Crée le 29-10-2012 22h20 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le lundi 29-10-2012 - 22H25 PAR: SOFT-ONLINE
L'élection du Rwanda au Conseil de sécurité pose un sérieux problème de crédibilité pour l'ONU. Cela s'appelle le chaud et le froid.
Le chaud, c'est lorsque, jeudi dernier, le Rwanda venait d'être élu membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU. Avec l'Argentine, l'Australie, la Corée du Sud et le Luxembourg, ces cinq nouveaux membres siégeront pour un mandat de deux ans à partir de janvier 2013 en remplacement de l'Afrique du Sud, de l'Allemagne, de la Colombie, de l'Inde et du Portugal.
C'est pour la deuxième fois que le Rwanda siège au Conseil de sécurité de l'ONU. Lequel a régulièrement dénoncé «l'appui extérieur» apporté aux rébellions en RDC, sans toutefois franchir le Rubicon en mettant nommément en cause. Kigali, ni prendre des sanctions contre le régime. Le froid,'c'est ce nouveau rapport confidentiel de l'ONU dont les fuites organisées il y aune dizaine de jours, avant le scrutin, ont une nouvelle fois accusé le Rwanda, mais aussi, l'Ouganda, dans l'appui apporté à la rébellion du M.23.
Dans ce rapport, des experts de l'ONU affirment qu'en dépit de leurs démentis répétés, Kigali et Kampala ont continué d'appuyer le M.23 tout au long des mois de juillet, août et septembre. Cet appui se présente sous forme de soutien en armement, mais aussi en renseignements et conseils politiques. Résultat: non seulement le M.23 a continué à gagner du terrain, mais il s'est également renforcé en recrutant plus de 250 enfants soldats.
« Le gouvernement du Rwanda continue de violer l'embargo sur les armes en apportant un soutien militaire direct aux rebelles du M23, en facilitant leur recrutement, en encourageant et facilitant les désertions au sein des FARDC, ainsi qu'en fournissant des armes, des munitions, des renseignements et des conseils politiques », indiquerait ce rapport qui évoquerait une « série d'attaques » au cours du mois de juillet 2012 dans le territoire du Rutshuru et parlerait d'une «intervention directe des forces spéciales rwandaises » pour aider à prendre la ville de Kiwanja.
«Les forces armées rwandaises ont armé les rebelles, facilité l'évacuation des blessés vers le Rwanda et partagé des équipements de communication avec le M23», pourrait-on aussi lire dans le document. Au moment où le Rwanda s'apprête à entrer au Conseil de sécurité de l'ONU en qualité de membre non permanent, les observateurs sont d'avis qu'il s'agit là d'une épine dans le pied du régime de Kigali qui souhaitait profiter de sa position pour améliorer son image sur la scène internationale Mais aussi dans celui du Conseil de sécurité dont les décisions contre le Rwanda pourraient être systématiquement bloquées par les représentants de Kigali.
Voilà pourquoi les diplomates rwandais à l'ONU, voulant éteindre la polémique qui a démarré, ont aussitôt dénoncé, selon eux, les méthodes de travail du groupe - d'experts qui n'auraient pas cherché à consulter Kigali avant de rendre publiques les nouvelles accusations. Reste que le mal est déjà fait et qu'il risque d'entamer pour longtemps la crédibilité de l'ONU.
BAPA BANGA
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