Académie des Beaux– Arts/Kinshasa
Lors des Conférences de l'AICA/RD-Congo à l'Académie des Beaux– Arts
Le Président Charles Tumba Kekwo a rendu hommage à Nkieri Ngunia et Mimpiey Lapeth.
Les Membres de l'Association Internationale des Critiques d'Art, section RD-Congo ont dernièrement assisté aux conférences sur le thème : « 40 ans de présence d'une critique francophone de l'AICA sur le champ artistique congolais ».
L'Académie des Beaux – Arts de Kinshasa, dans la commune de la Gombe a servi de cadre à cette rencontre.
Le Président de l'AICA, Charles TUMBA KEKWO a saisi cette opportunité pour rendre un hommage mérité à ses estimés confrères Nkieri Ngunia Wawa (décédé) et Mimpiey Lapth (malade en Europe).
Mais auparavant, le Chef des travaux TUMBA KEKWO a donné sa communication sur l'Analyse du champ artistique congolais : des droits d'entrée au devoir de sortie. Cet exposé a compris quatre points. Il s'agit entre autres du concept de champ artistique, de la compétition et la production symbolique en RD-Congo, Economie et écologie d'une critique francophone ainsi que des perspectives et recommandations.
Le champ artistique est un système de relation qui s'établit entre les Agents Producteurs (par exemple, Artistes et Ecrivains). La lutte et la concurrence signifient que le candidat à l'entrée du champ doit attaquer les positions acquises et se faire reconnaître comme producteur. Pour ce faire, il doit produire une œuvre distincte des œuvres antérieures et entrer en concurrence avec elles. Ainsi, la « conquête de l'autorité, les tentatives de subversion, les stratégies de distribution assurent le fonctionnement du champ et sa vitalité ».
Le Champ artistique a une double caractéristique paradoxale : celle d'hétéronomie et celle d'autonomie. L'hétéronomie, quant à elle, consacre l'emprise de champ englobant l'économie et le politique, sur le champ considéré. L'autonomie, par contre, désigne l'exercice de normes et l'application de sanctions propres au champ.
Le champ se caractérise aussi par la lutte pour l'occupation des places dominantes (délimitation des frontières, contrôler les entrées, défendre l'ordre établi dans le champ).
Le président Charles Tumba Kekwo a déclaré qu'à part le ticket d'entrée ou les droits d'entrée (titres académiques, réussite à un concours, etc.) il y a aussi le devoir de sortie, les conditions et moyens de sortie par la retraite, la maladie, etc.
Les Acteurs sont ceux qui occupent des positions concurrentes. Ces derniers jouissent de :
Un capital économique (argent et biens)
Capital culturel (diplômes, études, héritage culturel, maîtrise des savoirs).
Capital social (relations sociales).
Capital symbolique : capacité de produire de la légitimité ou de doter de prestige les choix auxquels on adhère ou encorne comme capital de reconnaissance ou de consécration, institutionnalisé ou non : prestige dont jouit l'acteur.
Abordent l'Economie et Ecologie d'une critique francophone, l'orateur a brossé succinctement l'historique de l'AICA qui a organisé les congrès mondial à Kinshasa, en 1973 avec beaucoup de succès et plusieurs activités scientifiques, culturelles et artistiques.
Au regard de ce tableau éloquent, le Président Charles TUMBA KEKWO a rendu hommage aux critiques qui ont œuvré pour la promotion de la culture francophone au niveau de l'audiovisuel national, principalement à la Radio Télévision nationale Congolaise (RTNC Développement). Il s'agit spécifiquement de Mimpiey Lapeth et Nkieri Ngunia Wawa.
Le critique Mimpiey Lapeth s'est illustré par ses écrits politiques et son art oratoire lors de la médiation des expositions au musée national de Kinshasa. En véritable maître de la parole, il raconte l'art sous forme de longue conversation émaillée par des anecdotes et récits. Il est l'un des pionniers de l'AICA/ RD- Congo à l'instar de Célestin Badibanga ne Nwine, Ignace Bamba Ndombasi Kufimba, Joseph Aurélien Cornet. Un des collaborateurs de MIMPIEY LAPETH au musée national de Kinshasa, Henry, NGANDU a témoigné sur le sérieux du travail de ce critique d'art de renon.
Concernant le critique Nkieri Ngunia Wawa, il est une autre voix célèbre ayant marqué la culture par son émission « culture et art », production héritée de Badibanga ne Mwine.
Cette émission a permis la visibilité médiatique de l'AICA à travers la RDC.
Les membres de l'AICA étaient, presque chaque semaine, invités à participer aux débats, et à la présentation d'un artiste.
Nkieri Ngunia concevait son émission comme œuvre d'art. Il usait des techniques narratives et cinématographiques éprouvées.
Pour sa part, Pascal NGUYA critique d'art et collaborateur de NKIERI, il a épinglé les qualités aussi bien humaines que professionnelles de l'illustre disparu. Il sera relayé par Raymond Marie LELO qui a analysé pour l'assistance l'émission « culture et art » de NKIERI NGUYA WAWA tout en reconnaissant la culture générale dont faisait preuve ce chevalier de la plume. Au cours de cette rencontre, le Secrétaire Général de l'AICA / RD-Congo, Monsieur Bruno ILUNGA MUSANGA a expliqué aux participants les statuts de l'AICA/RD-Congo et de l'ACAP, Association Congolaise des Artistes Plasticiens.
Enfin, les trophées en palme et en bronze, réalisée par le sculpteur LUBANZA ont été remis aux illustres membres de l'AICA/RD-Congo, MIMPIEY LAPETH (de son vivant) et NKIERI NGUNIA WAWA (à titre posthume) par le canal de l'une de leurs anciens collaborateurs au musée national de Kinshasa, Madame Salomée MWEMA et Pascal NGUYA.
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