Grande réunion d'affaires hier au Grand Hôtel Kinshasa
Le Plan national d'investissement agricole en quête de financement
Ils étaient plus de trois cent personnes à investir hier jeudi 7 novembre 2013 sous la pluie le Grand Hôtel Kinshasa. Eux, ce sont les membres du gouvernement, les gouverneurs des provinces, les représentants des partenaires techniques et financiers de la RDC, les opérateurs économiques publics et privés, les délégués des organisations paysannes et des institutions financières et des coopératives ainsi que les investisseurs du secteur agricole, qui ont pris rendez-vous pour participer au « Business Meeting » organisé par le ministère de l'Agriculture et du développement rural, en vue du financement du Plan national d'investissement agricole (PNIA).
Loin d'être un colloque ou un symposium, à en croire le ministre Jean Chrysostome Vahamwiti, représentant le Premier ministre à cette cérémonie, ce « Business Meeting » se veut un rendez-vous d'affaires mieux, un marché où la République démocratique du Congo, à travers ses 11 provinces, offre aux investisseurs tant nationaux qu'étrangers ses opportunités d'investissement dans le secteur agricole. C'est pourquoi les organisateurs ont choisi comme thème : « Le secteur privé et les organisations paysannes au centre du développement agricole de la RDC ».
La journée de jeudi 7 novembre 2013 a été consacrée aux interventions de parties prenantes à la mise en œuvre du PNIA notamment le gouvernement, le COMESA, les partenaires au développement, la banque centrale du Congo, les investisseurs agricoles, les coopératives d'épargne et de crédit, les organisations paysannes, etc. Leurs exposés ont été ventilés par la projection des vidéos sur les potentialités agricoles de la RDC, les activités de quelques investisseurs dans le secteur agricole ainsi que celles des paysans eux-mêmes. Les investisseurs ont eu l'occasion de visiter dans l'après-midi, des stands d'exposition des 11 provinces de la RDC pour palper près de 2000 opportunités d'investissement dans le secteur agricole de ce pays.
« Business Meeting », une initiative africaine
Le ministre de l'Agriculture a rappelé dans son discours d'ouverture, que la tenue de cette rencontre d'affaires qui se clôture aujourd'hui, découle « de la volonté politique exprimée par les, chefs d'Etat africains qui, conscients du rôle porteur de croissance du secteur ont mis en route le Programme Détaillé pour le Développement de l'Agriculture en Afrique (PDDAA) » piloté par le NEPAD.
En effet, pour concrétiser le PDDAA, chaque Etat est tenu de se doter de son Plan d'Investissement agricole (PNIA). La RDC se classe aujourd'hui comme le 2ème Etat d'Afrique centrale après le Burundi à tenir son « Business Meeting » dédié au financement de son PNIA.
Le PNIA congolais vise, à cet effet, que les investissements atteignent dans 8 ans soit de 2013 à 2020 une fourchette minimum de 5,7 milliards USD pour enclencher une croissance annuelle de 6% dans le secteur agricole en RDC.
Or, les contributions budgétaires cumulées avec les apports des partenaires techniques et financiers traditionnels de la RDC au secteur agricole ne couvrent que 35% des investissements souhaités, soit 2,6 milliards USD. D'où l'importance qu'attache le gouvernement au secteur privé pour mobiliser et accroître les investissements permettant de couvrir les 65% restants, a indiqué le Jean Chrysostome Vahamwiti.
Pour ce faire, le gouvernement a pris une série d'engagements et mène plusieurs actions multiformes en vue de contribuer à la relance de l'agriculture conformément à la vision du PDDAA. C'est entre autres, l'accompagnement de la renaissance des instruments financiers agricoles, l'appui à l'émergence des parcs agro-industriels à travers le pays, la défiscalisation progressive du secteur agricole, la poursuite de l'exonération des intrants et matériels agricoles à l'importation, la poursuite de l'amélioration du climat des affaires, etc.
Pour sa part, le chef de file des partenaires techniques et financiers a relevé la nécessité d'augmenter les aides en faveur du développement agricole afin de briser le paradoxe d'un Congo aux immenses terres arables mais à la population mal nourrie. Il a invité, à cet effet, les opérateurs publics et privés à soutenir de plus en plus la relance de l'agriculture.
La BCC au secours du PNIA
Dans la même lancée, le DG Kayembe wa Kayembe de la BCC a fait remarquer le déficit de financement dont souffre le secteur agricole en RDC. De 20% vers 69, le crédit budgétaire alloué à ce secteur est tombé à -5 aujourd'hui. Conséquence, la contribution de l'agriculture au PIB, qui était de 32% est aussi tombé à moins de 5%.
Pour l'expert de la BCC, il faut donc consolider et pérenniser la stabilité politique et économique, construire des infrastructures pour l'intégration de l'économie, et mobiliser les ressources financières, pour relancer le secteur agricole.
Cette relance permettra de réduire sensiblement les importations et le chômage et d'augmenter ses réserves en devises, a déclaré le Directeur général de la BCC. En particulier, pour soutenir le PNIA, la Banque centrale du Congo s'attèle à créer un guichet de financement de l'économie en vue de canaliser les crédits vers des secteurs prioritaires, d'opérationnaliser la société de la centrale des risques, de mettre en place des fonds de garantie de crédit pour sécuriser les Banques, etc.
Signalons que la réunion d'affaires se clôture aujourd'hui par une déclaration d'engagements des investisseurs en faveur du PNIA. Nous y reviendrons.
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