Crée le 22-06-2012- 06h10 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le vendredi 22-06-2012 - 14h10 PAR: LE PALMARES
Il n'est pas de trop de revenir sur le récent point de presse du président rwandais Paul Kagame sur la situation précaire qui prévaut dans la partie orientale de la République démocratique du Congo (RDC). On l'a suffisamment indiqué dans nos précédentes éditions, le climat d'insécurité créé par les mutins du M23 a plusieurs implications; la correspondance du ministre congolais Raymond Tshibanda des Affaires étrangères, Coopération internationale et Francophonie au Conseil de Sécurité de l'Onu pour décrier la passivité du gouvernement rwandais qui regarde placidement ce qui se fait sur son territoire de nature à déstabiliser la RDC, le séjour kinois de la ministre rwandaise Louise Mushikiwabo des Affaires étrangères et l'intervention d'hier sur la RTNC du ministre Lambert Mende des Médias, des Relations avec le Parlement et de l'Initiation à la Nouvelle Citoyenneté sur cette même question de l'insécurité à l'Est de notre pays.
La révélation de P. Kagame sur ce qui serait arrivé au président congolais Joseph Kabila voulu hors de l'exercice du pouvoir d'Etat, en cas de son accord, ne saurait passer sous silence dans un pays qui se respecte, car sa gravité est avérée.
Heureusement des officiels congolais en parlent!
C'est donc tout le sens à donner à notre préoccupation pour plancher sur une éventualité : P. Kagame aurait pu accepter et réussir la mission lui confiée. Que serait le Congo en cas d'accomplissement d'un tel objectif? Cette question, qui pourrait d'ailleurs faire l'objet des journées entières de réflexions dans nos établissements d'enseignement supérieur, oblige que l'on en parle, afin de tenter de tracer ses contours au grand bénéfice de ce peuple congolais souvent protégé par Dieu. Qui l'aurait cru que P. Kagame, au moment où nous disions que tout allait très bien entre les deux pays, était sollicité pour une telle mission aux conséquences que les Congolais subiraient encore aujourd'hui ?
Pourquoi Kagame avait-il refusé ?
Naturellement, une telle question ne peut mieux être répondue que par le président rwandais, lui-même, auteur de l'affirmation. Kagame ne s'est-il pas vu commettre une imprudence en faisant cette déclaration publiquement, surtout devant la presse internationale? Là aussi, il n'y a que lui qui peut le dire. Sauf, avec tout que l'on sait du microcosme politique rwandais, qu'il y a à craindre que cette récente révélation ne soit qu'une façon de plus de distraire les Congolais qui doivent être fatigués d'un groupement social qui ne rassure jamais ! Ma foi ! Pourquoi avoir alors attendu que la RDC fasse des progrès dans la traque des mutins du M23 et dénonce au Conseil de Sécurité de l'Onu la passivité rwandaise dans ce qui se passe d'odieux au Rwanda pour qu'il y ait des révélations aussi graves?
C'est maintenant que nous pouvons mieux comprendre, dans le recul, l'acharnement avec lequel certaines personnalités étrangères avaient contre J. Kabila réélu. Et, pourrait-on même croire, que cette "histoire de la vérité des urnes" ne soit qu'une façon déguisée d'acculer quelqu'un qui a échappé à un complot ! C'est vrai, depuis un certain temps, on n'en parle d'ailleurs de moins en moins!
Et après? Hier le Rcd, aujourd'hui le M23 en passant par le Cndp, les Congolais doivent impérativement changer de fusil d'épaule; gérer autrement cette frontière congo-rwandaise. Agir autrement serait collectivement suicidaire. D'ailleurs, le collectivement suicidaire est déjà là avec ces Congolais comptés par million en déplacement au Rwanda et en Ouganda dans des conditions infrahumaines!
Y a-t-il des officiels congolais qui étaient au courant d'un tel complot? Pourquoi ne l'avaient-ils pas signalé? Et nos propres Services du renseignement ? S'ils ne le savaient pas, il y a donc de quoi penser à la redynamisation de ce secteur vital, maintenant que le M23 se présente comme la preuve tangible que le Congo a toujours été véritablement en danger. En danger de balkanisation, parce que l'Est en particulier a des richesses qui créent des convoitises de ceux qui ont compris que la réussite de ce plan doit passer par le Rwanda. Quel voisin!
C'est ici l'opportunité de réfléchir profondément sur cette frontière-là à problème. Les Congolais peuvent-ils se considérer sages en continuant à gérer cette frontière congolorwandaise tel que cela se fait maintenant? Et si cela ne dépendait que de nous, nous proposerions à qui de droit de constituer une commission d'études pour un plan de sécurisation de cette frontière. Un plan qui prenne en compte plusieurs paramètres dont l'histoire.
S'il faut essayer de répondre, nous dirions que P. Kagame avait refusé, encore faut-il le prouver, peut-être parce qu'il est de plus en plus convaincu que tout schéma qui n'a pas l'adhésion populaire ne saurait réussir en RDC. Il en sait quelque chose, lui- même, avec ce qui s'est produit dans un passé récent. Cette seule raison, parmi tant d'autres, suffisait pour qu'il refuse, mais...!
Du coup lui proposé pour déstabiliser la RDC, l'exclamation sur ce qu'entraînerait l'acceptation de Paul Kagame a toute sa signification, dans La mesure où sa révélation voudrait que l'Etat congolais prenne des dispositions nécessaires pour que dorénavant les relations multiformes entre la RDC et le Rwanda ne se comprennent plus comme cela en est le cas aujourd'hui. Il ne s'agit pas ici de couper les relations avec ce pays voisin, qui se présente malheureusement comme naturellement un cheval de Troie vis-à-vis de la RDC en beaucoup de circonstances, mais plutôt d'être simplement et sérieusement aux aguets.
Car, au moment où nous disions que les "relations sont au beau fixe" parce qu'il y a par exemple le rétablissement des relations diplomatiques, les autres se moquaient de nous ! Si ! Comment n'en serait-il pas ainsi?
Coup d'Etat manqué en 2011, les révélations de Paul Kagame obligent ipso facto une restructuration quelque part. Nous croyons être compris. La fraternité vraie ne se force pas. Loin de nous l'idée de mettre l'huile dans le feu, il s'agit simplement de la nécessité d'une prise de conscience collective en RDC.
D'ailleurs, à comprendre le souci profond de paix sociale exprimé par le Porte-parole du Gouvernement congolais Lambert Mende lors de sa brillante intervention d'hier sur la RTNC, on déduit que notre quête rejoint parfaitement celle des autorités congolaises pour la restauration de la paix dans la partie orientale du pays.
Le message pathétique de paix lancé aux frères voisins du Rwanda par le ministre L. Mende dans sa conclusion signifie que nos frères doivent en tout cas s'amender. Oui, ils doivent s'efforcer pour que leur sol ne serve plus de base-arrière aux mutins, notamment ceux du M23. En agissant ainsi, ils auront démontré que la paix en RDC peut revenir définitivement si le Rwanda lève l'option du refus à toute sollicitation étrangère visant à déstabiliser la RDC. P. Kagame l'a fait en 2011, les Congolais souhaitent que tout Rwandais le fasse pour toujours. C'est mieux !
LP
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