Crée le 26-09-2012 01h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le mercredi 26-09-2012 -11H50 PAR :OBSERVATEUR
L'objectif ultime de la politique monétaire menée par la Banque Centrale du Congo (BCC) est la stabilité des prix. C'est notamment à l'aune de cet élément que l'on peut évaluer la politique monétaire mise en œuvre, en ce moment où la BCC vient de publier le rapport sur la politique monétaire au cours du premier semestre 2012. En effet, le gouverneur de la BCC, Jean-Claude Masangu a présenté ce rapport à la presse à l'issue de la réunion du Comité de Politique Monétaire de ce mardi 25 septembre. " S'agissant de la stabilité des prix, objectif final de la politique monétaire, il peut être noté la mise en œuvre au début de cette année de la taxe sur le valeur ajoutée (TVA) qui a provoqué de fortes tensions sur les prix des biens et services, suite entre autres à une mauvaise application de cette taxe par les opérateurs économiques à travers une double imposition ICA-TVA. Ainsi, le taux d'inflation réalisé à fin juin 2012 s'est situé à 5,0 % contre une cible de 5,2 % ". Quant au taux d'inflation anticipé à fin décembre 2012, il devait s'établir à 7,6 % contre une cible annuelle de 9,9 %, toutes choses restant égales par ailleurs.
Par rapport aux objectifs intermédiaires et opératoires de la politique monétaire, ils ont été exécutés en deçà des niveaux programmés. " Dans l'ensemble, on peut affirmer que les objectifs de la politique monétaire sont demeurés sous contrôle. La Banque Centrale peut être satisfaite d'avoir atteint tous ses objectifs de politique monétaire ", s'est réjoui le numéro un de la BCC. Pour atteindre ses objectifs, la BCC a recouru à une manipulation efficiente des instruments de politique monétaire (taux directeur, BTR, coefficient de réserve obligatoire,…). Ainsi, en raison des progrès réalisés à travers la vigueur de la croissance économique et l'accumulation des dépôts de l'Etat, la BCC a procédé par trois fois à l'assouplissement de sa politique monétaire par le biais de la baisse de son taux directeur. C'est le taux de référence ou de base pour le loyer de l'argent. Le taux sur base duquel les banques commerciales fixent leur taux d'intérêt pour le crédit accordé aux opérateurs économiques.
A propos de la première baisse du taux directeur de la BCC, elle est intervenue le 30 mars 2012. Ce taux est passé de 20,0 % fin décembre 20111 à 17,0%. La deuxième a été décidée le 21 mai 2012 fixant le taux directeur à 12,75%. La troisième a eu lieu à la mi-juin 2012 portant ce taux à 9,5 %. Ces révisons du taux directeur de la BCC ont été justifiées par la nécessité de soutenir le dynamisme de l'activité économique intérieure et de consolider la stabilité sur les marchés intérieurs.
En ce qui concerne la régulation de la liquidité via les adjudications des billets de trésorerie (BTR), le gouverneur a brossé la situation du premier semestre 2012. Il y a trois phases. La première de janvier à février 2012 est caractérisée par une forte augmentation de l'encours qui a atteint un sommet de 171,1 milliards FC en raison de la surchauffe observée en début d'année. La deuxième phase de mars à avril 2012 a connu une baisse drastique de l'encours de BTR qui a atteint 75,0 milliards FC suite aux besoins de banques consécutivement à la période de grande échéance fiscale. La troisième entre mai et juin 2012 est caractérisée par la stabilisation de l'encours autour d'une moyenne de 92,2 milliards FC.
Pour l'instrument dénommé coefficient de réserve obligatoire, la BCC l'a maintenu au même niveau qu'avant, c'est-à-dire à 7,0 %. Par rapport à la politique de change, la BCC est intervenue de façon régulière sur le marché de change, tant à l'achat qu'à la vente. Au total, la BCC a acquis 34,3 millions USD et cédé 29,1 millions USD. Les réserves internationales à fin juin 2012 ont été portées à 1.381 millions USD, soit 7,8 semaines d'importation. " Ainsi, sur le plan de la politique de change, aux six premiers mois de l'année, la monnaie nationale ne s'est dépréciée que de 0,9 % par rapport à fin 2011 ". Pour les perspectives pour le reste de 2012, le gouverneur de la BCC estime qu'il faut poursuivre une politique monétaire prudente. Mais, cette politique devra être menée de pair avec la apolitique budgétaire, afin d'assurer à l'économie une offre de monnaie suffisante pour soutenir la croissance tout en évitant un emballement des prix.
Le taux directeur de la BCC passe de 7,5 à 6 % / an
Au fait, la journée d'hier mardi 25 septembre a été marquée par la décision du Comité de Politique Monétaire d'assouplir encore la politique monétaire de la BCC. C'est un assouplissement du dispositif de politique monétaire de 1,5 %, ainsi le taux directeur de la BCC passe de 7,5 % à 6 % par an. Pourquoi avoir baissé ce taux en cette période (4ème trimestre 2012 et 1er semestre 2013) cruciale de forte demande monétaire ? Répondant à cette question lors du point de presse, le gouverneur J-C Masangu estime que c'est une décision bien réfléchie, bien mûrie. La BCC a bien analysé la conjoncture internationale et son impact sur l'économie nationale. Il y a aujourd'hui une coordination des politiques budgétaire et monétaire renforcée. Par ailleurs, la paie des fonctionnaires se fait par le circuit bancaire, il n'y a plus de déversement important de liquidité hors banques. Le niveau des réserves de change avoisine 1,5 milliard USD. " L'on peut passer le 4ème trimestre 2012 et le 1er trimestre 2013, sans tensions. Nous avons les capacités intellectuelles et financières pour faire face aux problèmes éventuels ", précisera Masangu.
En raison de la baisse du taux directeur de la BCC, le BTR ne devient-il pas moins attractif et son pouvoir de régulation de la liquidité n'est-il pas érodé ? Masangu soutient que le BTR existe depuis plusieurs années. Dans le volume de souscriptions, les banques commerciales occupent 80 %, par contre les entreprises et les privés couvrent 10 à 20 %. Masangu estime que cela va continuer ainsi. Bien que les opérateurs économiques aient aussi le marché de change, pour acheter des devises, J-C Masangu soutient que le rendement des actifs en devises est plus faible que les actifs en Francs congolais. " De ce fait, la BTR est intéressant. Il est là pour rester longtemps. Le taux peut varier à la baisse ou à la hausse. La BCC et l'économie ont besoin du BTR. Nous ne connaissons pas des problèmes de remboursement du principal et des intérêts ".
En ce qui concerne le choc exogène à l'économie de la RDC, que l'on peut craindre du ralentissement de la croissance en Chine et au niveau mondial, le gouverneur estime qu'il s'agit des problèmes conjoncturels. Ainsi, la BCC a toujours conseillé au gouvernement de se constituer un matelas budgétaire confortable. Comme, la BCC se doit de disposer d'un matelas de devises pour pouvoir intervenir le cas échéant sur le marché, afin de diminuer l'impact des chocs exogènes. En outre, Masangu a mis en relief l'importance du suivi de conjoncture internationale et nationale afin d'avoir des analyses pointues pouvant permettre de prendre rapidement des décisions. Et ainsi réduire l'impact des chocs exogène et interne.
Dans cette optique, conclut-il, le gouvernement a mis en place un Fonds pour améliorer la production agricole. C'est de cette façon que l'on peut faire face à la hausse des prix des produits alimentaires au niveau international. Selon Masangu, lors de la dernière réunion des gouverneurs des banques Centrales de la SADC en Afrique du Sud, il a été question notamment de la hausse des prix des produits alimentaires. Au niveau régional, il est proposé de concocter une stratégie pour faire face à la crise alimentaire, mais aussi une stratégie pour assurer l'énergie pour les industries.
Ci-après la communiqué publié par le CPM après sa réunion d'hier.
Didier Munsala Buakasa
Banque Centrale du Congo
Comité de Politique Monétaire
COMUNIQUE DE PRESSE
Le Gouverneur de la Banque centrale du Congo a présidé, ce mardi 25 septembre 2012, la neuvième réunion ordinaire du Comité de Politique Monétaire.
Deux points ont figuré à l'ordre du jour à savoir :
(i) Examen et adoption du projet de compte rendu de la 8ème réunion ordinaire du 24 août 2012 ;
(ii) Analyse de la conjoncture économique au 24 septembre 2012 et perspectives ;
Concernant la conjoncture, ont note que :
Sur le plan international, le niveau élevé des prix des produits agricoles pourrait affecter le marché des produits alimentaires, avec un potentiel risque d'inflation importée pour l'économie congolaise. Par ailleurs, la persistance d'un environnement économique fragile aux Etats-Unis et dans la zone euro ainsi que le ralentissement du niveau d'activité dans les économiques émergentes, dont la Chine se sont traduits par la révision à la baisse des perspectives de croissance des échanges mondiaux, soit 2,5 % contre 3,7 % initialement.
En dépit de cette évolution, les perspectives de croissance en Afrique subsaharienne ne maintiennent sur fond de la stabilité des prix. En effet, le taux de croissance attendu se situerait à 5,25 % en 2012 et à 5,8 % en 2013.
Sur le plan national, l'évolution de l'activité économique est encourageante en considérant les enquêtes relatives au baromètre de la conjoncture de l'économie congolaise et les estimations à mi-parcours du PIB réel. En effet, le solde global d'opinions résultant des enquêtes du Baromètre de conjoncture de l'économie congolaise s'est établi à + 17,5 % contre 5,5 % au cours du mois d'août dernier. Ce qui atteste la confiance des entrepreneurs sur les perspectives globales de l'activité et de l'environnement. S'agissant de la croissance économique, elle se maintiendrait autour de 7,2 % soit près de 2 % au-dessus de la moyenne subsaharienne.
Les trois principaux marchés, à savoir des biens et services, des changes et monétaire, sont caractérisés par une stabilité remarquable.
Sur le marché des biens et services, le taux d'inflation en rythme annualisé, s'est situé à 3,45 % au 23 septembre 2012 contre l'objectif de 9,9 % fixé par le PEG II.
Sur le marché des changes, une légère appréciation de 0,1 %, a été notée sur les segments libre et parallèle aux trois premières semaines du mois de septembre. En dépit des achats de 40,0 millions de dollars opérés par la Banque sur le marché, le cours interbancaire est demeuré stable.
Sur le marché monétaire, l'encours global des BRT s'est établi à 94,0 milliards de CDF au 23 septembre, occasionnant une injection de 20,9 milliards de CDF, nécessaire pour compenser les fréquentes ponctions opérées par les opérations financières du trésor au cours de trois premiers trimestres.
S'agissant des taux d'intérêt réel, la marge de positivité du taux directeur s'est établie à 4,0 points. Le taux moyen pondéré réel de BRT s'est maintenu autour de 0,75 point.
Compte tenu des perspectives de croissance et de stabilité du cadre macroéconomique, le Comité de Politique Monétaire a décidé de procéder à un assouplissement du dispositif de politique monétaire, avec à la clé une baisse de 1,5 point du taux directeur. Ce dernier passe de 7,5 % à 6,0 %.
Par ailleurs, la régulation de la liquidité continuera à s'effectuer au moyen des adjudications des billets de trésorerie.
Je vous remercie.
Fait à Kinshasa, le 25 septembre 2012
J-C Masangu Mulongo
Président
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