Crée le 05-06-2012-06h10 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le mardi 05-06-2012 - 16H45- AFRIQUE REDACTION PAR:ARTV-NEWS
Les policiers détruisent et brûlent les hangars, paillotes, Kiosques et étalages des vendeurs de fortune aux alentours de grandes artères. La brutalité qui accompagne cette odieuse dévastation est très angoissante. Tout semble se passer avec une haine, on dirait, préméditée. Les pleurs des mamans vendeuses qui vivent de la débrouillardise crient vengeance.
Pire, les marchandises, au lieu d'être restituées au propriétaires, se volatilisent par le vouloir de leurs bourreaux. Impuissantes, timorées, elles voient partir toutes leurs possessions, la mort dans l'âme.
Le XlVème Sommet de la Francophonie prévu à Kinshasa vient avec tous ses malheurs quand bien même il serait le rendez-vous de tous ceux qui ont en commun la langue française.
L'Hôtel de ville de Kinshasa, sur instruction du gouvernement central, a pris l'option de nettoyer sa cour. L'opération d'assainissement consiste à astiquer les grands vaisseaux, les voies et centres les plus fréquentés. Polir les avenues, donner une bonne image de la capitale aux visiteurs attendus pour la grande messe francophone. C'est la mission confiée à la police. Mais la manière dont ces policiers s'y déploient vient créer encore de problèmes aux congolais.
Leur méthode est, on ne peut plus, exécrable.
Ces licenciés devenus changeurs de monnaie
Un tel assortiment devient indésirable dans un pays où la majorité de la population vivent de l'économie informelle. Le XlVème Sommet devient alors embarrassant, pour autant que sa préparation avilit davantage un peuple déjà paupérisé et meurtri par le chômage. Pour survivre, les plus courageux se sont crée des activités quotidiennes de risque. Des licenciés et gradués de, différentes universités sont devenus des changeurs de monnaie ou gambistes pour ceux qui ont un peu de frics. D'autres au contraire, après avoir fait le tour des entreprises, des maisons commerciales à la recherche de l'emploi, se retrouvent le long des avenues pour des appels téléphoniques.
Il y a aussi ces responsables des familles qui vendent de petits articles de première nécessite. La vie de toute la famille, les frais scolaires et académiques de leurs enfants en dépendent. Une journée sans vente, agrée aux dépendants de passer la journée sans manger. Certains pour s'abriter contre les intempéries, ont dépensé ce qu'ils ont pour ériger des hangars métalliques, d'autres encore en bois.
Comme le Sommet de la Francophonie approche, les autorités urbaines ont convenu de nettoyer la ville, en la dégageant de tous les colis encombrants. Rendre le milieu sain, c'est une idée digne d'éloge qui serait la bienvenue si elle était accompagnée d'une économie de substitution. Gouverner c'est prévoir, dit-on. L'Hôtel de ville ferait oeuvre utile de prévoir un autre emplacement pour ces débrouillards. C'est le palliatif. Ces détaillants et boutiquiers sur les places publiques, devraient bénéficier d'un traitement humain et civique de la part des décideurs. Leur trouver d'autres parages avant de les déguerpir de brûler et détruire, sans les kidnapper et emporter leurs marchandises, voilà le sens du verbe gouverner.
Délocaliser que détruire et extorquer
Les muni-marchés appelés communément wenze aujourd'hui incendiés, méritaient d'être délocalisés que d'être défaits. Dès lors, des familles entières passent des nuits blanches, parce que leurs petits commerces sont asphyxiés. Ce qui frise l'agressivité, c'est la rancune et le manque d'amour du prochain des policiers qui démolissent et vaporisent. A Kintambo, Mont-Ngafula, Rond-point Ngaba, Limete, Matete et partout ailleurs, les commerçants en proie à la colère injustifiée de la police et qui voulaient protéger leurs biens ont été matraqués. Et pourtant, on voit constamment les mêmes policiers mendier à longueur des journées auprès de mêmes détaillants.
Les Kinois se demandent la durée d'une telle opération intemporelle.
Le feu Sakombi Inongo et tous ses successeurs avaient, en leur temps, initié la même opération, sans succès. On est prompt à débuter, pour enfin reléguer l'oeuvre inachevée. Maintenir le cap, c'est tout ce que les autorités compétentes évitent.
Et pourtant, mieux vaut la fin d'une chose que le commencement dit-on, mieux, c'est la fin qui couronne l'oeuvre, ajoute-t-on. Un négociant de la place Matonge rumine « pourquoi dévaliser et ruiner pour un projet qui sera vite abandonné?
On ne peut pas éteindre la mèche qui s'éteint, moissonner où on n'a pas semé, récupérer où on n'a pas prêté », renchérit-il. Aux policiers chargés d'exécuter l'opération, il est demande un minimum et pourquoi pas un maximum d'humanisme et de civisme.
Edouard BAMU
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