Crée le 12-07-2013 01H10 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le vendredi 12-07-2013 - 12H03 PAR : LE POTENTIEL
Les contradictions de départ n'augurent pas de lendemains meilleurs quant à l'organisation des concertations nationales. Divisée bien avant la tenue de son conclave qui s'est clôturé jeudi à Kinshasa, l'Opposition a fini par créer un mythe autour de sa participation. Désormais, tous les ingrédients semblent réunis pour rendre hypothétique ce forum national. L'échec se profile à l'horizon et des scénarii de rechange sont mijotés.
La tenue de concertations nationales s'annonce difficile. Alors que du côté de la Majorité présidentielle, l'on prétend être prêt pour les discussions dont le format et l'objet ont été définis par une ordonnance du président de la République, du côté de l'Opposition l'on fait du sur-place, sinon de la bouderie.
Hier jeudi, une frange de l'Opposition a bouclé à Kinshasa/Limete son conclave. En l'absence de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) et le Mouvement de libération du Congo (MLC), les partis politiques ayant répondu à l'invitation de Léon Kengo wa Dondo, président de l'Union des forces du changement (UFC), ont rajouté au suspense sur la tenue de ces assises nationales. Ils ont formellement rejeté le projet des concertations nationales tel que présenté par le président Joseph Kabila.
Contrairement au chef de l'Etat qui considère les concertations nationales comme « la réunion de toutes les couches sociopolitiques de la Nation afin de réfléchir, d'échanger et de débattre, en toute liberté et sans contrainte, de tous les voies et moyens susceptibles de consolider la cohésion nationale, de renforcer et étendre l'autorité de l'Etat sur tout le territoire national en vue de mettre fin aux cycles de violence dans l'Est du pays, de conjurer toute tentative de déstabilisation des institutions et d'accélérer le développement du pays dans la paix et la concorde », les ''conclavistes'' ont souligné la nécessité d'étendre le champ de ce forum à tous les problèmes touchant à la vie nationale.
Selon eux, les concertations nationales devraient constituer un lieu idéal, mieux une opportunité, pour aborder des problèmes liés à l'exercice même du pouvoir d'Etat. Ce que redoute la Majorité qui n'entend pas voir ce forum être assimilé à un dialogue inclusif au cours duquel tous les sujets en rapport avec la marche et l'avenir du pays devaient être abordés.
L'autre point de désaccord sur lequel pourrait achopper la tenue de ces concertations est le souhait exprimé par l'Opposition d'impliquer davantage le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, et son envoyée spéciale dans la région des Grands Lacs, Mary Robinson. Elle évoque l'une des dispositions de l'accord-cadre d'Addis-Abeba du 24 février 2013 qui donne mandat à l'envoyée spéciale du secrétaire général des Nations unies dans les Grands Lacs de s'impliquer pour la tenue d'un dialogue en vue de la réconciliation et de la consolidation de la démocratie dans la région en général, et en RDC en particulier.
De ce point de vue, l'Opposition estime qu'organiser des concertations nationales sans la présence de Ban Ki-moon ou de sa représentante dans la région irait à l'encontre des engagements librement consentis par le président Kabila dans le cadre de l'accord-cadre d'Addis-Abeba.
Le conclave de Limete a aussi soulevé un préalable relatif à la pertinence des recommandations qui sortiront des concertations nationales. Les participants ont proposé que les conclusions de ce forum soient coulées sous forme de résolutions. Ce qui renforcerait leur application. Au motif qu'elles seront opposables à tous.
Par contre, la Majorité développe un autre discours. Au cours d'un point de presse, Lambert Mende, porte-parole du Gouvernement, a fait savoir que les conclusions de ces travaux seront coulées sous forme de recommandations. Elles devront ensuite passer sur le tamis des institutions avant leur exécution. Interprétation qui rappelle que l'application de ces recommandations dépend de la bonne volonté du président de la République, en sa qualité d'initiateur.
QUAND LA MAJORITE SUPPUTE DES SOLUTIONS DE RECHANGE
Dialogue des sourds, divergences et interprétations sélectives des textes nationaux et internationaux. En multipliant des préalables sur la tenue des concertations nationales, l'Opposition fait peser une lourde hypothèque sur la tenue de ces assises. Son intransigeance ne sera pas sans conséquences dans des tractations qui se déroulent autour de ce forum.
Dans la Majorité, on réfléchit déjà à la manière de contourner l'impasse qui se profile à l'horizon. L'on serait en train de monter des scenarii, même les plus improbables, au cas où l'Opposition persisterait dans son intransigeance.
Premier scénario. Les concertations nationales ont lieu, coûte que coûte. C'est ici que l'idée d'une opposition significative a germé. Il semble qu'elle ferait déjà du chemin. Au cas où l'UDPS, réputée extrémiste, persisterait dans son intransigeance, le MLC pourrait être approché ou séduit (c'est selon). De cette manière, le parti d'Etienne Tshisekedi serait isolé et affaibli. Pendant ce temps, la majorité au pouvoir et l'Opposition significative feraient route ensemble. Sans inquiétude. Dans ces conditions, les concertations nationales auront toute leur légitimité, même si elles devaient se tenir avec un échantillon réduit des partis qui incarnent réellement l'Opposition.
GOUVERNEMENT D'UNION NATIONALE
Deuxième scénario. Au cas où l'impasse serait établie, les concertations ne pourraient pas se tenir. Dans ce cas, l'initiateur du forum national pourrait prendre acte, mais ne pas croiser les bras. Il pourrait abattre la carte d'un Gouvernement d'union nationale qui inclurait certains partis modérés de l'Opposition. Ce qui passerait par des débauchages en règle.
Aussi irréaliste soit-il, ce scénario devient de plus en plus probable au regard des obstacles que l'Opposition multiplie en termes de préalables, d'exceptions et d'exigences. A moins que tous les acteurs conviés à ces assises se ressaisissent en remettant en avant le seul intérêt national, secoués par un sursaut national.
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