Crée le 03-10-2012 15h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le mercredi 03-10-2012 - 19H30 PAR : LE PHARE
L'échec du sommet de New York sur la situation sécuritaire dans l'Est de la République Démocratique du Congo risque de se révéler comme une très amère pilule pour des millions de Congolaises et Congolais. Tous les analystes politiques branchés sur la nouvelle crise politico-militaire congolaise étaient persuadés que Paul Kigame, après le camouflet subi au siège des Nations Unies, allait rompre la trêve de fait observée depuis plusieurs semaines et relancer les hostilités au Nord-Kivu, à travers la rébellion du M23, son nouveau bras armé en territoire congolais.
Le Phare se faisait l'écho, dans son édition d'hier mardi 02 octobre 2012, de la menace des mutins du colonel Ruzandiza alias Sultani Makenga d'attaquer incessamment la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, au motif que les populations civiles s'y trouveraient en grande insécurité. Passant sans transition de la parole aux actes, le M23 vient de planter le décor d'un nouvel embrasement de l'Est du pays, en occupant militairement toutes les localités situées entre Kiwanja et Ishasha, sur un couloir estimé à une soixantaine de kilomètres.
L'objectif de la réactivation du front militaire est facile à deviner. Il s'agit de placer les officiels congolais et la communauté internationale devant une réalité la présence des mutins sur un territoire aussi grand que le Rwanda. En d'autres termes, le message par le parrain de ce mouvement rebelle consiste à rappeler à l'organisateur et aux participants à la réunion de New York qu'ils ont eu tort de ne pas associer le M23 aux travaux. Le régime de Kigali compte énormément sur les victoires militaires du colonel Sultani Makenga et ses hommes pour faire partager, aux Etats et organisations internationales qui en doutent encore, l'idée d'un énième dialogue congolo-congolais pour résoudre la crise sécuritaire du Nord-Kivu.
Les députés distraits
Pendant que le M23, et dans les coulisses le Rwanda, moissonne sérieusement sur le champ militaire pour capitaliser la reconnaissance de fait lui accordée par le Conseil de Sécurité et de Paix de l'Union Africaine, lors de sa réunion du mercredi 26 septembre 2012 à Addis-Abeba, beaucoup de Congolais ont le sentiment que certains de leurs compatriotes qui siègent dans les institutions de la République sont distraits. Alors que la patrie se trouve en grand danger de balkanisation, les députés nationaux passent leur temps à se disputer autour des futilités.
Tel est le cas de l'interpellation du Premier ministre Matata sur des dossiers divers, dont celui de la guerre de l'Est. En fait, tes élus du peuple ne cherchent pas à connaître la vérité sur les enjeux sécuritaires, politiques et économiques de la sale guerre du Nord-Kivu, mais plutôt à ouvrir la voie à une nouvelle course aux portefeuilles ministériels. La chute éventuelle du Premier ministre et partant de son gouvernement serait la bienvenue pour tous ceux, au sein de la Majorité Présidentielle comme de l'Opposition politique, rêvent d'améliorer davantage leur confort personnel. L'enjeu du départ ou du maintien de Matata ne serait pas la recherche de la fin de la guerre au Nord-Kivu.
La motion de défiance articulée contre le Vice-Premier ministre et le ministre de la Défense, deux mois après que l'Assemblée Nationale elle-même ait décrété le huis clos sur la question de la guerre de l'Est paraît sans objet. Connaissant l'état d'esprit qui règne au sein de la chambre basse du Parlement, il est sûr et certain qu'il n'y aura pas déballage, même si Alexandre Luba était appelé à rendre le tablier. Ce n'est donc pas aujourd'hui que l'Assemblée Nationale va se permettre d'éventrer le boa, une voie qu'elle a toujours refusé d'emprunter.
De même la querelle autour du format du Bureau de la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) s'apparente à un autre moment de grande distraction, pendant que la guerre continue de faire des milliers de victimes au Nord-Kivu et que la patrie s'achemine vers une impasse, la communauté internationale n'étant pas du tout pressée de mettre en place la fameuse Force Internationale Neutre ni de prendre, contre le Rwanda, des sanctions contraignantes pouvant l'amener à cesser « immédiatement et définitivement» son soutien au M23.
D'où, la grande responsabilité qui incombe aux responsables politiques et militaires congolais, par ces temps difficiles pour la sauvegarde de la souveraineté et de l'intégrité du territoire national, est de ne pas se laisser embarquer dans des querelles visant la conservation ou a conquête des privilèges liés aux fonctions publiques. S'il y a encore, dans les institutions de la République, des compatriotes soucieux du retour sans conditions de la paix au Nord-Kivu, ils devraient le manifester en ouvrant un grand débat national, sans tabou, autour des voies et moyens de neutraliser le M23 par l'armée et les forces de sécurité congolaises, à travers une mobilisation réelle de tous les moyens humains, matériels, financiers et logistiques en notre possession. Il est plus que temps, après cinq mois de flottement, de penser à lancer une « guerre de libération nationale » à l'Est de la République. Sinon demain, on risque de se retrouver avec un Gouvernement et un Parlement «régnant » sur un «morceau » de RDC, pendant que l'autre serait sous contrôle du M23 et de ses maîtres planqués à Kigali.
Kimp
Mercredi, 03 Octobre 2012 13:12
L'échec du sommet de New York sur la situation sécuritaire dans l'Est de la République Démocratique du Congo risque de se révéler comme une très amère pilule pour des millions de Congolaises et Congolais. Tous les analystes politiques branchés sur la nouvelle crise politico-militaire congolaise étaient persuadés que Paul Kigame, après le camouflet subi au siège des Nations Unies, allait rompre la trêve de fait observée depuis plusieurs semaines et relancer les hostilités au Nord-Kivu, à travers la rébellion du M23, son nouveau bras armé en territoire congolais.
Le Phare se faisait l'écho, dans son édition d'hier mardi 02 octobre 2012, de la menace des mutins du colonel Ruzandiza alias Sultani Makenga d'attaquer incessamment la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, au motif que les populations civiles s'y trouveraient en grande insécurité. Passant sans transition de la parole aux actes, le M23 vient de planter le décor d'un nouvel embrasement de l'Est du pays, en occupant militairement toutes les localités situées entre Kiwanja et Ishasha, sur un couloir estimé à une soixantaine de kilomètres.
L'objectif de la réactivation du front militaire est facile à deviner. Il s'agit de placer les officiels congolais et la communauté internationale devant une réalité la présence des mutins sur un territoire aussi grand que le Rwanda. En d'autres termes, le message par le parrain de ce mouvement rebelle consiste à rappeler à l'organisateur et aux participants à la réunion de New York qu'ils ont eu tort de ne pas associer le M23 aux travaux. Le régime de Kigali compte énormément sur les victoires militaires du colonel Sultani Makenga et ses hommes pour faire partager, aux Etats et organisations internationales qui en doutent encore, l'idée d'un énième dialogue congolo-congolais pour résoudre la crise sécuritaire du Nord-Kivu.
Les députés distraits
Pendant que le M23, et dans les coulisses le Rwanda, moissonne sérieusement sur le champ militaire pour capitaliser la reconnaissance de fait lui accordée par le Conseil de Sécurité et de Paix de l'Union Africaine, lors de sa réunion du mercredi 26 septembre 2012 à Addis-Abeba, beaucoup de Congolais ont le sentiment que certains de leurs compatriotes qui siègent dans les institutions de la République sont distraits. Alors que la patrie se trouve en grand danger de balkanisation, les députés nationaux passent leur temps à se disputer autour des futilités.
Tel est le cas de l'interpellation du Premier ministre Matata sur des dossiers divers, dont celui de la guerre de l'Est. En fait, tes élus du peuple ne cherchent pas à connaître la vérité sur les enjeux sécuritaires, politiques et économiques de la sale guerre du Nord-Kivu, mais plutôt à ouvrir la voie à une nouvelle course aux portefeuilles ministériels. La chute éventuelle du Premier ministre et partant de son gouvernement serait la bienvenue pour tous ceux, au sein de la Majorité Présidentielle comme de l'Opposition politique, rêvent d'améliorer davantage leur confort personnel. L'enjeu du départ ou du maintien de Matata ne serait pas la recherche de la fin de la guerre au Nord-Kivu.
La motion de défiance articulée contre le Vice-Premier ministre et le ministre de la Défense, deux mois après que l'Assemblée Nationale elle-même ait décrété le huis clos sur la question de la guerre de l'Est paraît sans objet. Connaissant l'état d'esprit qui règne au sein de la chambre basse du Parlement, il est sûr et certain qu'il n'y aura pas déballage, même si Alexandre Luba était appelé à rendre le tablier. Ce n'est donc pas aujourd'hui que l'Assemblée Nationale va se permettre d'éventrer le boa, une voie qu'elle a toujours refusé d'emprunter.
De même la querelle autour du format du Bureau de la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) s'apparente à un autre moment de grande distraction, pendant que la guerre continue de faire des milliers de victimes au Nord-Kivu et que la patrie s'achemine vers une impasse, la communauté internationale n'étant pas du tout pressée de mettre en place la fameuse Force Internationale Neutre ni de prendre, contre le Rwanda, des sanctions contraignantes pouvant l'amener à cesser « immédiatement et définitivement» son soutien au M23.
D'où, la grande responsabilité qui incombe aux responsables politiques et militaires congolais, par ces temps difficiles pour la sauvegarde de la souveraineté et de l'intégrité du territoire national, est de ne pas se laisser embarquer dans des querelles visant la conservation ou a conquête des privilèges liés aux fonctions publiques. S'il y a encore, dans les institutions de la République, des compatriotes soucieux du retour sans conditions de la paix au Nord-Kivu, ils devraient le manifester en ouvrant un grand débat national, sans tabou, autour des voies et moyens de neutraliser le M23 par l'armée et les forces de sécurité congolaises, à travers une mobilisation réelle de tous les moyens humains, matériels, financiers et logistiques en notre possession. Il est plus que temps, après cinq mois de flottement, de penser à lancer une « guerre de libération nationale » à l'Est de la République. Sinon demain, on risque de se retrouver avec un Gouvernement et un Parlement «régnant » sur un «morceau » de RDC, pendant que l'autre serait sous contrôle du M23 et de ses maîtres planqués à Kigali.
Kimp
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