Crée le 26-06-2012- 08h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le mardi 26-06-2012 - 08h10 PAR: FORUM DES AS
* Par ailleurs, Baba Wa Katanga réitère l'appartenance de l'UNAFEC à la MP.
Les Congolais doivent fêter le 30 juin 2012 dans la méditation. C'est l'exhortation d'Antoine Gabriel Kyungu wa Kumwanza. Par ailleurs, "Baba wa Katanga" (le Père du Katanga) invite les Congolais, particulièrement tous les fils et toutes les filles de sa province, à réserver un accueil chaleureux aux nouveaux billets de Franc congolais à valeur faciale élevée attendus dès le 2 juillet prochain. Pour le leader de l'UNAFEC, 2016 décernera un certificat de décès à l'unitarisme au profit du fédéralisme. "Que l'on ne nous pousse pas à l'extrême". Interview.
L'Union des nationalistes fédéralistes du Congo (UNAFEC) a célébré le samedi 23 juin, son 11ème anniversaire d'existence. Quel en est le bilan ?
Eh bien, c'est comme je l'ai si bien dit dans mon meeting de samedi passé. Comme vous le savez, tout combat politique a un idéal : celui de conquérir le pouvoir et le conserver le plus longtemps possible. L'Unafec ne pouvait donc pas se soustraire de cet idéal commun à tous les partis politiques organisés. Avant toute chose, je dois rappeler à l'opinion que l'Unafec est le prolongement de l'ex-UFERI. A ce titre, notre parti a réussi à produire de grandes personnalités de la République. Avant le régime actuel, nous avons eu un Premier ministre en la personne de feu Jean De Dieu Nguz A Karl-I-Bond. L'UNAFEC a eu également un Gouverneur de province en ma personne, pour ne pas citer plusieurs officiers Généraux de nos Forces armées auxquels s'ajoutent des ambassadeurs, des Présidents délégués généraux, des ministres tant au niveau de l'Exécutif national que provincial. Actuellement, par exemple, notre parti a produit huit députés nationaux, dix-sept députés provinciaux et un Président de l'Assemblée provinciale que je suis. Sur le plan de poids politique, nous avons aussi en conscience que nous sommes imbattables dans tout le Katanga. La preuve ? Lors des législatives du 28 novembre 2011, le Katanga a fait porter le maillot jaune à ma personne. L'Unafec compte aujourd'hui parmi les rares formations politiques du pays qui veillent à la parité homme-femme. C'est ainsi que nous avons trois femmes députées nationales parmi les huit élus à la Chambre.
Un grand parti politique au cœur d'une grande province qu'est le Katanga, l'UNAFEC n'aligne cependant que huit députés nationaux. Comment expliquez-vous cette contre-performance?
Vous savez, les élections du 28 novembre 2011 ont été ce qu'elles ont été. Néanmoins, nous nous contentons de ce que nous avons gagné comme sièges, d'autant plus qu'il existe d'autres formations qui se réclament de grands partis politiques alors qu'ils n'ont réussi à arracher juste un seul siège.
Un seul membre au sein de l'actuel Exécutif national, alors que l'UNAFEC a toujours clamé qu'elle était le poids lourd de la Majorité présidentielle. Peut-on insinuer que le parti est tombé dans la disgrâce de Joseph Kabila, Autorité morale de cette plate-forme politique ?
(Sourire). Rien de tout cela. Bien au contraire. Nous avons certes une vice-ministre. Le fait de n'avoir pas glané de postes consistants au sein du Gouvernement national actuel ne dépend pas de nous. Nous nous sommes inclinés, par discipline, à la décision de la hiérarchie de notre plate-forme politique. Et, au nom de la discipline du parti, nous nous sommes tus.
Lors du dialogue inter congolais à Sun City, vous affirmez que c'est l'Unafec qui avait imposé à d'autres composantes, Joseph Kabila comme chef de l'Etat. 10 ans après, êtes-vous prêt à assumer votre choix ?
Oui et je le souligne. 10 ans après, je pense que les choses se sont déroulées de la manière que nous l'avons souhaitée. Certes pas à 100 pourcent. Mais l'allure est d'autant plus encourageante dans la mesure où la RD Congo a pris le bel élan de son redressement. Pour dire simple, le pays tend vers son émergence. Et, c'est notre souhait à tous.
La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a publié, voici quelques semaines, le calendrier de la suite du processus électoral. En même temps, le bureau de cette institution est au centre d'une vive controverse militant en faveur du départ de Daniel Ngoy Mulunda et tous les autres membres. Quel est le point de vue de l'Unafec ?
Ecoutez, nous ne voulons pas précipiter les choses. Vous savez pertinemment ce que ça a provoqué comme tollé. A l'UNAFEC, nous sommes de ceux qui pensent que la magie d'une bonne organisation du reste du processus électoral ne proviendra pas de l'éviction de Ngoy Mulunda et, par ricochet, de tout le bureau actuel de la Ceni. Nous pensons plutôt qu'il faille recadrer le tir, en donnant les moyens et le temps nécessaires pour mieux organiser des élections crédibles et en toute sérénité.
Immédiatement après promulgation du Gouvernement Matata Ponyo, certains observateurs ont perçu un malaise réel au sein de la MP. Est-ce aussi votre avis?
Oui. Il faut d'emblée avouer que le Gouvernement Matata Ponyo n'a pas fait que des heureux. A l'UNAFEC, nous nous sommes tus pour ne pas embarrasser notre Chef de la plate-forme. Jean-Jacques Rousseau, qui définit la démocratie comme étant un Gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple, met cependant un bémol important dans sa vision de la démocratie. L'idéal aurait été d'avoir un Exécutif national formé des représentants de tous les coins du pays. Ce qui n'est pas faisable en pratique. Dans le cas d'espèce, le Congo ne devrait pas avoir un Gouvernement central de 500 membres ou de 450 ministres proportionnellement triés selon les tribus. Ce qui importe pour nous, ce sont les résultats attendus de cette équipe.
Le 2 juillet prochain est la date fixée pour la mise en circulation de nouveaux billets de Franc congolais à valeur faciale élevée. Quelle est la consigne que "Baba" donne à ses filles et fils de la province du Katanga ?
Mon cher frère. Je l'ai dit samedi passé lors de mon meeting au siège du parti. J'ai exhorté le peuple katangais tout entier à consommer ces billets. Plusieurs raisons motivent cette recommandation. Imaginez-vous que vous devez trainer dans vos poches, quelque 200$Us en Franc congolais. Au taux actuel, ca ferait à peu-près 180 mille FC. C'est des briques qu'on a par devers soi. Alors qu'avec les 200$Us, on pourrait avoir l'équivalent en quelques billets de la monnaie locale. D'où, un premier avantage dans la mesure où ces billets facilitent quelque peu le transport. En plus, nous savons très bien que la valeur d'une monnaie se mesure par rapport à la production. C'est donc la production qui soutient la monnaie. Compte tenu de cette réalité, tout Congolais est appelé à travailler durement pour donner de la valeur à notre devise nationale. Voilà pourquoi j'ai invité tous les militants de l'UNAFEC à consommer ces nouveaux billets. En plus de l'appel à la consommation de ces billets, nos militants ont été exhortés au travail. Je leur ai expliqué que c'est par le travail que nous parviendrons à consolider cette monnaie et à lui donner de la valeur. A titre d'exemple, lors de l'accession du pays à l'indépendance, 1 FC équivalait à 1$Us. Ce n'était pas parce que l'homme blanc l'avait voulu ainsi. Plutôt, parce que le pays produisait beaucoup. Sans prétention de donner des leçons aux monétaristes, j'ai la conviction que la monnaie est un bien vide qu'il faille en donner un sens ou un contenu par la production.
2016, fédéralisme ou rien ! Vous l'avez publiquement déclaré le samedi 23 juin à la foule venue vous écouter. Qu'adviendrait-il au cas où votre souhait ne serait pas pris en compte par le législateur national?
(Sérieux et regard sévère): Vous savez, le fédéralisme n'est pas le sous-entendement presque caricaturé qu'en font certaines personnes. La plupart des gens, sans doute par désinformation et manipulation, ont cette mauvaise tendance à croire que le fédéralisme équivaut à la sécession du pays. Ce qui est malheureux. Un proverbe dit: "l'erreur est humaine. Mais persévérer dans l'erreur, c'est diabolique." Moi personnellement, je considère que toutes ces années à plus ou moins trois législatures, s'attèlent à expérimenter l'unitarisme. On est parti des gouvernements en gouvernements, mais sans aucun résultat. Sous le maréchal Mobutu, je me rappelle qu'on a même eu un Gouvernement formé des professeurs d'université. Mais quel en a été le résultat? Aujourd'hui, nous en avons encore un des Surdoués. "Plus surdoué qu'eux, on meurt !» Ce ne sont pas les hommes qui manquent dans ce pays. La RD Congo compte des compétences diversifiées et capables de donner le coup d'envol à l'émergence du pays. Il se pose cependant un vrai problème lié au choix du système politique. Parce que l'unitarisme a montré ses faiblesses, alors ils changent de système. A l'Unafec, nous avons toujours soutenu l'institution des gouvernements de proximité à la hauteur des gouvernés. Si les autres provinces accepteront de continuer avec cet ancien système, je vous le déclare haut et fort qu'il n'en sera plus jamais le cas ici au Katanga. Aucun Katangais ne l'acceptera plus jamais. De grâce ! Qu'on ne nous pousse pas à l'extrême.
La partie Est du territoire est en guerre depuis plusieurs mois. Quelle issue proposez-vous à cette énième crise dans les Kivu ?
Je dois tout de suite avouer que la situation dans la partie Est du pays est un véritable casse-tête. Nous déplorons l'attitude de nos voisins, particulièrement les Rwandais qui s'acharnaient pour des raisons plutôt des pillages de nos richesses naturelles, à liquider comme des bêtes de somme, nos compatriotes des Kivu. Encore une fois, une des raisons qu'on responsabilise les originaires de chaque province à s'assumer. Une fois, une affaire comme celle-là au Katanga, je vous rassure que la situation se retournerait contre l'adversaire. Pour l'UNAFEC, nous pensons que le Chef de l'Etat, en sa qualité de Président d'une nation souveraine peut, dans le cadre de ses prérogatives, signer des contrats d'intervention militaires avec des puissances étrangères. L'objectif serait d'en découdre une fois pour toute avec cette nébuleuse spirale de l'Est du pays, condition sine qua non pour le retour d'une véritable paix et stabilité dans cette partie de la République. Et, ce ne sont pas les moyens qui nous manquent.
Dans cinq jours exactement, c'est la célébration de la fête nationale de l'indépendance. Votre lecture de cet événement?
Les années se succèdent certes, mais ne se ressemblent pas. Pour cette année 2012, la célébration de la fête nationale de l'indépendance coïncide, malheureusement, avec le martyr de nos concitoyens dans les provinces de l'Est du pays. Partant de cette triste réalité, il serait aberrant pour les Congolais, de fêter le 30 juin 2012 avec faste. Nous devons tous être solidaires avec nos frères et sœurs de l'Est. Agir autrement relève même de l'immoralité.
Propos recueillis par Laurel KANKOLE Envoyé spécial à Lubumbashi
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