Siege de l'assemblée provinciale du Bas-Congo, inauguré le 15/04/2011 |
Les opposants regroupés au sein de la plate forme Forces Acquises au Changement (FAC) appellent les députés provinciaux de la Province Orientale et du Bas-Congo, électeurs des gouverneurs et vice-gouverneurs, à «ne pas céder à la manipulation et à privilégier les intérêts supérieurs de la nation». Le deuxième tour des élections des gouverneurs de ces deux provinces est prévu le 31 octobre. Au premier tour, aucun candidat n'a pu obtenir la majorité absolue des voix.
A l'issue de leur plénière organisée lundi 29 octobre pour évaluer les résultats du premier tour des élections des gouverneurs de la Province Orientale et du Bas-Congo, les députés de l'opposition membres des FAC disent être contents que les électeurs de la Majorité présidentielle (MP) n'aient pas suivi le mot d'ordre de leur autorité morale, le président Kabila.
Peu avant ces scrutins, Joseph Kabila s'est rendu à Matadi, chef-lieu du Bas-Congo, et à Kisangani, chef-lieu de la Province Orientale. Même si son agenda n'a pas été relevé à la presse, l'opposition estime que l'autorité morale de la Majorité présidentielle était partie donner une consigne de vote à ses troupes.
La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) n'a pas proclamé de vainqueurs après le vote du dimanche 28 octobre dans les deux provinces, aucun candidat n'ayant obtenu la majorité absolue des voix. Au Bas-Congo, le candidat indépendant Jacques Mbadu (14 voix) sera opposé au candidat de la Majorité présidentielle Deo Nkusu (12 voix) mercredi 31 octobre. Le même jour, Jean Tokole (42 voix) et Jean Bamanisa (27 voix) se retrouveront au deuxième tour pour la bataille du gouvernorat. Au premier tour, ils ont surclassé Jean-Pierre Daruwezi, candidat de la Majorité présidentielle.
« Les FAC appellent à la conscience des députés tant nationaux que provinciaux à bien lire les signes du temps et à ne privilégier que les intérêts supérieurs de la nation en lieu et place des considérations égoïstes sur fond des défis à l'endroit du peuple congolais », a déclaré le député Basile Olongo, modérateur adjoint des FAC.
Il a affirmé que l'ère de la manipulation de l'homme politique caractérisée par une « Majorité présidentielle mécanique sur base d'une soumission aveugle à l'autorité morale est révolue ».
« Les résultats des élections organisées dans les Province Orientale et du Bas-Congo ont mis en exergue le désaveu manifeste de l'autorité morale de la MP», a-t-il ajouté.
De son côté, le député Gaston Musemena, membre de la MP estime que l'opposition n'a aucune leçon à leur donner, estimant que les résultats du premier tour des gouverneurs des provinces Orientale et du Bas-Congo est une preuve de l'exercice de la démocratie au sein de la famille politique du chef de l'Etat.
« C'est une preuve concrète qu'au sein de la MP c'est la démocratie qui est le mode de gestion. Les gens sont libres de s'exprimer. Il n'y a aucun désaveu. Vous devez savoir que Joseph Kabila autorité morale n'avait aucun candidat désigné personnellement », a-t-il dit.
Gaston Musemena a indiqué que les candidats qui se sont présentés sous le ticket de la MP ou en indépendants sont tous de la famille politique de Joseph Kabila.
« Les meilleurs ont gagné et Joseph Kabila n'en pose aucun problème. Il va prendre acte comme nous tous de la MP », a-t-il ajouté.
Les élections des gouverneurs sont organisées au Bas-Congo et en Province Orientale pour remplacer les personnalités qui occupaient ces fonctions et qui ont été élues députés nationaux. En RDC, la fonction de gouverneur de province est incompatible au mandat de député national.
Réorganiser la MP
Résumant son analyse des résultats du premier tour, Joseph Kongolo, analyste politique estime que les gestionnaires de la MP doivent repenser la manière de faire fonctionner ce regroupement politique.
« Les résultats partiels de ces élections démontrent clairement que le mot d'ordre n'a pas fonctionné et cela montre assez clairement que les intérêts de la MP sont en inadéquation avec ceux des intérêts locaux. Il y a donc lieu de repenser la manière de faire fonctionner le groupement politique et de gérer les contingences politiques », a déclaré Jean Kongolo.
Selon lui, ces résultats démontrent qu'il y a « une amélioration dans la manière de percevoir les intérêts et de faire le choix de ses responsables» .
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