Crée le 03-10-2012 15h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le mercredi 03-10-2012 - 19H30 PAR : LE PHARE
Le président du Rwanda, Paul Kagame, a piqué une sainte et historique colère le jeudi 27 septembre 2012 à New York, au siège des Nations Unies, où se tenait une importante réunion sur la situation sécuritaire dans la partie Est de la République Démocratique du Congo. Faisant fi de la présence de hautes personnalités réunies autour du Secrétaire général de l'ONU, Ban Kimoon, l'homme fort de Kigali a claqué la porte sans demander son reste, fâché contre les condamnations en cascade de son pays par les participants, qui l'ont épinglé comme le sponsor attitré de la rébellion du M23.
Les spécialistes des questions des Grands Lacs ont tout de suite compris que le maître de Kigali n'allait pas rester inactif. Sachant que l'étau s'est, pour la nième fois, sérieusement resserré autour de lui, Paul Kagame a vraisemblablement choisi de rester sur son terrain de prédilection, celui des armes. Naturellement, la sale besogne est confiée aux mutins du M23, qui s'emploient à monter les enchères depuis le dernier week-end.
Comme par hasard, cette rébellion vient de relancer sa campagne de diversion contre les FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) et les casques bleus de la Monusco (Mission de l'Organisation des Nations Unies au Congo). Son porte-parole militaire, le lieutenant-colonel Vianney Kazarema, a eu le culot d'annoncer à l'AFP (Agence France Presse) que ce mouvement rebelle « allait prendre Goma.., pour sauver la population ». Et de poursuivre « Si à Goma, le Commandant suprême ne maintient pas l'ordre sur son armée, nous allons sauver la population qui est en train d'être tuée par elle chaque jour... Si ça continue, nous envisageons de prendre Goma et sauver la population. Goma, nous disons que si l'armée régulière continue à tuer les paisibles citoyens... nous allons les protéger Nous allons empêcher ces crimes à l'endroit des civils ».
Comme l'avait déjà fait leur ancien Coordonnateur devenu aujourd'hui Président national, le Bishop Lugerero en août dernier à l'intention de Yoweri Museveni, président de la CIRCL (Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs), le lieutenant colonel Vianney Kazarema impute aux troupes loyalistes des opérations de chasse à l'homme ces derniers jours dans la ville de Goma.
Il ne faut pas être magicien pour comprendre que le M23 cherche à apporter à la communauté internationale la preuve que Kagame n'a pu exhiber à New York, celle d'un conflit politico-militaire congolo-congolais au Nord-Kivu. Et pince sans rire, les mutins qui devaient faire l'objet de poursuites judiciaires au niveau de la CPI (Cour Pénale Internationale) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité clairement documentés par des experts des Nations Unies en juin dernier, tentent de se faire passer pour les protecteurs des populations civiles.
Il est à espérer que les officiels congolais ne vont pas se laisser prendre au piège de la campagne d'intoxication qui vient de redémarrer dans la périphérie de Coma. Pour ce faire, des dispositions utiles devraient être prises pour que ceux qui entretiennent l'insécurité au Chef-lieu du Nord-Kivu soient réellement neutralisés et punis au niveau des juridictions civiles ou militaires congolaises, ainsi que l'a promis, le week-end dernier, le ministre de l'Intérieur, Richard Muyez, lors de son passage à Goma.
Tout faux pas devrait être interdit non seulement aux éléments des FARDC mais aussi à ceux de différents services spéciaux qui ont tendance à transformer la guerre de l'Est en fond de commerce ou en opportunité des règlements des comptes aux tiers. Il est fort à souhaiter que l'industrie du crime et du racket qui fait des ravages non seulement à Coma mais aussi à Kinshasa et ailleurs à travers la République soit neutralisée. Car, si les zones contrôlées par le pouvoir central affichent elles aussi une situation sécuritaire précaire, le M23 pourrait s'en saisir pour couvrir son action de sauvetage du régime de Kigali présentement aux abois.
Kimp
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