Sunday, December 9, 2012

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RDC: à Kampala, le M23 veut remettre en cause la légitimité du pouvoir à Kinshasa
Dec 9th 2012, 11:12

Crée le 09-12-2012 12H00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le dimanche 08-12-2012 - 12H15 PAR: ARTV NEWS


jean-marie-runinga-al-jazeera
RUNINGA

Par RFI

A Kampala, les discussions entre les autorités de Kinshasa et le mouvement armé M23 commenceront ce dimanche après-midi 9 décembre. Un ministre ougandais, probablement celui de la Défense, sera le facilitateur du dialogue. Le M23, qui avait accepté de se retirer de Goma la semaine dernière, met la barre très haut. Il veut mettre sur la table toute la situation politique congolaise.


 

Le M23 entre dans cette négociation avec l'intention de remettre en cause la légitimité du pouvoir à Kinshasa. Le porte-parole du mouvement, Bertrand Bissimwa, affirme qu'il faudra trouver une formule, une transition plus ou moins longue vers de nouvelles élections : « Cela ne fait pas plaisir, comme chef d'Etat, de penser qu'on est légitime lorsqu'on s'est fait élire par la minorité des Congolais ».

Il estime nécessaire que les différentes composantes de l'opposition soient présentes pour en débattre : « Nous avons demandé qu'ils soient là, nous sommes en discussion avec la facilitation pour qu'ils viennent. Plus ils seront là, plus nous aurons des garanties d'une bonne fin de cet accord ».

Le porte-parole du M23 est conscient que son groupe est perçu à Kinshasa comme le bras armé du Rwanda et il veut mettre fin à « cette légende » : « Nous disons que tout ce qui circule est en contradiction avec la réalité du terrain. Eh bien, nous sommes en train de nous battre pour que cette désinformation prenne fin ».

Et il prédit enfin des lendemains difficiles si Kinshasa refuse de tout mettre sur la table : « Si nous ne parlons pas de toutes ces questions, il n'y aura pas de possibilité de ramener la paix ».


L'opposition en RDC refuse de se rendre à Kampala

Samy Badibanga de l'UDPS et des Forces Acquises au Changement, a expliqué les raisons de la non-participation de l'opposition aux entretiens de Kampala : « Les présidents des groupes parlementaires de l'opposition refusent toute idée de négociation, qui écarte l'opposition politique en tant que composante essentielle de la société, rejetant de même la tendance à vouloir réduire les négociations à la seule évaluation des accords entre le gouvernement et le M23 ».

Pour Jean-Lucien Bussa, président du groupe MLC et Alliés, tout ne peut pas être réduit à la question du M23 : « Il y a aussi des questions politiques, liées à la démocratie, à l'exercice des libertés fondamentales, au respect des droits humains et à la gouvernance économique et sociale ».

José Makila, des libéraux sociaux-démocrates, lui, accuse le gouvernement d'avoir violé la Constitution : « Et l'article 214 le dit très bien, les traités qui engagent les finances publiques de l'Etat, doivent impérativement revêtir une loi. Qui, de ce parlementaire, dira : je suis allé suivre le suivi de cet accord parce que, cela a été passé par le Parlement ? ».

Un argumentaire auquel répond Lambert Mende Omalanga, le porte-parole du gouvernement de la RDC.

« Il n'a pas été prévu que le président puisse prendre part à cette écoute. Il a commis des émissaires de haut niveau, qui vont aller écouter ces personnes du M23. Ces entretiens vont se dérouler conformément au schéma qui a été établi par la déclaration de Kampala, des chefs d'Etat.

Un : l'écoute des griefs formulés par le M23.

Deux : après qu'un rapport soit fait au président, une évaluation par le président et le gouvernement, de ce grief en relation avec l'accord de 2009, entre le gouvernement et les différents mouvements armés du Kivu ?

Et trois : la réponse du président aux griefs qui lui paraîtront légitimes. C'est ce qui est mis dans la déclaration de Kampala. C'est ce que nous entendons faire. Nous n'entendons nullement aller au-delà de cela ».

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