A L'Association Internationale des Critiques d'Art
Le Président Charles TUMBA évoque la situation des Artistes sans Ateliers
Le Président de l'Association Internationale des Critiques d'Art/ Section RDC, Charles TUMBA KEKWO a évoqué dernièrement la situation des Artistes sans Ateliers à Kinshasa.
Un Exposé on ne peut plus magistral ayant marqué d'une pierre blanche le Forum de l'AICA qui a eu lieu dans le jardin de l'Académie des Beaux – Arts de Kinshasa.
Abordant la situation des Artistes sans Ateliers le chef des Travaux a d'entrée de jeu, défini l'Atelier tout en signifiant aux uns et aux autres que c'est un espace de création et de production de l'Artiste. Issu d'une terminologie de charpentier, le mot Atelier change de sens chaque fois que la Société changeait elle – même sa propre conception du travail, de la production, au fil des transformations sociales et politiques. L'Atelier a un double visage, à savoir :
Il est l'Espace où la matière se transforme en objet finalisé (lieu privilégié où la nature passe) dans la culture (le bois, la pierre, le métal, etc. deviennent œuvres d'arts).
Son périmètre constitue un seuil qui marque les bornes du groupe par rapport à tout ce qui lui est extérieur.
A travers le temps, l'Atelier a toujours existé. Concernant la préhistoire les paléontologues n'hésitent pas à parler d'atelier paléontologues lorsqu'il s'agit d'une fouille diamètre (un dépôt que l'on pose intentionnel d'armes et d'objets offrant des caractères identiques de fabrication).
Fondamentalement, lieu de travail, il nous en reste des traces et des témoignages multiformes, a – renchérit – le Président Charles TUMBA KEKWO. Pour les Artistes hors Atelier et contre Atelier, l'Exposant a souligné que les Artistes contemporains comme Daniel Buren revendiquent l'absence d'Atelier. C'est une remise en question de l'Atelier comme lieu unique où le travail se voit. Ainsi, Daniel Burem a transformé la formule traditionnelle des Artistes : « Vit et travaille à Paris ou Londres » à son usage personnel : « Daniel Burem vit et travaille in situ ».
S'agissant de l'avènement de l'ordinateur, le Président de l'AICA a dit que dans l'univers actuel de globalisation, l'ordinateur portable et l'Internet jouent des rôles artistiques importants. En tant qu'instrument de création et d'archivage, l'ordinateur portable évite des dépenses d'entretien d'un local, de fixation permanente de l'Artiste dans un lieu donné, et donc peut faciliter la mobilité de l'Artiste ont comme ; il peut faciliter la sédentarisation quand l'Artiste, par exemple, à partir de sa chambre à coucher peut communiquer ses œuvres à travers le monde sans avoir à se déplacer. Cela, avec son ordinateur portable connecté à l'Internet.
Brossant la situation des Artistes Congolais, il s'est appesanti sur les précurseurs LUBAKI et sa femme Antoinette qui travaillaient la nuit dans leur case avec une bougie, des papiers aquarellés. Dans la ville de Lubumbashi, l'Atelier le « Hangar » de Pierre Roman Desfossés était en plein air, à l'ombre d'un grand bananier fleuri. Celui de Moomens, à Kinshasa formait des paysagistes sur la toile de traite et est connu sous l'appellation de l'Ecole du Stanley Pool. Toujours à Kinshasa, Maurice Alhadeff a créé un Atelier de peinture, de sculpture et de céramique. Il octroyait un salaire mensuel, moyennant un minimum de production. Il récoltait ensuite les toiles et les sculptures dont une partie s'en allait aux Etats – Unis pour y être vendue comme art colonial. Les Missions catholiques ont eu à promouvoir la création des Ateliers ou foyers pour l'application de l'art indigène au culte. On a assisté à la naissance d'un art religieux Congolais dont la première exposition remonte à juin 1936 à Kinshasa. L'Etat a créé un quartier artisanal dans la commune de Kasa – Vubu (Dendale) où la parcelle sert de résidence et d'atelier de travail.
Les Artistes tels LUFWA, PENENGE, EWULU …. ont bénéficié de cet avantage. Parmi les Ateliers les mieux organisés, disposant d'un équipement important, on peut citer les « Ateliers LIYOLO & Fils », « Gouvea – Art Décor », « LUBANZA », « LEMA KUSA », etc. Les Ateliers Botembe ont donné (à l'époque de l'INA et TRANZAM), malheureusement cette expérience s'est éteinte. Aussitôt après, les membres de l'AICA ainsi que quelques invités ont partagé leur expérience au quotidien. Il s'agit entre autres de Maître Ignace BAMBA NDOMBASI KUFIMBA, le Céramiste Odon MASSAMBA, la Communicatrice Visuelle Clariss MARINI et le Sculpteur TSHAMALA. Auparavant, le Secrétaire Général de l'AICA ILUNGA MUSANGA a présenté les Ateliers « MUKENDI et MUTE », tandis que Raymond-Marie LELO a parlé de l'atelier sans domicile fixe de Massamba Odon.
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