Crée le 08-05-2012-07h10 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le mardi 8-05-2012 -12H50- AFRIQUE REDACTION PAR:LE PHARE
Selon les informations en circulation au Nord-Kivu depuis le dernier week-end, la hiérarchie des FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) vient de décréter la suspension des opérations de traque des mutins de l'ex-mouvement rebelle CNDP (Congrès National pour la Défense du Peuple) lancées depuis le dimanche 29 avril 2012. Un ultimatum de 5 jours, à compter du samedi 05 mai, leur est adressé en vue de déposer les armes et de regagner les rangs des forces loyalistes, sans la moindre sanction. Une fois expiré ce délai de grâce, des actions de ratissage vont reprendre, à grande échelle, contre les mutins réfractaires à l'offre de reddition sans frais.
Cette amnistie générale, qui ne dit pas son nom, suscite beaucoup d'inquiétude chez les compatriotes de l'ensemble du pays en généra et du Nord-Kivu en particulier. Pour d'aucuns, il s'agit là d'une prime spéciale à un corps de traîtres à la Nation. L'on a du mal à croire que des individus qui ont réinstallé l'insécurité dans cette partie de la République, foulé aux pieds la discipline militaire, tué des centaines d'innocents, pillé des biens publics et privés, violé des femmes et des filles, incendié des maisons et des villages, détruit des infrastructures de base … puissent être remerciés comme des héros.
L'on peut tout dire mais cette amnistie ne convainc personne. Au contraire, elle est perçue comme un signal à la récidive destiné aux officiers et soldats de l'ex-CNDP tentés par des actes de désobéissance à l'endroit de la hiérarchie militaire. Cette clémence injustifiée sonne d'autant faux que ce n'est pas la première fois que des ex-combattants issus tant du CNDP, de Pareco et autres nébuleuses Mai-Mai s'illustrent régulièrement par des velléités de rébellion et de trahison à l'endroit de la mère patrie.
Dès lors qu'ils se savent désormais intouchables, ils ne vont plus hésiter à retourner, à la première occasion, leurs armes contre les troupes loyalistes. Il faut craindre, dans l'immédiat, que les mutins appelés à se rendre persistent dans des actions de résistance, en comptant sur une amnistie ultérieure. Pourtant, un vieux dicton renseigne que « qui a trahi trahira... ». Partant de cette sagesse millénaire, ceux qui ont la charge de gérer le secteur de la défense et de la sécurité nationales devraient tirer les leçons de cette énième mutinerie et ne pas laisser passer cette opportunité pour sanctionner sévèrement les officiers et soldats de l'ex-CNDP qui se sont écartés de la ligne de conduite générale.
L'impunité ainsi cautionnée au Nord-Kivu risque d'être lourde de conséquences, en terme de relations entre les « traîtres » présumés repentis et leurs frères d'armes restés fidèles aux consignes de la hiérarchie militaire. Elle pourrait booster, dans le créneau de l'insoumission, tous les groupes armés ayant fourni à l'armée régulière, entre janvier et mars 2009, des candidats à l'intégration et au « mixage ».
Fin de mandat de la Monusco : un fond de commerce ?
Il est paradoxal de constater que les seigneurs de guerre qui écument le Nord et l'Est de la République Démocratique du Congo semblent guetter la fin supposée des mandats de la Monusco (Mission de l'organisation des Nations Unies au Congo) hier et de la Monusco (Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation au Congo) aujourd'hui pour réactiver les différents fronts militaires. Ainsi qu'on le sait en effet, le Représentant Spécial du Secrétaire général de l'Onu en RDC et patron de la Monusco, Roger Meece, est fiévreusement attendu à New York pour faire l'état des lieux sur la situation sécuritaire en territoire congolais et obtenir une énième prolongation des mandats.
En principe, l'administration civile et militaire onusienne en RDC devrait plier bagages au 30juin 2012 s'il était établi que le pays se trouve à l'abri de toute menace de déstabilisation de la part des groupes armés nationaux et étrangers. Mais au regard de l'insécurité récurrente qui prévaut en Province Orientale et au Nord-Kivu, rien n'est moins sûr. L'absence de paix durable est devenue un fond de commerce pour les « forces négatives » et leurs souteneurs, congolais comme expatriés.
Il parait de plus en plus évident que les seigneurs de guerre ne se battent plus pour faire tomber le pouvoir en place à Kinshasa mais plutôt pour faire main basse sur le « coffre-fort » de la République planqué à l'Est, avec ses mines d'or, de diamant, de coltan, de cassitérite... ses blocs pétroliers dans le Lac Albert... ses espèces animales rares (Okapi, Rhinocéros blancs, éléphants gorilles de montagne, perroquets verts … son bois, son café, son thé …
Il est curieux d'apprendre qu'au moment où le Nord-Kivu brûle, plusieurs groupes armés congolais, composés des déserteurs des FARDC, sont en train de conclure des alliances pour mieux contrôler les territoires de Walikale, Lubero et Masisi.
Ils auraient même trouvé un label Union des Patriotes Congolais pour la Paix (UPCP). On laisse entendre que des éléments incontrôlés regroupés sous le label de Mai Mai Janvier viennent, de leur côté, de former une coalition avec les FDLR (Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda).
S'agissant de la Province Orientale, Cobra Ma- tata, qui semblait avoir mis une sourdine à sa rébellion vis-à-vis des FARDC, est occupé à battre le rappel de ses troupes, pour des opérations qui sont tout, sauf des entreprises de pacification de cette partie de la République. Avec un tel décor, l prolongation du mandat de la Monusco ne fait pas l'ombre d'un doute. La République Démocratique du Congo conserve ainsi jalousement son fanion de pays post-conflit où le retour de la paix n'est pas pour demain.
Kimp
0 comments:
Post a Comment