Echos de la TICAD V au Japon
L'égalité entre les sexes a également figuré au centre des débats
« Egalité entre les sexes comme moteur du développement : Favoriser l'autonomisation des femmes », tel a été l'exposé développé par le ministre japonais des Affaires étrangères, Fumio Kishida, lors des travaux du 4ème thème consacré au « Développement de l'Afrique grâce à l'égalité des sexes et l'émancipation des femmes ». La séance s'est déroulée au Centre de conférence Pacifico Yokohama, à l'occasion de la Cinquième conférence internationale de Tokyo pour le développement de l'Afrique (TICAD V), tenue du 1er au 3 juin 2013 au Japon.
Pour l'orateur, la TICAD V constitue l'occasion de débattre de la situation de la croissance en Afrique et de la sécurité des populations, tant sur le plan économique et social que de la stabilité et de la paix. Car dit-il, le facteur humain est considéré comme l'un des éléments les plus importants de ces discussions.
Paraphrasant le Premier ministre Shinzo Abe, le ministre Fumio Kishida, affirme que le Japon attache une importance particulière au développement humain de l'Afrique, en soutenant activement le développement des ressources humaines dans le secteur de l'industrie par la généralisation des formations professionnelles, de l'enseignement secondaire et des méthodes d'amélioration continue. Ces initiatives permettront de développer des ressources humaines de qualité, qui à leur tour, soutiendront la croissance de l'Afrique.
Cependant, poursuit le ministre Kishida, il existe en Afrique une ressource humaine très largement sous exploitée : ce sont les femmes. « Lors de mes visites en Afrique, j'ai vu des femmes se rendre jusque sur les hauts plateaux pour y couper du bois, puis rentrer chez elles, avec sur le dos, des branches trois fois plus grandes qu'elles. Tout cela pour obtenir le combustible nécessaire au chauffage et à la cuisine », a rappelé le patron de la diplomatie japonaise, estimant indispensable de libérer les femmes de ces tâches, pour leur permettre de révéler leur potentiel et de jouer un rôle central et très actif dans le processus de développement.
A ce sujet, il a cité l'exemple qui illustre les réussites dans ce domaine, notamment le projet présenté par le Premier ministre japonais, destiné à doubler les revenus des petites exploitations agricoles au Kenya. La clé du succès de ce projet, dit-il, sont les femmes. « Sachant que les femmes représentent 70% de la main d'œuvre travaillant à la culture des légumes, la parité a été rendue obligatoire dès le début du projet dans l'ensemble des exploitations agricoles participantes », a fait savoir le ministre Kishida, ajoutant que les femmes ont pu déployer leur riche potentiel à toutes les étapes de la production agricole, en particulier dans les études de marchés destinés à déterminer les produits qui se vendent le mieux et les périodes où ils se vendent le plus cher. En l'espace de deux ans, poursuit-il, les revenus des exploitations ont doublé dans le village où le projet a été mis en place. Aujourd'hui, ces femmes enseignent même aux personnes venues observer leur travail, que la clé de ce succès sont les études de marchés hebdomadaires.
Mais pour faire de cela une réalité, le ministre Kishida pense qu'il est indispensable que les femmes jouent un rôle central dans toutes les étapes du développement. « A travers son aide et son soutien, le Japon lui aussi, œuvre constamment à une meilleure intégration des femmes », estime M. Kishida, qui ajoute que cela ne pourra se faire sans prendre en compte les sujets spécifiques aux femmes, par un soutien renforcé à la santé maternelle et infantile et à la santé en matière de procréation.
Il ajoute que l'accès à l'éducation est aussi indispensable et qu'il est maintenant reconnu que l'aménagement systématique de toilettes séparées pour les garçons et les filles, accroît le taux de scolarité des filles et diminue le taux d'abandon scolaire. En plus, dit-il, pour garantir l'égalité dans la création d'entreprise, outre un changement dans les mentalités, des ajustements législatifs sont nécessaires en matière d'identification personnelle et le droit de signature pour les contrats de prêt.
Prévenir les conflits et établir la paix
Par ailleurs, le ministre Kishida pense que la paix et la stabilité pourront être maintenues avec plus d'efficacité, en, faisant intervenir les femmes dans tous les processus destinés à prévenir les conflits et à établir la paix. De par leur vulnérabilité, les femmes sont les plus susceptibles de voir leur vie menacée lors de conflits ou des catastrophes. A l'image de l'aide au désarmement et du soutien aux formations professionnelles, qui constituent les deux faces du processus de reconstruction, le ministre Kishida est d'avis que le rôle des femmes est à la fois de soigner les blessures causées par les conflits et d'aider à l'éducation des populations. « Nous devons intégrer le point de vue des femmes pour améliorer les programmes de prévention des conflits et d'établissement de la paix, ainsi que les processus de reconstruction », déclare-t-il, avant d'ajouter qu'en faisant participer les femmes à l'élaboration des plans de prévention des catastrophes naturelles, il y a lieu d'espérer qu'elles seront convenablement prises en compte dans ce genre de situations. C'est dans cette optique, dit-il, qu'il a été présenté la résolution « Egalité des sexes et autonomisation de la femme dans le contexte des catastrophes naturelles », qui fut adoptée l'année dernière aux Nations Unies. « Nous allons continuer à mettre en œuvre des programmes de soutien dans de nombreux domaines, pour accroître la sensibilisation aux problèmes d'égalité et à l'émancipation des femmes », a encore indiqué le ministre Kishida, rappelant que l'Union africaine a désigné la période 2010 à 2020, comme la « décennie des femmes africaines ». Pour cela, explique-t-il, le gouvernement Abe a choisi la femme comme thème de sa politique de croissance. « je mets moi-même la paix, la sécurité et la femme au cœur de ma diplomatie, parce que je suis convaincu qu'aucune croissance n'est possible sans la participation des femmes. Partageant avec vous un idéal commun, le Japon continuera à renforcer son aide et son soutien aux femmes africaines », a-t-il conclu.
Les travaux de ce quatrième thème ont été dirigé par Mme Helen Clark Administrateur, du PNUD (programme des Nations Unies pour le développement). Plusieurs personnalités y ont pris part. Il s'agit notamment des Chefs d'Etat du Rwanda, Paul Kagame ; du Liberia, ………….Mme ; la présidente de la Commission africaine, Dlamini Nkosazana Zuma ; le Directeur exécutif de l'UNFPA (Organisation des Nations Unies pour la population), Dr Babakunde Osetimehin ; la Directrice exécutive par intérim
d'ONU-femmes, Mme Lakshmi Puri. Chacune de ses personnalités a donné sa contribution par rapport au thème développé.
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