Crée le 06-06-2013 07H10 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le samedi 06-06-2013 - 11H25 PAR : LE PHARE
Aux dernières nouvelles, l'on apprend que les forces onusiennes et les Forces Armées de la République Démocratique du Congo viennent de mettre en place un dispositif spécial de défense pour faire échec à toute tentative des rebelles du M23 de réoccuper la ville de Goma. Le scénario de novembre 2012 ayant conduit à la chute du chef-lieu du Nord-Kivu entre les mains de cette force négative, soutient-on, est à ranger dans les oubliettes de l'histoire.
La mobilisation des troupes onusiennes et congolaises contre les hommes du colonel Sultani Makenga a de quoi étonner plus d'un observateur.
Cette ville a-t-elle encore besoin d'être verrouillée, alors que les troupes de la Brigade spéciale d'intervention de l'ONU y campent depuis plusieurs semaines, y organisant même des patrouilles diurnes et nocturnes, et que les FARDC y sont présentes depuis décembre 2012, après le retrait du M23 ? A quoi rime la psychose d'une attaque imminente de Goma par le M23, une « force négative » tantôt condamnée à la disparition par l'Accord-cadre d'Addis-Abeba et la Résolution 2098 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, tantôt gentiment invitée à reprendre sa place autour de la table des négociations avec le gouvernement congolais, à Kampala ? A quel jeu se livrent les « amis » du Congo, qui en appellent chaque jour au respect de son intégrité territoriale et de sa souveraineté, mais qui tardent à poser des actes allant dans ce sens?
Est-il normal que les délégués du pouvoir en place à Kinshasa se remettent à négocier avec des hors-la-loi, dans la perspective de leur ouvrir les portes des institutions de la République, des entreprises publiques, de la territoriale, de la diplomatie, des services spéciaux (armée, police, sécurité) ? Si l'on devrait s'en tenir aux lois congolaises et au droit international, la place de Sultani Makenga et ses compagnons tant militaires que politiques serait la cellule d'une prison et non pas le bureau climatisé d'un ministère, du Sénat ou de l'Assemblée nationale, de l'état-major des FARDC ou de la Police, d'un gouvernorat de province, d'une chancellerie congolaise à l'étranger.
Les Congolais sont tout simplement tournés en bourrique. Car, il leur est demandé à la fois une chose et son contraire. Selon l'Accord-cadre et la Résolution 2098, la réforme des FARDC et des services de sécurité devrait être accélérée afin que Kinshasa soit en mesure. de se prendre en charge, dans un délai raisonnable, pour la défense de l'intégrité de son territoire. Dans le même ordre d'idées, les troupes congolaises devraient se positionner en premières lignes dans la traque et la neutralisation des « forces négatives ».
Comment remplir un tel cahier de charges s'il y a, en sous-mains, le curieux agenda du règlement politique de la crise, avec en toile de fond le « partage du pouvoir» entre le gouvernement congolais et le M23?
Agendas cachés ?
Ce qui se passe au Nord-Kivu semble répondre à des agendas cachés des partenaires de la RDC et de ses voisins. Car, tout en aiguillant les Congolais vers des négociations avec des auteurs des crimes de guerre et crimes contre l'humanité, ceux qui donnent l'impression d'être particulièrement préoccupés par la défense de la ville de Goma laissent les rebelles du M23 parader à dix kilomètres de cette dernière. Quant aux autres localités du Nord Kivu, à savoir Rutshuru, Rumangabo, Kiwanja, Bunagana... elles sont toujours sous le contrôle de cette rébellion.
Pendant qu'un plan spécial est mis en place pour la défense de Goma, le M23 a quartier libre ailleurs, où l'on fait état des navettes régulières des soldats et officiers tant rwandais qu'ougandais, appelés à renforcer ce mouvement rebelle. On laisse entendre même que le sinistre général Laurent Nkunda, libre de tous ses mouvements, aurait du service au sein des M23. Il aurait repris ses tournées d'inspection entre Bunagana et Rumangabo et ses séjours de détente» dans sa ferme.
Pourquoi ne pas imaginer également des « verrous. » pour Rutshuru, Kiwanja, Rutshuru, Rumangabo, Bunagana et même Lubero, Butembo, Beni, Kasindi… souvent victimes des raids militaires des groupes armés instrumentalisés par les voisins du Congo ? Tout récemment, on a même entendu un responsable onusien affirmer que Makenga et ses hommes pouvaient rester là où ils se trouverqj.ent tant qu'ils n'inquiéteraient les populations civiles. Tenir un tel discours, c'est pourtant cautionner l'administration d'une portion du territoire congolais par une force négative.
Encore une fois, l'on devrait informer clairement aux Congolais sur le prix réel à payer pour sécuriser et stabiliser la partie Est de leur pays. Si le retour de la paix devrait passer par un nouveau deal contre nature avec le M23, que cela soit dit. Ainsi, tous les compatriotes sauraient que les négociations de Kampala ont pour finalité de pactiser avec des criminels, ces traîtres d'hier, d'aujourd'hui et de demain, qui n'ont jamais œuvré et ne travaillerons jamais pour leur bonheur.
Kimp
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