Le président rwandais Paul Kagamé
Ce rapport, présenté en janvier, n'identifiait pas dans ses conclusions les auteurs de cette attaque considérée comme le déclencheur du génocide rwandais. Il citait cependant le camp de Kanombe, tenu en 1994 par la garde présidentielle rwandaise, comme la "zone de tir la plus probable" des missiles qui avaient abattu l'appareil du président Habyarimana.
Les avocats des proches de l'actuel président rwandais Paul Kagamé qui ont été mis en examen dans cette affaire avaient estimé que ce rapport mettait leurs clients hors de cause.
Une opinion que ne partage pas Me Meilhac, qui défend notamment la veuve de l'ancien président rwandais Agathe Habyarimana.
Il conteste notamment le travail d'un acousticien qui a selon lui été déterminant pour orienter les conclusions des cinq balisticiens qui ont rédigé le rapport présenté aux parties par les juges Yves Trévidic et Nathalie Poux.
"La méthode de travail de l'acousticien, qui ne s'est pas rendu au Rwanda, est contestable, et son rapport est fondé sur certaines données géométriques erronées", a déclaré Me Meilhac à l'AFP, au lendemain de l'expiration du délai offert aux parties civiles pour contester l'expertise.
"Nous avons notamment demandé aux juges une contre-expertise acoustique et une expertise sur la trajectoire possible des missiles ou encore une analyse et une hiérarchisation des témoignages recueillis", a-t-il ajouté.
L'avocat a cependant noté que le rapport contenait des choses "convaincantes", en citant notamment les conclusions relatives aux projectiles utilisés. Le rapport citait le missile SA16 comme "le système d'arme le plus susceptible d'avoir été mis en oeuvre".
Le gouvernement rwandais soutient depuis 2009 que les tirs sont partis du camp militaire de Kanombe, importante base des Forces armées rwandaises (FAR, loyalistes), jouxtant l'aéroport et la résidence présidentielle au sud-est.
L'enquête française conduite initialement par le juge Jean-Louis Bruguière avait abouti à l'inverse au lancement en 2006 de mandats d'arrêts contre des proches du président Kagame qui dirigeait en 1994 la rébellion tutsie du Front patriotique rwandais (FPR).
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