. C'est donc dans cette droite ligne que le Premier Ministre Matata a martelé qu'il est temps de consolider, de manière plus systématisée, l'ensemble du savoir hérité de cet artiste, pour que son trésor ne puisse pas s\'altérer par la culture de l'oralité. L'avenir et le développement de la République Démocratique du Congo, a-t-il rappelé, sont tributaires d'un tout à la fois politique, institutionnel, économique, social et culturel.
L'allocution du Premier Ministre, ci-après, en dit long. Colloque International ''Franco Immortel Allocution du Premier Ministre, Son Excellence Augustin Matata Ponyo Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Chefs des Missions Diplomatiques, Mesdames et Messieurs les membres de la grande famille de la culture, Mesdames et messieurs, Distingués invités, Mon émotion est grande en ce moment où je préside cette cérémonie d'ouverture des travaux du colloque international consacré à l'œuvre du très regretté LUAMBO MAKIADI Franco, œuvre qui aujourd'hui est inscrite au patrimoine culturel congolais, africain, et même tout simplement contemporain. « Franco Immortel : Regard sur un génie et son art face à la société congolaise. Héritage d'une pensée citoyenne » est un événement qui doit permettre d'évoquer la mémoire et surtout, l'œuvre de cet artiste hors normes.
Cette initiative est le résultat du soutien personnel du Président de la République, Chef de l'État, Son Excellence Joseph KABILA KABANGE, à qui je renouvelle, ici, mes hommages les plus déférents. En effet, la voie de la Révolution de la Modernité sur laquelle le Président de la République a engagé la nation congolaise repose sur un socle commun et profondément ancré en chacun de nous, celui de la culture congolaise.
Cette conférence s'inscrit donc résolument dans la révolution culturelle de notre pays parce qu'elle veut rompre avec certaines habitudes. Celles qui consistent à oublier tout ce qui incite à la réflexion, y compris les faits les plus importants, les plus historiques que les générations actuelles et futures cherchent et chercheront à connaître. Tel est le cas de LUAMBO MAKIADI dit LOKANGA LUANJU PENE, Franco De Mi Amor, Grand maître. Peut-être aujourd'hui, le surnommerait-on « Grand prêtre ! ». L\'homme a donc atteint les cimes de sa profession en RDC. L'un des meilleurs chantres que la République Démocratique du Congo ait jamais connu. L'homme qui a chanté et fait danser le Congo tout entier, l'Afrique et le monde !
Rappelez-vous, mesdames et messieurs, de ces chefs d'œuvre qui aujourd'hui, plus de vingt ans après la mort de l'artiste, continuent à faire vibrer par leur exceptionnelle qualité, comme si elles venaient de composer il y a quelques semaines. Les chansons comme « Mario », « Mamu », « 3.600 lettres », « Chacun pour soi » ou encore « Tailleur » nous interpellent à chaque instant qu'on les écoute et nous font penser à Luambo Makiadi dont on aurait eu besoin pour peindre la démocratie actuelle ! Voyez-vous encore ces images des années 70 où Luambo, en Europe ou dans d'autres continents, faisait danser des salles archicombles et prises d'assaut par des Occidentaux visiblement très emballés par la densité de la richesse artistique de ses chansons.
C'est pour cette raison que, sous le leadership du Chef de l'Etat, le Gouvernement organise cette série de manifestations pour honorer la mémoire de cet homme, mais aussi, et c'est le plus important, pour combler le vide dans le patrimoine culturel et musical congolais. C'est aussi pour encourager les Congolais qui ont choisi la musique comme profession pour qu'ils comprennent que l'on peut s'élever par n'importe quel métier pourvu qu'on le fasse très bien, avec conscience et au profit des autres. Mesdames et messieurs, Distingués invités, Le patrimoine légué par celui que d'aucuns ont appelé « le chansonnier du peuple » sera mieux décrit par la vingtaine d'orateurs venus de quasiment tous les continents et qui vont prendre la parole tout au long de ce colloque scientifique dédié à l'artiste, le premier du genre.
Il est en effet temps, de consolider de manière plus systématisée l'ensemble du savoir hérité de cet artiste, pour que son trésor ne puisse pas s\'altérer par la culture de l'oralité. L'avenir et le développement de la République Démocratique du Congo sont tributaires d'un tout à la fois politique, institutionnel, économique, social et culturel. Je peux donc affirmer, en ce jour, toute l'attention que le Président de la République et mon Gouvernement accordent à la dimension culturelle du développement. Notre pays est souvent évoqué comme un scandale géologique par la multitude et la diversité des minerais dont regorge son sous-sol. Mais que dire de l'immensité du vivier culturel, en général, et musical en particulier ? Nous savons aujourd'hui que notre musique nourrit l'industrie du disque sur le continent et bien au-delà, sans que les artistes congolais qui n'ont d'autre source de revenu que la pratique de leur art ne fassent véritablement partie intégrante du système économique.
Il s'agit donc d'une véritable révolution à opérer et dont ce colloque ne constitue qu'un début. Le métier d'artiste musicien doit être arraché aux clichés communément inscrits dans le collectif populaire. Cette jeunesse qui le pratique aujourd'hui doit pouvoir disposer de modèles en lesquels elle peut s'identifier tout en se valorisant. Une anthologie des œuvres majeures de Franco à intégrer dans le programme d'enseignement serait aujourd'hui un point de départ d'une grande contribution. Le moment est venu en effet d'honorer le plus solennellement du monde ce brillant artiste et avec lui cette musique congolaise qui a tant donné à ce pays, et qui continue à faire briller la renommée du pays par tant de génie musical. Mesdames et messieurs, Distingués invités, L'écrivain et intellectuel français André Malraux écrivait, je cite : « la culture ne s\'hérite pas, elle se conquiert », et avec lui je dis : « Ce qui doit nous unir aujourd'hui, c\'est l\'objet de cette conquête ! ».
Ainsi, mesdames et messieurs les scientifiques, les chercheurs en musicologie, en sciences sociales, les journalistes chroniqueurs de musique, les opérateurs culturels, les étudiants, je m'adresse à vous, ce jour, en vous disant : le sort de Franco est dès cet instant entre vos mains. De vos travaux, la communauté nationale et le monde de la culture attendent une analyse exigeante à la dimension de la pertinence de la vision qui aura été celle de l'artiste durant sa carrière. Sur ce, tout en souhaitant plein succès à tous les participants, je déclare ouvert les travaux du colloque international « Franco Immortel : Regard sur un génie et son art face à la société congolaise. Héritage d'une pensée citoyenne » Je vous remercie de votre attention.
La Pros.
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