Crée le 22-06-2013 11H00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le samedi 22-06-2013 - 13H15 PAR : LE POTENTIEL
La situation humanitaire des déplacés internes à Kalemie (Nord-Katanga) venus de différents villages du Sud-Kivu et ayant fui les affrontements des groupes armés, laisse à désirer. Plusieurs femmes sont victimes de violences sexuelles et de violations des droits de l'homme commises par les groupes armés, dont celui du chef milicien Morgan.
En dépit de l'assistance des humanitaires dans les sites des déplacés, cette situation exige l'implication des autorités gouvernementales et provinciales dans ces sites des déplacés, où les conditions socio-économico-hygiéniques sont d'une extrême gravité.
« Nous avons fui les exactions de Morgan. Nous sommes ici depuis plus de six mois et vivons des travaux champêtres. Car, la quantité de la ration qui nous est remise est insuffisante pour nourrir toute la famille», a expliqué à lepotentielonline.com Ngulubi Moloko, mère de six enfants vivant dans le site de Kabubili et ayant fui les affrontements dans le village de Kisele.
En arrivant dans leurs milieux d'accueil, les déplacés ont du mal à s'intégrer dans la communauté autochtone et s'y sentent marginalisés, avant de recevoir la visite et l'assistance des humanitaires. « Au début, il fallait aider les autochtones dans les travaux champêtres mais, actuellement, on reçoit l'assistance du PAM. Nous avons le problème d'habillement », a témoigné André Bululu (père de 5 enfants) qui a fui les exactions de Morgan.
A Mulange Rail, Salima Mawazo (une cinquantaine) qui avait fui les conflits armés à Shamuana et avait été atteinte par une balle dans la jambe, a témoigné vendredi 14 juin 2013 : « J'ai perdu mon fils dans les affrontements qui m'a laissé cinq enfants. Et moi-même, j'ai reçu une balle dans la jambe ». Soulevant le pan de son pagne, elle a montré la cicatrice.
Dans leur fuite, ce sont les enfants qui sont les principales victimes et meurent de faim. Une déplacée, mère de quatre enfants, a dit avoir été emmenée à Kalemie, où elle était opérée, « après avoir été victime de violences sexuelles ».
Difficile accès aux soins médicaux appropriés
La présidente des victimes des violences sexuelles a stigmatisé les « difficultés » éprouvées, en dépit de leur prise en charge médico-sanitaire de la Commission diocésaine Justice et paix de Kalemie-Kirungu dont elles bénéficient.
« Nous avons des difficultés pour être soignées à cause de la distance. Je nourris, seule, mes six petits enfants dont les parents sont tous morts dans les affrontements», a-t-elle souligné, sollicitant l'implication des autorités.
Au total, 22 femmes victimes des violences sont mortes dans ce site, où les victimes manquent de fonds conséquents.
« La cohabitation est difficile entre les autochtones et les déplacés. Les femmes sont les plus exposées. Elles sont victimes des propriétaires des champs dans lesquels elles sollicitent un travail. Ces derniers leur exigent des rapports sexuels et des travaux forcés en échange des tubercules», ont dénoncé des femmes victimes, avouant craindre des « représailles » de la part de leurs « bourreaux ».
Fuyant des exactions de Kaliwa, perpétrées par les miliciens Yakutumba sur l'axe Lac Tanganyika vers la frontière avec le Sud-Kivu, Pombo Muayuma (une déplacée du site de Kabubili) les accusés d'avoir « prévenu à partir du village proche qu'ils allaient assiéger » leur localité. « Nous avons effectué deux semaines de marche en laissant tout derrière nous pour arriver ici », a-t-elle indiqué.
Les organismes du système des Nations Unies se rendent constamment dans les différents sites des déplacés, en vue de leur apporter une assistance à travers différentes activités.
Construction des établissements scolaires
L'UNICEF et son partenaire d'exécution « Armée du salut » mettent en place une stratégie de « transfert conditionnel de cash » et d'avantages ayant un impact sur la scolarisation des enfants en situation d'urgence. Ce projet consiste en la construction d'établissements scolaires et en la fourniture des équipements des infrastructures dans les villages de KIONA et Kabubili.
L'école primaire de Kiona comprend trois salles de classes construites grâce à ce projet en plus de trois autres salles de classes ayant déjà été construites par le comité des parents dans ce village, dix portes de latrines (filles et garçons), un point de collecte d'eau et un point de lavage des mains.
Près de 720 élèves avaient bénéficié des fournitures scolaires, 75 pupitres pour les trois salles de classes construites et trois tableaux noirs.
Le projet a permis à l'école de Kabubili de construire six salles de classes, en même temps que 543 élèves bénéficiaient de fournitures scolaires et d'une dotation de 43 pupitres.
Après la réalisation du projet, le nombre d'élèves de deux écoles a atteint l'effectif de 1.316 enfants inscrits dont 714 déplacés, soit 54%. Sur un total de 633 filles, 350 sont des déplacées (soit 27% de l'effectif total de ces deux écoles).
Durant la recréation, les élèves reçoivent dans les cantines scolaires des repas composées notamment de riz, d'haricots et de fufu (pâte de farine de manioc). Riches en calories, graisses et vitamines fournies par le Programme alimentaire mondial, ces aliments permettent d'attirer l'intérêt des enfants aux études et de les maintenir en bonne santé.
Les enseignants d'élèves et les cuisinières reçoivent une ration sèche qu'ils peuvent emmener à la maison pour nourrir leurs parents.
Un « transfert de cash conditionnel » de 1.00 USD pour chaque communauté
Le « transfert de cash conditionnel » est une enveloppe d'argent liquide remise directement à une communauté pour atteindre un objectif spécifique.
« Il s'agit, dans le cas spécifique, de soutenir la scolarisation des enfants (autochtones, déplacés et retournés), d'assurer leur maintien et la continuation dans le système scolaire formel, et d'augmenter le taux d'inscription des enfants », a expliqué Serge Kabiona, Emergency Officer à l'UNICEF/Katanga.
Chaque village représente une communauté. Le nombre de membres, qui représentent un ménage, varie d'un village à un autre. Chaque village après concentration des membres, définit le type d'activités génératrices de revenu (AGR) à mettre en œuvre au cours de la période de l'année. La communauté de Kabubili compte environ 95 membres (120 femmes et 75 hommes) dont 150 ménages déplacés et 45 autochtones.
Cette communauté fait de la riziculture et dispose de deux champs de manioc, dont 1ha pour l'un et de 50 m2 pour le second.
Les champs produisent respectivement 60 % pour l'école, 25 % pour les travailleurs et 15 % pour la pérennisation des activités champêtres.
EL
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