Crée le 04-01-2013 11H20 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le lundi 04-01-2013 - 11H34 PAR: LE PHARE
Par qui ? Pour qui ? Et pourquoi ?
Tout le monde –autorités civiles et militaires ainsi qu'acteurs de la Société Civile- s'accorde sur un point : un massacre a eu lieu au Nord-Katanga, il y a maintenant cinq jours. L'attention de tous et de chacun a été attirée par le «défilé» de plusieurs corps sans vie dans la rivière Luvua, dans le district du Tanganyika. Cependant les opinions divergent au sujet de la comptabilité macabre en rapport avec la tragédie. Combien de femmes et d'enfants innocents ont-ils été expédiés dans l'au-delà sans préavis ? Certaines sources parlent d'une quinzaine de morts, d'autres d'une trentaine. Un témoin affirme avoir participé à l'enterrement de 14 corps dans une fosse commune. Une enquête est annoncée, dans le but de tenter d'expliquer le mystère, s'il y en a réellement un. Pour nombre d'observateurs, la nouvelle page noire de l'histoire du Nord-Katanga s'inscrit dans la droite ligne de l'insécurité qui y a élu domicile, depuis belle lurette, à la suite de la naissance d'une multitude de groupes armés. A l'image du Nord-Kivu, une bonne partie u Katanga profond baigne dans l'insécurité permanente, car prise en otage par des « forces négatives » incontrôlables et incontrôlées, en dépit des efforts de l'armée nationale et des éléments de Monusco pour sécuriser les populations civiles.
Un seigneur de guerre notoirement connu, Gédéon Kyungu pour ne pas le citer, y évolue comme un électron libre, après avoir réussi à s'évader l'année dernière de la prison de Kasapa, avec certainement des complicités locales. Ce criminel plusieurs fois arrêté et même proposé à l'intégration, avec ses combattants, dans les FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) opère dans plusieurs localités du Nord-Katanga comme en territoire conquis.
En plus de Gédéon Kyungu, cette partie de la République est truffée de groupes armés dont certains avaient semblé avoir accepté l'offre de démobilisation et de réinsertion sociale leur lancé par les autorités provinciales du Katanga, avant de retomber dans les violences de toutes sortes, grâce à leurs armes.
Par qui ? Pour qui ? Et pourquoi?
Qui sont les auteurs du dernier massacre d'innocents dans le district du Lac Tanganyika ? Il est difficile de donner leur identité exacte. Toutefois, toutes les pensées vont vers les milices armées qui pullulent dans le coin, qui n'hésitent pas à tuer violer, piller... afin de montrer à tous qu'ils sont les maîtres de cette partie du pays. Hier, ils avaient massacré, violé et pillé, en toute impunité. Aujourd'hui, ils s'illustrent par les mêmes méfaits, sans être inquiétés. Demain, ils vont rééditer leurs exploits macabres.
Depuis que la République Démocratique du Congo a été réunifiée territorialement, politiquement, administrativement, militairement et économiquement, au retour du Dialogue Intercongolais, à partir de juin 2003, les « forces négatives » n'ont jamais cessé de nuire à la tranquillité de paisibles citoyens dans le Nord-Katanga, qui passe de plus en plus pour un Etat de non-droit, comme le Nord-Kivu.
Quant à savoir à qui profitent ces nouveaux crimes, l'on est tenté d'affirmer que des actes aussi inhumains ne peuvent être profitables qu'à ceux qui ne veulent pas que la RDCongo en général et des provinces comme le Nord-Kivu et le Katanga puissent retrouver le chemin de la paix. L'insécurité, en effet, est devenue l'incontournable fond de commerce des compatriotes chargés de gérer les situations sensibles que créent périodiquement les groupes armés et leurs animateurs, dans des schémas alambiqués tantôt de leur désarmement, démobilisation et réinsertion sociale, tantôt de leur fausse traque dont le résultat est souvent de les « entretenir », pour des raisons obscures.
En ce qui concerne le pourquoi de tels crimes, il est évident qu'ils servent à rendre le Nord-Katanga ingouvernable, de manière à favoriser des activités illicites sans nombre : exploitation et exportation illicite des minerais, entrées frauduleuses des produits d'importation, trafic d'armes, taxes et barrières illégales, extorsions, violations des droits de l'homme, etc. Bref, pendant que tous les regards sont braqués sur le Nord-Kivu, le Nord-Katanga est transformé en « domaine réservé» des seigneurs de guerre.
L'on se demande si les partisans d'un fédéralisme proche de l'autonomie de tout ou partie de cette province ne sont pas impliqués dans ce climat d'insécurité, qui peut les aider à proclamer à tout moment, l'indépendance de la province, d'un de ses districts ou territoires.
Kimp
0 comments:
Post a Comment