Crée le 18-07-2012-10 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le mercredi 18-07-2012 - 12h05 PAR : OBSERVATEUR
En marge du sommet de l'Union africaine tenue à Addis-Abeba, en Ethiopie, où a eu lieu l'élection de la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma à la tête de la Commission, cinq pays se sont réunis pour la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL). Les présidents de la Tanzanie, Jakaya Kikwete, de la République centrafricaine, François Bozizé, de l'Ouganda, Yoweri Museveni, du Rwanda Paul Kagamé et de la RDC, Joseph Kabila. Ces deux derniers pays ont accepté le principe, exprimé collectivement dans une déclaration , de la mise en place et du déploiement d'une force internationale neutre, pour sécuriser la frontière entre les deux pays, et neutraliser les rebelles dans l'est de la RDC.
En réalité, les présidents Kabila et Kagame ont entériné la proposition de leurs ministres : créer une " force internationale neutre " le long de la frontière commune. Les modalités suivront, les dates de déploiement aussi. Ces considérations matérielles devraient être finalisées lors d'une prochaine rencontre vers le 8 août.
La création d'une nouvelle force internationale à déployer en RDC suscite plusieurs interrogations auprès des esprits les plus avisés. Une nouvelle force internationale neutre ? Quel que soit le nom que ses initiateurs lui donneront, la nouvelle force militaire à déployer en RDC pour combattre les forces négatives qui y pullulent, est une force de trop dans une région où trône, depuis plus d'une décennie, allant de prorogation en prorogation, de dénomination en dénomination, de renforcement en effectif en renforcement d'effectif, l'actuelle Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (Monusco).
Pourquoi une nouvelle force internationale dont le problème de son financement posera toujours plus de problèmes que de solutions, dans un continent où existent déjà d'autres forces internationales, mais qui peinent dans leur entretien ?
Pourquoi créer une autre force dans un pays où existe déjà une autre force internationale…avec un effectif dont on dit le plus important des missions de maintien de la paix déployées dans le monde - 20 000 casques bleus - et avec un budget annuel de plus de un milliard de dollars américains ? En d'autres termes, pourquoi vouloir créer une autre force militaire, tout neutre ou internationale puisse-t-elle se prévaloir être, dès lors que l'on sait que son opérationnalité est plus que douteuse en raison des difficultés de son financement, des hommes qui doivent composer ses effectifs, alors qu'il en existe déjà une, la Monusco, bien ancrée sur le terrain, sans aucun soucis financiers ?
Que fait la Monusco ?
Des interrogations ne manquent pas. Alors, que font ces 18.000 casques bleus basés en RDC depuis dix ans ? Dépenser un budget colossal pour fermer les yeux, compter et observer les milliers des Congolais qui meurent, chaque jour et nuit, fauchés sous les balles des mutins du M23 et de nombreux groupes armés ?
Que fait la Monusco, sinon respecter sa sacro-sainte neutralité ? Ou dénoncer, condamner avec la dernière énergie les agressions, les affrontements entre les belligérants sur le champ de bataille, avec en prime, comme pour la réveiller de sa torpeur, quelques casques bleus tués à la main gauche et un fusil inoffensif à la main droite ?
Le rôle de la force onusienne ne doit se limiter à la seule élaboration et publication des rapports, tout retentissants soient-ils, sur le soutien (recrutement, financement…) des mutins du M 23 par le Rwanda de Paul Kagamé ?
Chapitre VII
Pourquoi, continue-t-on à se demander dans les milieux congolais, la Monusco rechigne-t-elle à appliquer le chapitre VII de la Charte (art.39-51), intitulé " Action en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d'acte d'agression " et qui doit la pousser à user de la force?
A ce jour, la Monusco a obtenu une énième prorogation de son mandat jusqu'en juin 2013. Voilà qui a suscité d'autres interrogations auprès l'opinion qui continue à s'interroger sur la nécessité de cette prolongation. En effet, tout le monde, sauf elle-même la Monusco, est d'avis que, comme mission de stabilisation de la paix en RDC, le mandat de cette force internationale reste un véritable un échec, voire un fiasco.
Et pourtant, hyper équipée, la force onusienne, qui appuie les FARDC, en dix ans de présence en RDC, aurait imposé sa loi en réinstaurant la paix, en prime, l'éradication de tous les groupes armés qui continuent à endeuiller les populations de la partie orientale du Congo Kinshasa.
Aujourd'hui, aussi longtemps que les casques bleus de la Monusco seront incapables d'appliquer le chapitre VII de son mandat et que les nombreux déplacés internes qui errent à travers le territoire national sans aucune garantie d'être sécurisés par cette force qui s'est donné comme rôle principal dans cette guerre entre mutins du M23 et FARDC de protéger les populations civiles, la force onusienne accumulera discrédit sur discrédit auprès d'une population qui doute toujours de son importance dans son pays.
Alors, pourquoi créer une autre force, alors qu'on hésite à forcer la Monusco à devenir plus dissuasive qu'elle ne l'est, son effectif et son équipement étant en sa faveur ? Sinon, aider la Monusco à s'équiper en d'autres matériels qui font encore défaut, notamment des drones qui auront pour rôle de surveiller ces frontières dont Kinshasa, mais surtout Kigali redoute de la porosité.
Kléber Kungu
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