Crée le 23-07-2012-11h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le lundi 23-07-2012 - 11h35 PAR : LE PHARE
Louise Mushikiwabo, ministre rwandaise des Affaires Etrangères, est montée au créneau hier dimanche pour confier à plusieurs médias périphériques que son pays était injustement sanctionné par l'administration américaine. Selon elle le Département d'Etat s'est fondé sur de mauvaises informations en circulation au sujet de l'appui du Rwanda au M.23. Elle a martelé que le gouvernement congolais est confronté à une rébellion interne. « Comme nous l'avons dit depuis le début, le Rwanda n'est ni la cause, ni le complice de l'instabilité dans l'Est de la République Démocratique du Congo », a-t-elle souligné.
Fait bizarre : c'est le même dimanche qu'a choisi le Bishop Jean-Marie Lugerero, qui se fait passer pour le Coordonnateur du « Mouvement du 23 Mars » (M23) pour s'improviser avocat du Rwanda. Dans une conférence de presse qu'il a animée à Bunagana, il a réaffirmé que la guerre de l'Est était un problème congolo-congolais. En clair, le régime de Kigali serait accusé à tort d'être le sponsor du M 23.
Les observateurs constatent que le porte-parole de mutins est sorti du bois pour tenter de desserrer l'étau qui continue de se resserrer autour du cou de Paul Kagame. Car, d'autres capitales occidentales ne vont pas manquer d'emboîter le pas aux USA.
Pour assurer la défense des parrains de son mouvement rebelle, le Bishop Jean-Marie Lugerero a opté pour le raccourci. A l'en croire, la République Démocratique du Congo, dans sa configuration actuelle - à savoir 4 fois la superficie de la France, 80 fois celle de la Belgique et 90 fois celle du Rwanda- ressemble à un « non-Etat ». Mal gouverné depuis 52 ans par des régimes de prédation à répétition, sa situation s'est aggravée, selon le même dirigeant rebelle, avec l'organisation en 2006 et 2011 d'élections non libres, non démocratiques et non transparentes. Il a épinglé également le bradage des ressources naturelles nationales, à travers des contrats léonins qui occasionnent leur exploitation et leur commercialisation à vil prix par des «vautours » de tous bords, internes comme externes. Poursuivant ce qu'il considère comme un état des lieux, Jean-Marie Lugerero a soutenu que la classe politique ainsi que la classe dirigeante congolaises ne sont pas en mesure de gérer efficacement et correctement le Congo. Il s'est gardé de conclure que ce pays aux dimensions continentales ne mérite un sort autre que celui de son éclatement en micros Etats. Mais l'on a compris, à travers son insistance sur la non viabilité de la RDC dans ses dimensions actuelles, que te M23 s'est résolument inscrit dans la logique de la balkanisation, conformément à la mission lui assignée par son mentor, à savoir l'homme fort de Kigali.
Des interrogations
Si pour sauver le Congo, il faut absolument passer par son découpage en Républiquettes, l'on peut affirmer qu'il n'y a plus de mystère sur les intentions réelles que le M 23 et son parrain, le Rwanda, nourrissent sur notre pays. Surtout, l'on devrait s'interroger sur la contradiction que l'on observe dans les discours des individus qui, pour obtenir un changement de gouvernance, construire un Etat de droit, rechercher le bien-être des populations congolaises, ont curieusement pris les armes ... Pour impulser un Congo nouveau, faut-il massacrer des populations civiles, piller les ressources naturelles du Nord-Kivu, faire le troc des armes contre les minerais du sang?
La balkanisation constitue-t-elle la réponse que des millions de Congolaises et Congolais attendent face à leurs aspirations à la paix, à la démocratie, à la bonne gouvernance, au bien-être social ?
Compte tenu de l'état d'esprit qui prévaut dans les rangs des responsables politiques et militaires du M23, les vrais patriotes devraient continuer à exprimer, avec force, leur volonté de vouloir vivre ensemble, dans un Congo uni, en dépit de ses faiblesses de tous ordres. La mobilisation générale décrétée contre l'agresseur devrait s'affirmer au jour et le jour, à travers des manifestations diverses : prières, marches de colère, matinées politiques, meetings, collectes des fonds, messages de soutien aux compatriotes exilés dans leur propre pays, tec.
Des appels du genre de ceux exhortant nos compatriotes à signer des pétitions réclamant un fédéralisme new look, aux contours des plus fous, sont de nature à conforter le Mouvement du 23 Mars dans sa démarche visant l'éclatement du pays en plusieurs Etats autonomes. Les apprentis sorciers qui travaillent dans ce sens devraient savoir qu'ils risquent d'entraîner des millions de nos concitoyens dan le piège du M23 et de nos agresseurs à l'Est de la République.
Kimp
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