Crée le 01-01-2013 10H20 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le vendredi 01-01-2013 - 20H44 PAR:ARTV-NEWS
Presque tout le monde le chuchote dans les milieux katangais mais personne n'ose le dire tout haut. Entre Joseph Kabila et Moïse Katumbi, si ce n'est pas encore un conflit ouvert, il règne, depuis quelque temps, une sorte de guerre larvée qui a pour noeud la perspective 2016. Façon «je t'aime moi non plus» quoi! C'est si profond que la communauté katangaise en est venue à être divisée entre les pro-Kabila et les pro-Katumbi. Principale manifestation de cette inimitié, l'antagonisme autour du découpage territorial. Katumbi qui se soucie de conserver son leadership sur le Katanga s'irrite à l'idée de voir la province découpée en quatre, le Haut-Lomami, le Haut-Katanga, le Lualaba et le Tanganyika. En public, il ne dit mot, mais c'est cela sa position. Une position sur laquelle il peut compter avec l'appui indéfectible de Gabriel Kyungu wa Kumwanza animé par la même appréhension que son rayonnement ne se réduise à son Haut-Lomami. Lui n'a pas de réserve. Il a même menacé, lors d'une conférence de presse, réunie il y a plus de deux semaines, qu'il était prêt à recourir à «tous les moyens» pour empêcher le découpage du Katanga. L'onde de choc s'est fait entendre jusqu'à Kinshasa qui a vite fait de dépêcher le ministre de l'Intérieur, Richard Muyej Mangez sur place. Dans sa suite, Muyej s'est fait accompagner des députés nationaux katangais à qui il a donné mission d'aller répercuter son message jusqu'aux fins fond du Katanga.
Muyej a joué à l'apaisement, rassurant, selon ce que la presse en a rapporté, que le découpage se fera au cas par cas. Que les populations seront consultées pour décider elles-mêmes si elles acceptent de former une nouvelle province à part entière. Un gros mensonge quand on sait que la voie de la consultation en la matière est le référendum. Combien des référendum faudra-il organiser sur toute l'étendue de la République et Muyej en a t-il les moyens lorsque son gouvernement peine déjà à financer les prochaines élections provinciales. En tout état de cause, la Constitution ne prévoit rien dans ce sens, ou le découpage est à appliquer stricto sensu ou il ne le sera pas pour l'ensemble du pays. Avant d'être idéologique ou politique, cette question est avant tout d'ordre pratique. Au jour d'aujourd'hui, la RD-Congo n'a pas les moyens de financer cette opération, outre qu'il y a risque de créer des entités provinciales très peu viables. Certains craignent que les forces centripètes qui secouent l'Est de la RD-Congo depuis des années y trouvent un ferment. Kabila, lui, n'en a cure. Ce qui semble importer à ses yeux, c'est l'horizon d'un Katanga découpé qui paraissait plus propice pour placer son frère Zoé Kabila sur orbite. C'est un secret de polichinelle que le projet a été nourri d'une émergence de son frangin à partir du Katanga, quitte à le porter à l'échelle nationale dans le cas où une éventuelle modification de la Constitution était contrecarrée
Des stratèges travaillent déjà pour alors que depuis Washington-Londres-Bruxelles un ordre de préférence a été établi pour 2016, lequel ordre place Vital Kamerhe en première position suivi de Moïse Katumbi. Adolphe Muzito ferme la marche au nom du PALU considéré, là-bas, comme la plus grande force politique de l'Ouest à prendre en compte pour qui cherche à fédérer pour la cohésion nationale. Difficile de savoir si les pro-Katumbi sont au fait du plan américain. Toujours est-il que nombreux trouvent que pour conserver le pouvoir au Katanga, la carte Katumbi sera plus crédible en 2016. Ils sont nombreux et poussent le gouverneur à prendre son destin en mains. Ce qu'ils n'imaginent, peut-être, pas c'est la réaction de Kinshasa. Déjà qu'une commission rogatoire est partie de la capitale pour aller auditionner le gouverneur du Katanga et ses ministres sur les allégations de Jean-Claude Muyambu, selon des sources proches du Parquet général de la République. Sur place, la commission s'est retrouvée décontenancée face à la disposition de l'exécutif du Katanga de coopérer avec elle.
PAUL MULAND
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