Crée le 09-07-2012-05h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le lundi 09-07-2012 -05h05 PAR :RADIO OKAPI
Des membres du mouvement M23, le 3 juin 2012 dans la vallée de Kavumu dans le Nord-Kivu.
Quelques dizaines de combattants du Mouvement du 23 mars (M23), bien armés, se trouvaient peu après 12H00 locales (10H00 GMT) à Rutshuru, où il n'y avait aucun soldat de l'armée congolaise (FARDC), a constaté un journaliste de l'AFP.
Des mutins ont tiré des coups de feu sporadiques en l'air à la mi-journée, provoquant un mouvement de panique parmi les rares habitants encore présents dans la ville.
Peu avant Rusthuru, les localités de Ntamugenga et de Rubare, situées à moins de 10 km au sud de Rutshuru sur la route qui va à Goma (60 km plus au sud), la capitale du Nord-Kivu, sont également tombées aux mains des mutins.
"Nos éléments viennent de conquérir la cité administrative de Rutshuru. Hier (samedi) soir, les FARDC sont venues dans notre position de Mbuzi. Nous avons décidé de les poursuivre, et ils ont perdu Ntamugenga, puis nous sommes descendus à Rubare. Les FARDC sont en débandade", a déclaré à l'AFP le lieutenant-colonel Vianney Kazarama, porte-parole du M23.
Huit blindés de la mission de l'ONU en RDC (Monusco) se sont retirés de Rutshuru pour retourner à leur base de Kiwanja -5 km au nord-, où de nombreux habitants venaient se réfugier dans un camp de déplacés attenant à la base onusienne, a constaté l'AFP.
Samedi, craignant une attaque du M23, la population de Rutshuru avait commencé à quitter la ville où les commerces avaient quasiment tous fermé.
Vendredi, les mutins avaient déjà pris la ville de Bunagana, poste frontalier avec l'Ouganda -à une vingtaine du km au sud-est de Rutshuru-, mais cette fois après d'âpres combats contre les FARDC, dont 600 soldats ont fui de l'autre coté de la frontière, abandonnant de l'armement lourd et des munitions.
Plus de 230.000 réfugiés et déplacés
Un Casque bleu indien a été mortellement blessé lors de ces affrontements. Depuis samedi, la Monusco a quitté Bunagana où elle avait renforcé sa présence ces dernières semaines pour protéger la population.
Avant de prendre Bunagana et Rutshuru, les mutins, qui ont commencé à faire défection en avril, étaient cantonés depuis mai à une dizaine de km au sud de cet axe, sur plusieurs collines (Mbuzi, Tshanzu et Runyoni) dans le sud-est du parc national des Virunga, adossé à l'Ouganda et au Rwanda, où ils ont résisté aux bombardement réguliers des FARDC.
Le M23 est constitué d'ex-combattants de la rébellion tutsi congolaise du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), intégrés dans les FARDC dans le cadre d'un accord de paix avec Kinshasa signé le 23 mars 2009. Le M23 réclame la pleine application de cet accord, dénonçant notamment les conditions de vie des militaires.
Le général Bosco Ntaganda, ex-chef d'état-major du CNDP, recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour recrutement d'enfants soldats, est accusé d'être à la tête de la mutinerie. Le M23, dirigé officiellement par le colonel Sultani Makenga, ex-N.3 du CNDP, a toujours démenti tout lien avec Ntaganda.
Samedi soir, un Conseil supérieur de la défense, présidé par le chef de l'Etat Joseph Kabila, a prononcé la radiation de l'armée de Ntaganda et des officiers supérieurs du M23, avec ordre de les rechercher pour les juger.
Un récent rapport d'experts de l'ONU a affirmé que les mutins étaient soutenus par des hauts responsables rwandais, notamment le ministre de la Défense, le général James Kabarebe, et le chef d'état-major des armées, le général Charles Kayonga, qui auraient apporté "une aide directe" à la création du M23, en fournissant des armes, des munitions et des recrues.
Kigali, qui soutenait à l'époque le CNDP, a toujours nié tout appui à la mutinerie et rejeté ce rapport.
Le regain de violences dans l'est de la RDC a fait plus de 200.000 déplacés et plus de 30.000 réfugiés au Rwanda et en Ouganda.
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