Crée le 17-10-2012 02h10 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le mecredi 17-10-2012 -13H00 PAR : ARTV-NEWS
Selon une enquête réalisée conjointement en 2011 par la Banque Mondiale et trois agences onusiennes (OMS, UNICEF et UNFPA) sur " les tendances sur la mortalité maternelle dans le monde", le Tchad est le deuxième pays au monde où les femmes meurent le plus en donnant la vie (1.200 décès), derrière l'Afghanistan (avec 1.400 décès).
Pour ramener ce chiffre en baisse, ce vaste pays d'Afrique centrale mène la bataille d'abord sur le terrain des infrastructures sanitaires.
Une étude du ministère de la Santé publique datant de 2011 révèle que 24 hôpitaux de district seulement (sur les 55 que compte le pays) sont aujourd'hui en mesure d'offrir des services obstétricaux d'urgence complets. Ainsi 79% des accouchements au Tchad sont faits sans assistance du personnel qualifié. Et 92% de femmes n'ont pas accès aux consultations postnatales.
A N'Djaména, capitale tchadienne, un grand et moderne hôpital de la mère et de l'enfant a été inauguré en 2011. Mais il a été vite submergé par les consultations obstétricales."Une seule sage- femme peut accoucher dix à quinze femmes par jour, ce qui entraîne souvent la fatigue chez elle", confiait Koyalta Mahamat, directeur général de l'Hôpital de la mère et de l'enfant à N'Djaména.
A l'instar de la première structure spécialisée en santé maternelle du Tchad, toutes les formations sanitaires de la capitale et des provinces manquent cruellement de sages-femmes.
Des missions conjointes, envoyées entre fin juin et début juillet 2012 dans toutes les régions du pays par le ministère de la Santé publique et l'Assemblée nationale, ont rapporté parmi les causes de la mortalité maternelle, l'éloignement des centres de santé parfois de faible opérationnalité.
Ainsi, le gouvernement veut multiplier les hôpitaux de la mère et de l'enfant (à l'image de celui de N' Djaména) dans les quelques villes secondaires.
"La répartition doit être juste et équitable. Il faut éviter que les femmes parcourent plus de 75 km à dos d'âne pour accéder à un centre de santé", note Dr Anicet Zapayéké, gynécologue de l'Hôpital de l' amitié Tchad-Chine.
Selon lui, la répartition actuelle des centres de santé au Tchad n'est pas de nature à permettre la lutte contre la mortalité maternelle.
Sur le terrain du personnel accouchant, le Tchad est également démuni. Début octobre courant, le ministre tchadien de la Fonction publique, Mahamat Abali Salah, a annoncé le recrutement de sages- femmes pour le compte du ministère de la Santé publique. Le test de recrutement est uniquement ouvert aux sages-femmes issues des écoles et instituts privés de santé du pays. Le ministère de la Fonction publique dispose déjà dans ses archives de 129 dossiers en instance d'intégration.
L'année dernière, le Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP) a déjà recruté une vingtaine de sages-femmes pour les mettre à la disposition du ministère de la Santé publique.
Puis en mai dernier,l'agence onusienne et le gouvernement tchadien ont signé un Plan d' action dans la lutte contre la mortalité maternelle. D'un montant de 22 millions dollars US (dont 12 millions sur propres fonds de l' UNFPA et 10 millions de cofinancements), le Plan d'actions couvre la période allant de 2012 à 2016.
Grâce au FNUAP et à la Confédération Internationale des Sages- femmes, le Tchad bénéficie par ailleurs d'un "Projet d'investissement dans les sages-femmes".Ce projet vise à atteindre trois objectifs: renforcer la formation des sages-femmes à travers un appui aux écoles spécialisées, redynamiser le corps et les associations des sages-femmes et, enfin, revoir la réglementation et la régulation en vue de disposer d'une déontologie et d'une gestion de carrière pour les agents.
L'ambassadrice itinérante au Tchad de la Campagne pour l'Accélération de la Réduction de la Mortalité Maternelle en Afrique (CARMMA), Mme Blondeau Georgina Fatimé parcourt les différentes régions du Tchad.
"La mission qui m'a été dévolue consiste à sensibiliser, plaider et informer à tous les niveaux de la société. Je me consacre également à la mobilisation des ressources, tant à l' intérieur qu'à l'extérieur du pays", explique-t-elle à Xinhua.
"Je mets l'homme au coeur de mon plaidoyer. Il faut le persuader que si sa femme enceinte se rend à l'hôpital pendant sa grossesse,il en va de l'intérêt de son épouse et de son enfant à naître", conclut Mme Blondeau.
Au Tchad où les pesanteurs sociales sont très fortes, les femmes, notamment celles de la campagne, moins informées et plus vulnérables, ne sont pas consultée sur leur propre santé. C'est la famille et les hommes qui décident si elles doivent accoucher à la maison ou à l'hôpital, subir une césarienne.
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