Crée le 11-05-2012-06h10 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le vendredi 11-05-2012 -06H25- AFRIQUE REDACTION PAR:LE PHARE
Les Congolais sont toujours sans carte d'identité officielle, quinze ans après la chute du dictateur Mobutu et la débaptisation du pays de Zaïre en Congo, l'appellation acquise depuis son érection en Etat en 1885 (Conférence de Berlin). Quant au nombre d'habitants, les politiciens ont trouvé le moyen de décréter que le pays hébergerait aujourd'hui environ 70 millions d'âmes. Ce chiffre, comme on peut s'en douter, ne repose sur aucune donnée scientifique.
En effet, depuis 1984, date du dernier recensement scientifique, les gouvernants de l'ex-Zaïre et de la RDC refusent systématiquement de s'investir dans le travail de comptage des citoyens de ce pays selon les standards internationaux compatibles avec la démographie. Hier au Palais du Peuple, cet hémicycle a vibré à l'unisson lorsqu'un parlementaire, à la faveur d'une motion pertinente, a reposé le problème du recensement de la population congolaise.
Nos décideurs politiques ont pourtant intérêt, pour des raisons liées à l'organisation administrative, à la planification des projets de développement (économie, éduction, santé, agriculture, eau, électricité, emplois), à la sécurité des personnes, aux élections … à disposer des chiffres précis en matière de population. La gestion de l'à-peu-près, tout le monde l'a constaté, a été au nombre des facteurs ayant terriblement faussé les résultats des élections présidentielle et législatives, tant en 2006 qu'en 2011.
L'absence des statistiques fiables en vue de l'établissement d'une cartographie correcte des circonscriptions électorales a ouvert la voie à des statistiques fantaisistes, lesquelles présentaient des villages plus peuplés que des villes en République Démocratique du Congo. Ce décor unique au monde s'est traduit par un déséquilibre scandaleux dans la représentation des territoires au Parlement (Assemblée Nationale et Sénat).
A l'étape actuelle du processus électoral, des Congolaises et des Congolais sont incapables d'indiquer, avec certitude, le nombre de leurs concitoyens qu'hébergent telle ville, tel village, tel secteur, tel territoire, tel district, telle commune, tel quartier... En son temps, le ministre sortant du Plan, Olivier Kamitatu, avait suscité beaucoup d'espoirs en prenant l'engagement de, tout faire pour que la population congolaise soit recensée. A l'en croire, l'expertise requise et des moyens conséquents allaient être mobilisés pour briser le cycle de l'imaginaire dans l'établissement des statistiques démographiques en République Démocratique du Congo. Hélas, il a pris le chemin du garage, sans avoir tenu parole, après avoir géré, pendant cinq ans, le Portefeuille du Plan.
S'il y a un voeu à émettre, c'est celui de voir se traduire réellement en actes les chauds applaudissements d'hier relatifs à l'initiative de restaurer le recensement régulier de la population congolaise. Le Congo a besoin de connaître, avec précision, le nombre de ses filles et filles, afin qu'il puisse fonctionner comme un Etat moderne.
Kimp
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