Crée le 10-06-2012- 06h10 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le dimanche 10-06-2012 - 06H15- AFRIQUE REDACTION PAR: ARTV-NEWS
Quatre membres du personnel de la Cour pénale internationale (CPI), dont un conseil de Seif al-Islam, sont détenus depuis jeudi en Libye où ils s'étaient rendus pour rencontrer le fils du défunt Mouammar Kadhafi, a annoncé samedi la CPI, qui a exigé leur libération immédiate.
"Quatre membres du personnel de la Cour pénale internationale (CPI) sont détenus en Libye depuis le jeudi 7 juin", a indiqué dans un communiqué la CPI qui siège à La Haye.
Le représentant à la CPI de la Libye, Ahmed al-Jehani, avait annoncé plus tôt samedi à Tripoli que l'avocate australienne Melinda Taylor, un des conseils de Seif al-Islam, avait été arrêtée pour avoir tenté de lui remettre des documents "qui représentent un danger pour la sécurité de la Libye".
Seif al-Islam est détenu à Zenten, à 170 km au sud-ouest de Tripoli, depuis son arrestation en novembre 2011 par une brigade d'anciens combattants rebelles originaires de cette localité.
Il est actuellement représenté par le chef du Bureau du conseil public pour la défense (OPCD), Xavier-Jean Keïta, désigné par la Cour, assisté par Mme Taylor, co-conseil. Contacté par l'AFP, Me Keïta n'a pas souhaité faire de commentaire dans l'immédiat.
La délégation de la CPI, qui outre l'avocate australienne compte des membres du greffe qui devaient notamment discuter avec le suspect de l'option de désigner un avocat de son propre choix, s'était rendue en Libye mercredi, a ajouté la CPI.
M. Seif al-Islam, 39 ans, est visé par un mandat d'arrêt de la CPI pour crimes contre l'humanité commis pendant la répression de la révolte populaire qui s'est transformée en conflit armé et a provoqué la chute puis la mort du colonel Kadhafi en 2011. La Libye et la CPI se disputent le droit de le juger.
Le président de la CPI, le juge Sang-Hyun Song, a exigé "la libération immédiate de tous les membres du personnel détenus". "Nous sommes très préoccupés par la question de la sûreté de notre personnel, en l'absence de tout contact avec eux", a-t-il déclaré, cité dans le communiqué.
Le commandant de la brigade de Zenten, Ajmi al-Atiri, avait affirmé samedi dans la journée qu'une "infraction à la sécurité" avait eu lieu pendant la visite et que l'avocate était détenue pour les besoins de l'enquête.
Selon M. Atiri, il y a eu à l'occasion de la visite un échange de documents non déclarés, parmi lesquels une lettre de Mohamed Ismaïl, ex-bras droit de Seif al-Islam et actuellement en fuite, une feuille blanche portant la signature du fils Kadhafi et une lettre non signée adressée à la CPI dans laquelle il assure qu'il n'y a pas "pas de gouvernement ni de loi en Libye" et qu'il est "maltraité".
Selon M. Jehani, Mme Taylor est détenue à Zenten "dans un lieu de résidence et non dans une prison" et est entendue par les autorités.
Un responsable du ministère des Affaires étrangères de la Libye, Mohammed Abdelaziz, a déclaré que la Libye allait demander à la CPI de lever l'immunité de l'avocate, afin qu'une enquête officielle puisse être menée: "Je pense que cette femme va rester avec nous pendant un moment, jusqu'à ce que l'imunité soit levée".
Les autorités libyennes, qui souhaitent juger chez eux le fils du dirigeant déchu, ont déposé le 1er mai une requête contestant la compétence de la CPI pour poursuivre Seif Al-Islam, longtemps présenté comme le successeur potentiel de Mouammar Kadhafi et seul fils de l'ancien dirigeant à être détenu en Libye.
Outre la CPI, les autorités libyennes doivent aussi convaincre les responsables de Zenten de leur livrer Seif Al-Islam si elles entendent le juger. Selon M. Jehani, les ex-rebelles retardent son transfert à Tripoli à cause d'arriérés de soldes non perçus.
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