Crée le 29-05-2012- 12h30 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le mardi 29-05-2012 - 15H15- AFRIQUE REDACTION PAR:NEWS TRENDS
Face à cette situation de malaise qui ne cesse d'attrister les populations du Grand Kivu et de toute la partie Est de la Rdc.
Ce n'est plus un secret pour personne que la population Rdcongolaise, du moins dans sa frange de la partie Est, n'a que trop souffert. Elle souffre des atrocités lui imposées sans raison claire par des groupes armés depuis des lustres. Dans son numéro précédent, NewTrends affirmait que cette question d'hostilités dans l'Est de la Rdc constitue à elle seule un diable à confesser pour le Gouvernement congolais. La tension monte de plus en plus et chaque jour. Il faut passer à la vitesse supérieure pour bouter hors l'état de nuire tous ceux qui troublent la quiétude du peuple congolais dans cette contrée.
Les éléments Maï Maï, le M23 et les Fdlr ont transformé ce coin du pays en une école d'artillerie. Les faits paraissent désormais très clairs. Loin s'en faut ! Ces affrontements occasionnent toute une kyrielle de malheurs des populations locales vivant qui, désormais, sont enclines à vivre dans une sorte de psychose et de traumatisme permanents. Et ce qui étonne et énerve même, c'est que même les soldats envoyés pour faire face à ces trouble-fêtes, font également défection et deviennent des dissidents. Plus rien ne se fait comprendre quant à l'armée nationale du pays. Pourtant, la discipline, dit-on, est la mère de l'armée.
Si tel n'est pas le cas pour les Fardc, il y a lieu de se demander si réellement la Rdc dispose d'une armée républicaine, disciplinée et obéissante aux ordres de sa hiérarchie et prête à défendre les intérêts suprêmes de la nation. Notamment, la protection des personnes et de leurs biens, la conservation de l'intégrité et l'intégralité du territoire national. Ce, en contrôlant magistralement toutes les frontières et toutes les localités du pays. Il se fait, sans nul doute, que cela ne se conjugue pas au présent en Rdc.
Le président de la république doit briser la spirale du silence car celui-ci semble moins audible, moins compréhensible que la parole. Il doit parler. Parler d'abord pour expliquer, au peuple congolais, ce qui se passe dans cette partie du pays ensuite pour rassurer et convaincre que le peuple congolais peut encore compter sur lui dans des moments durs comme celui-ci et enfin, pour faire aussi son lobby mais aussi et surtout faire preuve de leadership tant la Rdc est un géant dans les Grands lacs.
Ça vaut la peine parce que nombre de questions se conçoivent et se formulent dans l'imaginaire collectif des Congolais. La Rdc partage également ses frontières terrestres avec d'autres pays tels la Tanzanie, l'Angola, la Zambie, le Soudan, la Rca, etc. Mais pourquoi il n'y a des conflits que dans les frontières de l'Est. Quel est le véritable enjeu de ces guerres des montagnes du Grand Kivu ? New Trends perlais de la métamorphose dans son dernier numéro. C'est une évidence que depuis le Rcd, en passant par Nkunda, Ntaganda et Makenga, l'agenda reste le même : la criminalisation de l'espace congolais dans l'Est de la RD Congo, en vue d'y installer des réseaux mafieux qui sont à l'assaut du patrimoine congolais. Voilà pourquoi Joseph Kabila, en tant que garant de cette nation qui se meurt, doit prendre la parole pour éclaircir toutes ces équivoques et apaiser les inquiétudes des Congolais.
Faute de parler, on meurt sans confession
Le Président de la république doit ici se rendre à l'évidence. C'est qu'au début de chacun de tous les mandats qu'il a eu à exercer en Rdc, il y a toujours les mêmes scenarii. Et le peuple congolais ne comprend plus rien de cette situation de tumulte qui n'a fait trop durer. Pour autant que le Chef de l'Etat s'est rendu dans cette partie au début de ces hostilités, il est tenu d'expliquer au peuple congolais pourquoi cette situation indésirable perdure. La logique voudrait, cependant, qu'après son passage dans cette partie du pays, le tout revienne au calme. Que les armes se taisent, que les guerriers remettent leurs épées dans leurs fourreaux, et que les militaires, toutes tendances confondues, se disciplinent. Malheureusement, c'est le contraire qui se fait et se vit. Moralité, le feu est beaucoup plus attisé qu'apaisé ou éteint. Et cette tension va crescendo jetant plus d'un Congolais dans la rue, causant plus d'un mort et laissant les stigmates du dégoût de la vie chez certains.
Face à tout cela, le n°1 congolais doit des explications au peuple congolais. Il doit leur expliquer pourquoi cette atmosphère continue à sévir en Rdc, quels en sont les acteurs sur terrain et au besoin quels en sont les acteurs occultes. Quels en sont leurs objectifs et pourquoi l'armée congolaise ne parvient pas à avoir raison des forces négatives. Pourquoi le Gouvernement congolais négocie-t-il toujours en position de faiblesse lorsqu'il s'agit des questions délicates. Ce sont là de différentes préoccupations auxquelles le Chef de l'Etat doit donner des réponses. Pire, au moment où le désordre s'amplifie et doit interpeller les uns et les autres, les différents belligérants déclinent leurs responsabilités face aux faits. Ils jouent au jeu de cache-cache et au Colin Maillard. Le M23 accuse le Gouvernement d'être de mèche avec les Fdlr. Le Gouvernement rejette en bloc toutes ces allégations. Les Fdlr accusent elles aussi le M23 d'être de connivence avec le Gouvernement. Ce même Gouvernement, par la bouche de son porte parole, nie l'existence d'un quelconque mouvement sous la dénomination du M23. Pour Lambert Mende, le M23 n'existe pas. Il pointe d'un doigt accusateur Bosco Ntaganda. « C'est bien lui qui est aux commandes de tous ces troubles qui dérangent dans l'Est », affirme-t-il. Une sorte du tohu bohu qui n'édifie pas la population locale ni ne l'arrange dans sa position de malheur.
Lorsqu'un père de famille voit sa parcelle attaquée par des assaillants, il passe au devant de la scène pour s'attaquer vigoureusement à ces derniers. Il agit ainsi pour rassurer ses enfants qu'il existe et peut trouver des solutions aux problèmes qui peuvent les inquiéter, de quelle que nature qu'ils soient. Et de ce fait, il ne peut pas rentrer se reposer tant que les ennemis ne sont pas encore maîtrisés ou chassés. En tant que militaire de formation et de carrière, le Chef de l'Etat doit renouer avec sa tenue, ses bottes, son béret, sa baïonnette et au besoin, son fusil. Ce serait une doubles - symbolique : montrer à l'agresseur qu'il existe et qu'il peut faire face à ses attaques, mais aussi et surtout apaiser les plaintes des Congolais et réconforter ceux qui semblent abandonnés à leur triste sort dans cette surface de bataille, théâtre des désordres de tout genre.
Guerre de lobby et de leadership
Parmi les pays qui composent la Communauté économique des pays de Grands lacs (Cepgl), la Rdc tient la tête en termes de dimension démographique et géographique mais également en termes des richesses et des ressources naturelles. Cependant, ce « Géant » donne l'impression d'un colosse aux pieds d'argile. Joseph Kabila se doit de parler pour confirmer le leadership de la Rdc s'il existe. La guerre de l'Est est à la fois simple et complexe. Simple parce qu'elle requiert une approche diplomatique aussi simple pour en découdre avec ces forces négatives. Ne négocie pas qui veut' mais qui peut, mais surtout qui doit. Négocier pour aboutir et non pour renégocier. Pour ce faire, l'on doit avoir une bonne dose d'anticipation minimum, c'est-à-dire élaguer toute considération susceptible de tirer la Rdc toujours le bas. Ce qui empiète sur le leadership congolais. La Rdc a l'inaliénable devoir de négocier debout et non à genou ou parterre.
La guerre de l'Est est également complexe parce qu'elle se trouve au centre des intérêts de potentiels protagonistes tant nationaux qu'internationaux. Etant donné que les intérêts mesquins l'emportent sur ceux généraux et salutaires, personne de ces protagonistes n'envisage le regain de la paix dans cette contrée. Car, cette guerre n'est pas seulement l'affaire des multinationales qu'on le pense et le croit. Face à tout cet imbroglio, le président de la république est mis devant les faits. Des faits tellement têtus qu'ils exigent de lui, dextérité, lucidité d'esprit, courage, proactivité et intelligence pratique. Ce sont des atouts indispensables pour faire un bon lobbying non seulement au niveau des acteurs occultes et invisibles de la guerre de l'Est mais aussi et surtout au niveau interne et local. La carte est donc à jouer.
Rigobert MUKENDI
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