Crée le 08-05-2013 10H10 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le mercredi 08-05-2013 -10H30 PAR : CONGO NEWS
Qui n'a pas entendu Matata Ponyo évaluer, lors des assises sur "le coulage des recettes publiques'" du 2 au 4 mai au Grand Hôtel Kinshasa, le potentiel fiscal de la RD-Congo à 20 milliards de dollars USD. Ce chiffre est faux, archifaux. Pour s'en convaincre, il suffit de le comparer au PIB de la RD-Congo estimé également à près de 20 milliards de dollars. A Matata d'expliquer comment et selon quelle théorie économique est-il possible de projeter un prélèvement de 20 milliards USD sur un revenu national du même montant. Peut-être qu'il ne sait pas qu'en règle générale le prélèvement se situe en moyenne à 25 pc de la richesse globale pour les pays d'Afrique subsaharienne. Pour ambitionner le faux chiffre qu'il avance, il faudra espérer que le revenu national dépasse ou oscille autour de 80 milliards de dollars. Oh! Cet économiste Matata. Qui trompe-t-il? L'opinion congolaise ou celui qui l'a placé à la tête du gouvernement, Joseph Kabila. En tous les cas le forum national sur le coulage a enterré définitivement l'utopie de 50 milliards USD à mobiliser pendant la législature pour donner corps à la Révolution de la modernité qu'avait fait gober Matata à sa crédule de Majorité.
Les assises nationales sur le coulage des recettes publiques sont révélatrices à plus d'un titre de l'essoufflement d'Augustin Matata Ponyo et de son gouvernement. Elles ont fait apparaître les limites du premier ministre et de son équipe. Les surdoués sont à la peine. Leurs limites à matérialiser la « révolution de la modernité », la vision de Kabila, deviennent de plus en plus évidentes.
Après une année au pouvoir et deux exercices fiscaux, le compte n'y est pas du tout entre l'ambition affichée de mobiliser près de 50 milliards de dollars USD en cinq ans (2012-2016). A mi-chemin le premier ministre n'a mobilisé que 7.5 milliards USD, dont 3 milliards l'année passée et prévoit de mobiliser 4 milliards USD cette année-ci. Autant dire que la mobilisation de 42 milliards USD en trois ans est une véritable chimère. En lançant donc l'idée du coulage, Matata selon certains experts veut déjà s'exonérer de sa responsabilité de tenir ses engagements budgétaires. Engagements sur la base desquels il avait été investi par sa famille politique pour conduire les affaires publiques. Avec le concept coulage, Matata veut transférer cette responsabilité à la collectivité. Ce sont les rd-congolais, tous, qui sont responsable de la modicité des moyens budgétaires de l'Etat. Si tel était le cas pourquoi alors avait-il promis des sommes mirobolantes 50 milliards USD en cinq ans sachant que les causes de la mobilisation sont diffuses. C'est de la démagogie tout simplement.
Car Matata se savait très bien incapables d'agir efficacement et à temps sur les causes du coulage pour en tirer les dividendes budgétaires. Autre chose, sur quoi le premier ministre Matata s'était-il basé pour affirmer que le potentiel fiscal de la RDC est de 20 milliards USD. Ce chiffre est supérieur au produit intérieur brut (PIB) qui se situe à 17 milliards USD. D'ailleurs au vu de cet indicateur, les régies financières, en dépit des tares qui les caractérisent, ont fait du bon travail car la mobilisation des recettes de la RDC est dans la moyenne de l'Afrique subsaharienne depuis quelques années. C'est-à-dire que celle-ci se situe autour de 20% du PIB. Avec un PIB inférieur à 20 milliards USD, on peut boucher tous les trous des caisses de l'Etat, faire en sorte que tous les droits dus à l'Etat entre dans le compte général du Trésor, on atteindra jamais 20 milliards USD de budget national en un exercice en l'état actuel de notre économie. Les 20 milliards USD dont a parlé Matata, même s'il fallait les envisager sur les trois exercices budgétaires restants à savoir 2014, 2015 et 2016, le gouvernement n'y parviendra jamais car pour cela il faudra qu'il mobilise près de 6 milliards et demi USD chaque année. Une véritable utopie. Dans ces conditions, le coulage est un véritable bouc émissaire dans l'échec du gouvernement à se donner les moyens de sa politique. Le vrai débat qui vaille la peine d'être mené à ce jour est celui d'avoir les estimations les plus pointues sur la richesse nationale de telle sorte que, en y appliquant une pression fiscale moyenne de 20%, on fasse des prévisions financières, en dépit des tares qui les caractérisent, ont fait du bon travail car la mobilisation des recettes de la RDC est dans la moyenne de l'Afrique subsaharienne depuis quelques années. C'est-à-dire que celle-ci se situe autour de 20% du PIB.
Avec un PIB inférieur à 20 milliards USD, on peut boucher tous les trous des caisses de l'Etat, faire en sorte que tous les droits dus à l'Etat entre dans le compte général du Trésor, on atteindra jamais 20 milliards USD de budget national en un exercice en l'état actuel de notre économie. Les 20 milliards USD dont a parlé Matata, même s'il fallait les envisager sur les trois exercices budgétaires restants à savoir 2014, 2015 et 2016, le gouvernement n'y parviendra jamais car pour cela il faudra qu'il mobilise près de 6 milliards et demi USD chaque année. Une véritable utopie. Dans ces conditions, le coulage est un véritable bouc émissaire dans l'échec du gouvernement à se donner les moyens de sa politique. Le vrai débat qui vaille la peine d'être mené à ce jour est celui d'avoir les estimations les plus pointues sur la richesse nationale de telle sorte que, en y appliquant une pression fiscale moyenne de 20%, on fasse des prévisions réalistes et non fantaisistes pour emporter l'adhésion politique. Il faut faire une croix sur le budget cyclique de 50 milliards USD pendant ce quinquennat, tant en ressources propres qu'en ressources extérieures. La pression que Matata a foutu à ses ministres poussent les uns à faire des bêtises comme la révision du code minier ou l'Etat prévoit une participation de 35% dans les Joint-venture (JV) sans contrepartie aucune. Augustin Matata doit aussi savoir qu'une bonne politique fiscale ne vise pas que la maximisation des recettes tous azimuts, mais surtout l'optimisation de l'économie afin de permettre à certains pans de l'activité de respirer. Il apparaît clairement que le gouvernement, malgré son activisme, ne mobilisera jamais 50 milliards de dollars USD sur cinq ans comme prévu.
Et partant pas de réhabilitation de 45 mille kilomètres de route et d'autres édifices sociaux comme les écoles et les hôpitaux. La conséquence politique d'un tel échec doit être tirée. Il faudra que Matata, puisse actualiser son programme d'action quinquennal et le défende à nouveau devant l'Assemblée nationale. Le coulage risque donc de couler Matata.
PAUL MULAND
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