Crée le 19-09-2012 07h20 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le mercredi 19-09-2012 -09H15 PAR :LE PHARE
La restitution de l'étude initiée par l'Unesco portant sur le statut, la rémunération et la carrière des enseignants congolais du primaire, qui a eu lieu le mercredi 12 septembre en fin d'après-midi au siège de l'Unesco à Gombe. Témoins de l'événement : Botula et Gambembo..., respectivement secrétaire général ai de l'EPSP et délégué de l'Unesco... Cette étude réalisée cette année par le consultant Jean Emmanuel Bui complète un travail similaire axé la formation initiale des enseignants. L'étude comprend plusieurs parties, dont la
méthodologie (objet et objectifs, approche systémique...), l'état des lieux (sources d'information, étude documentaire, recrutement, carrière...), les préconisations (simplification et accessibilité du statut des enseignants d'Etat, résultats attendus...) et une conclusion générale.
On retiendra des propos de Jean Emmanuel Bui que l'état des lieux est axé sur l'analyse du statut actuel des instituteurs, leur rémunération et leur carrière. Il doit permettre d'identifier et de comprendre les forces et faiblesses du système éducatif. Des éclairages ont été apportés sur le contexte social et professionnel dans lequel évolue l'enseignant.
Le statut professionnel, on le sait, détermine des règles et modalités de mise en oeuvre dans des domaines comme les droits et les juridictions compétentes, l'entrée dans le métier, les dispositions disciplinaires, la retraite …
Dans le privé, le salaire oscille entre 70 et 200 dollars par mois. Bui a dénombré 30605 enseignants du privé dans son étude et 255.015 pour le secteur étatique. L'enseignement catholique se taille la part du lion avec 93274 enseignants et un pourcentage de 32,7 % du total des instituteurs. Plusieurs ordonnances (de mai et juillet 1981, mars 1982, avril 1985 …) déterminent le statut du personnel enseignant. D'une manière générale, le concours est la procédure reconnue pour le recrutement des enseignants. Dans la pratique, le recrutement est géré par la direction du personnel rattachée au Sous Proved. Plusieurs instituteurs en poste ne sont pas titulaires d'un diplôme pédagogique.
Statistiques effrayantes
Quant à la répartition par qualification faite en 2010, le constat est le suivant : Inférieur à D4 9711 et 3,5 % de l'effectif, D4 57.593 ou 21% de l'effectif, D6 198010 ou 72,1 % …
Préalablement à l'analyse des conditions et modalités de promotion et d'avancement en grade, on note que l'ordonnance du 15 août 1991 distingue les catégories des enseignants de carrière et ceux de complément (non titulaires d'un diplôme pédagogique).
Dans la pratique, les dispositions de l'ordonnance relatives à la carrière à l'avancement, à la promotion et à la cotation des enseignants rie sont pas appliquées.
Un D4 a un salaire mensuel de 69.788 FC, primes de transport et d'enseignant inclus. Un D6 touche présentement 70.695 FC.
A la faible rémunération ne s'ajoute quasiment aucun avantage et aucune incitation. L'allocation de fin de carrière et la pension de retraite prévues dans les statuts ne sont pas d'application. 45000 enseignants censés aller à la retraite sont toujours en fonction.
En comparant la situation des enseignants d'ailleurs, on remarque que le salaire annuel moyen de l'instituteur burundais est de 1292 dollars. Le Malgache gagne 747, le Rwandais 790, le Zambien 1266, le Congolais de Brazza 1080, le Gabonais 5592, le Nigérian 2744 dollars …, l'instituteur congolais ferme la marche avec 720 dollars par an.
En ce qui concerne l'organisation de la carrière, la progression à l'intérieur du métier est prisonnière du grade déterminé au moment du recrutement.
En dépit de l'existence des passerelles avec d'autres métiers du secteur éducatif ou d'autres domaines, les dispositions statutaires sont quasiment inexistantes.
Problème global
Les, propositions formulées par l'auteur concernent les différents aspects liés au métier d'enseignant, à savoir, le recrutement, la mobilité professionnelle, l'évaluation, la formation en cours d'emploi, la rémunération. L'auteur de l'étude plaide pour la rédaction d'un document statutaire unique censé être compris par un plus grand nombre d'enseignants. Il suggère l'adaptation et le renforcement des compétences professionnelles des instituteurs au regard des évolutions du, contexte social et éducatif. Partisan d'un rééquilibrage des salaires des agents publics de chaque administration, Bui est aussi d'avis que l'expression d'une réelle volonté politique, d'une démarche systématique de rationalisation et de transparence des finances publiques peut contribuer à la revalorisation de l'enseignant.
Jean-Pierre Nkutu
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