ROMA – Même combat pour la première ministre noire d'Italie et le footballeur d'origine ghanéenne. Face au racisme latent du pays, ils font face et se serrent les coudes, et ils s'en sortent très bien, merci pour eux.
© Facebook. Mario Balotelli
Les attaques racistes contre Cécile Kyenge choquent toujours autant, mais ne surprennent presque plus tant elles sont devenues monnaie courante. S'interrogeant sur ce phénomène grandissant de racisme en Italie, le journal La Gazzetta dello Sport a interrogé la ministre de l'Intégration d'origine congolaise. Une analyse des plus parlantes.
« Quand vous êtes un bon leader politique, vous devez être à même de reconnaître ce problème, d'en comprendre les causes et d'identifier le meilleur moyen d'y réagir », explique-t-elle avec son calme sempiternel. « Le racisme est exacerbé par la crise économique, la peur, l'insécurité et l'idée selon laquelle la diversité n'est pas quelque chose d'enrichissant pour la culture ».
« Après tout, ce qui m'arrive est aussi arrivé à Mario Balotelli. Quand il n'était qu'un joueur italien parmi d'autres, et surtout quand il jouait à l'étranger, il était accepté, en quelque sorte. Et puis il s'est mis à représenter l'Italie, à jouer pour l'équipe nationale, à marquer des points, à gagner. C'est là que certains se sont sentis menacés ».
« C'est un peu comme ce qui m'est arrivé quand je suis devenue ministre. Tout revient à cette peur de la diversité, c'est pourquoi il nous faut changer notre manière de la présenter, et montrer la diversité telle qu'elle est vraiment ».
Mario Balotelli, né en Italie de parents ghanéens, a dû attendre ses 18 ans pour obtenir la nationalité. C'est précisément cela que Cécile Kyenge cherche à changer, en facilitant l'obtention de la nationalité italienne, notamment par le droit du sol.
« Un Nazionale multi-ethnique est à la fois inévitable, naturel et imparable » assène-t-elle encore.
Les racistes auraient donc peur de Balotelli et de Cécile Kyenge. Et peut-être à raison : car eux, manifestement, n'ont pas peur d'eux en retour.
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