Crée le 16-07-2012-13h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le lundi 16-07-2012 - 22h05 PAR : LE PHARE
Toutes tendances confondues (opposition, majorité et indépendant), les députés nationaux, élus des provinces des Kivu (Nord et Sud), ont séparément fait des déclarations, le vendredi 13 juillet 2012 au Palais du Peuple, sur fond de la guerre qui sévit dans l'Est de la RDC. Leur constat unanime : la situation sécuritaire actuelle dans leurs provinces est «préoccupante, critique, dramatique, inhumaine et se dégrade de jour en jour» particulièrement après la prise de trois localités (Jomba, Bunagana, Rutshuru) par les mutins du M23. Ainsi, demandent-ils au Chef de l'Etat, Joseph Kabila, de «procéder au changement de toute la chaîne de commandement de l'Armée» et de «revoir la politique d'affectation des militaires sur l'ensemble du territoire indépendamment de leur appartenance tribale ».
En effet, c'est sur un ton solennel que le Caucus des députés nationaux du Nord-Kivu a, dans cette déclaration lue par son porte-parole Désiré Konde-Vila-Kikanda, demandé au président Kabila de «procéder dans le plus bref délai au changement de toute la chaîne de commandement de l'armée, de la police et des services de sécurité responsables de la débâcle actuelle » dans leur province. Ils fondent leur recommandation sur des faits précis, qui « illustrent et justifient la réalité déplorable sur le terrain», commis par les groupes armés congolais (M23, Maï-Mai) et étrangers (FDLR).
«Les mutins du M23 bénéficient clairement de l'appui du Rwanda et probablement d'autres pays voisins qui n'ont exprimé aucune alerte à l'entrée du M23 à Bunagana. Ils ont profité de la relève des militaires des FARDC pour occuper les localités de Jomba, Bunagana et Rutshuru. Les militaires des FARDC, qui ont manqué de renforts nécessaires à Bunagana avant que cette localité - important poste douanier à la frontière avec l'Ouganda - ne passe entre les mains du M23, manquent à manger et sollicitent des vivres aux habitants du territoire de Rutshuru », ont-ils stigmatisé,
Bien plus, ils ont noté que « des défections dans les rangs des FARDC ont précédé cette dégradation de la situation sécuritaire sans que le gouvernement ne prenne aucune mesure préventive (et que) plusieurs officiers ont rejoint les rangs du M23». Ils ont salué les efforts de la Monusco qui a «apporté son appui pour la sécurisation de la population à Bunagana peu avant la chute de cette localité entre les mains du M23 » et l'encouragent à « continuer à prêter main forte aux FARDC ».
Les Sud-Kivutiens pour la construction d'un mur de séparation
Pour leur part, les députés nationaux membres du Caucus du Sud-Kivu ont élevé le ton pour demander au Chef de l'Etat de ne ménager aucun effort pour bouter hors du territoire congolais les agresseurs de notre pays. Pour y arriver, recommandent-ils à travers leur porte-parole et président, Benjamin Mukulungu Igobo, il faut doter les forces combattantes engagées aux fronts des moyens matériels, logistiques et financiers conséquents et d'un commandement efficace.
Par ailleurs, tout en exhortant le Chef suprême des FARDC de revoir la politique d'affectation des militaires sur l'ensemble du territoire indépendamment de leur appartenance tribale, les élus du Sud-Kivu lui demandent de placer aux postes de commandement de l'armée des officiers au patriotisme et à la bravoure reconnus.
Au gouvernement de la RDC, les élus recommandent le soutien et la promulgation dans les plus brefs délais d'une loi d'inéligibilité pour tout Congolais ayant participé à des tueries et à des viols. « Ceux-ci devraient être écartés de tout poste de responsabilité tant dans l'armée que dans l'administration publique » ont-ils indiqué. Puis d'ajouter que l'Exécutif national devrait envisager la construction d'un mur de séparation à la frontière commune entre le Rwanda et la RDC, afin de rassurer pour toujours le gouvernement du Rwanda.
Enfin avant d'appeler le peuple congolais à se mobiliser comme un seul homme afin de protéger son sol et ses richesses, les élus du Sud-Kivu ont exhorté le gouvernement à consolider davantage les actions diplomatiques pour enlever au pays agresseur tout prétexte de son action injustifiable.
Plainte contre le Rwanda au Conseil de Sécurité
Le rapport des experts onusiens sur la situation sécuritaire dans les provinces du Kivu ayant prouvé l'implication de l'armée rwandaise aux côtés du M23, les Caucus des députés nationaux du Nord et Sud Kivu ont recommandé au gouvernement congolais de «déposer une plainte contre le Rwanda auprès du Conseil de sécurité des Nations unies».
L'objectif visé et que le Rwanda «cesse de servir de terrain de conception, de financement, de recrutement et de base arrière du M23 et de tout autre mouvement de déstabilisation de la République démocratique du Congo ».
Le gouvernement est aussi exhorté à «inviter instamment les pays limitrophes à ne pas servir de base arrière au M23 et à tout autre mouvement engagé dans les actions de déstabilisation de la RDC, de rejeter toute idée de négociation avec le M23 et les autres groupes armés responsables de la dégradation de la situation sécuritaire au Nord-Kivu et dans toute la partie Est du pays».
Il doit « assurer une grande campagne diplomatique autour de la situation sécuritaire à l'Est en mobilisant les membres du Conseil de sécurité, de l'Union européenne et de l'Union africaine».
En guise de conclusion, ils félicitent les Nations Unies pour avoir dénoncé, preuves à l'appui, l'implication du Rwanda dans la guerre qui endeuille l'Est de la RDC et saluent l'appui de la Monusco aux unités combattantes des FARDC.
Tshieke Bukasa
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