Vendredi 05 avril 2013
Depuis quelques mois, les relations entre le Fonds monétaire international (FMI) et la République démocratique du Congo se' sont brouillées. Avec pour conséquence le gel des opérations de cette institution de Bretton-Woods au Congo.
Selon les informations qui ont circulé en son temps au pays, la Gécamines serait à la base de cette situation malheureuse qui a mis en mal les rapports RDC/FMI. Situation qui n'a pas laissé le chef de l'Etat indifférent. Et dans le souci de sauvegarder nos bonnes relations avec les bailleurs de fonds il a instruit le gouvernement de créer une commission pour aller discuter ce dossier à Washington.
Ladite commission présidée par la Banque centrale du Congo en sa qualité de représentant du gouvernement congolais auprès du FMI, était composé du gouverneur Jean-Claude Masangu, du PCA de la Gécamines, Albert Yuma, et du professeur Roger Masamba, point focal de l'OHADA à Kinshasa et administrateur à la Banque centrale du Congo.
Selon le PCA de la Gécamines, Albert Yuma qui l'a révélé aux journalistes, au cours d'un point de presse qu'il a co-animé jeudi 4 avril avec le gouverneur de la Banque centrale du Congo au siège de la Gécamines à Kinshasa, ce n'est pas son entreprise qui est à la base du coup de froid dans les relations entre le gouvernement de la République et le FMI.
Il s'agissait plutôt d'une mauvaise interprétation de l'information sur la transaction qui devait être faite entre la Gécamines et la COMIDE, un Mining œuvrant au Katanga. Pour le PCA de la Gécamines, le nœud du problème consistait à savoir si cette société minière était entrée dans ses droits et de quelle manière ?
Les responsables du FMI qui suivaient de très près cette situation cherchaient à savoir s'il y a eu transaction ? Et dans la transaction, y a-t-il eu compensation ? Dans cette opération, les textes régissant la Gécamines avaient-ils été respectés ? Il était question de savoir si le conseil d'administration était habilité à autoriser une telle transaction ?
Du 25 au 28 mars 2013, la délégation congolaise conduite par le gouverneur Jean-Claude Masangu a discuté 3 jours durant avec le département Afrique du FMI avant de poursuivre les pourparlers avec le département juridique du Fonds monétaire international. Mais avant les discussions, la délégation a remis un document aux partenaires du FMI sur lequel ils ont juré sur l'honneur que ces informations étaient vraies.
En effet, les discussions, étaient serrées selon les témoignages du gouverneur de la Banque centrale du Congo, les deux premiers jours. Mais le 3ème jour, il se dégageait une lumière sur le dossier COMIDE. Selon le patron de la BCC, tous les documents qu'exigeaient les experts du FMI pendant les discussions, étaient exhibés par le PCA de la Gécamines. Ce qu'il n'avait pas sur place, il le faisait venir de Kinshasa par mail.
Après 3 jours de pourparlers, il s'est avéré que la Gécamines a tenu compte des règles de la bonne gouvernance édictées par ses textes de lois qui la régissent. Selon le gouverneur de la BCC, après examen de ces documents par le département Afrique et le département juridique du FMI, il a été soumis en dernier ressort à la direction générale du FMI.
Au moment où les membres de la commission déléguée à Washington tenaient le point de presse hier jeudi, la direction générale du FMI faisait déjà ses commentaires sur ce dossier.
L'objectif dans cette démarche, c'était de voir ce qui s'est passé au Katanga sur ce dossier, se retrouve sur le document soumis à l'examen aux dirigeants du FMI. Et apparemment, c'est ce qui s'est passé.
Pour le gouverneur de la BCC, Jean-Claude Masangu, 134 contrats ont été publiés jusqu'ici par la Banque centrale. Le document d'après lui, sera transmis au ministère des Mines, conformément aux instructions du Premier ministre Matata Ponyo.
A l'issue de ces discussions, peut-on croire que les relations entre la RDC et le FMI sont au beau fixe aujourd'hui ?
A cette question, le PCA de la Gécamines a dit que si les relations ne sont peut-être pas comme avant, elles s'améliorent néanmoins grâce au marketing offensif du gouvernement. Ces relations ont été simplement écornées. Mais la RDC reste un partenaire incontournable du FMI. Et cette institution de Bretton Woods n'a pas aussi intérêt à délaisser un si précieux partenaire comme le Congo démocratique. Le vœu et la détermination du chef de l'Etat et du Premier ministre est que le pays garde de bonnes relations avec les bailleurs de fonds - ont conclu les trois orateurs hier au siège de la Gécamines.
Jean-Pierre Seke
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