Crée le 02-04-2013 09H10 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le mardi 02-04-2013 -10H00 PAR :RADIO OKAPI
Les passations aux ministères auront lieu cette semaine. "Il faut se mettre au plus tôt au travail. La première réunion de cabinet pourrait avoir lieu mardi en attendant un premier conseil des ministres", a déclaré à l'AFP le porte-parole du gouvernement Crépin Mboli Goumba.
Composé de 34 membres, le gouvernement comprend neuf ministres issus de la coalition rebelle Séléka au pouvoir depuis une semaine, huit issus de l'ancienne opposition et un ex-proche du président déchu François Bozizé, le reste étant réparti entre la société civile et différentes mouvances politiques.
La plupart des hommes de troupe du Séléka semblent être satisfaits. "C'est un gouvernement Séléka-opposition. C'est ce qu'on voulait, les gens de Bozizé n'avaient rien à y faire", affirme un combattant rebelle.
Mais certaines critiques s'élèvent déjà dans les rangs de l'opposition. "C'est du bidon. On a voulu faire plaisir à trop de gens incompétents. Il a trop de gens au gouvernement pour qu'ils puissent travailler", assure un opposant.
Lundi, une partie de l'opposition a même menacé de suspendre sa participation au gouvernement. "Le gouvernement ne fait pas assez de place à l'opposition. Il y a trop de ministres de la société civile, celle-ci n'est jamais descendue dans la rue et certains de ses membres sont proches du KNK (parti de Bozizé)", s'est plaint Edouard Koyambounou, premier vice-président du Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC), un des principaux partis d'opposition.
"Nous voulons suspendre la participation des ministres d'opposition au gouvernement", a-t-il affirmé à l'AFP, précisant qu'un memorendum a été remis au Premier ministre.
Toutefois, Crépin Mboli Goumba, lui-même issu de l'opposition, a balayé cette position, estimant qu'elle était l'oeuvre de "gens non mandatés" par leur parti. Aucun ministre d'opposition n'était joignable dans l'immédiat.
Le Premier ministre sortant, issu de l'opposition, Nicolas Tiangaye, a été reconduit mercredi dans ses fonctions par le nouvel homme fort de la Centrafrique, l'ex-rebelle Michel Djotodia. Il avait promis que toutes les tendances de la vie politique seraient représentées dans son nouveau gouvernement, comme le prévoyait l'accord signé en janvier à Libreville entre pouvoir, opposition et rébellion.
Mais, bien que plusieurs dirigeants de l'ancien régime de François Bozizé, tombé le 24 mars, se soient dits prêts à coopérer, un seul a été retenu: Claude Lenga, qui hérite du poste de ministre délégué à l'Enseignement professionnel et fondamental.
Un sommet extraordinaire de la CEEAC consacré à la Centrafrique doit se tenir mercredi à N'Djaména.
De source proche du Premier ministre, si la venue de M. Tiangaye a été confirmée, celle de Michel Djotodia, dont le coup de force n'a pas encore été reconnu par la communauté internationale, est encore incertaine.
M. Djotodia a voulu rassurer en affirmant samedi qu'il "remettra le pouvoir" lors du scrutin présidentiel de 2016, au terme d'une période de transition de trois ans.
Le président sud-africain Jacob Zuma a annoncé qu'il se rendrait à N'Djamena, après un hommage aux 13 soldats de son pays tués en tentant d'empêcher les rebelles d'entrer dans Bangui dimanche 24 mars.
La plupart des magasins étaient fermés lundi à Bangui, jour férié pour Pâques. En revanche, les pillages se poursuivaient, notamment dans l'arrière pays. Des exactions ont été commises dans l'ouest, dans les villes de Berberati et Bouar, ainsi que dans le centre-est, selon des sources civile et militaire.
"Nous sommes en train de sécuriser le pays mais il y a des Faca (forces armées centrafricaines) qui sont en déroute en brousse, il y a des Mbororo (éleveurs peuls) et des bandits déguisés en Séléka qui commettent des exactions", a affirmé le nouveau ministre de la Sécurité, Nourendine Adam.
La situation sanitaire dans les hôpitaux de Bangui qui est déjà "catastrophique" selon la Croix-rouge, risque d'empirer en raison notamment de l'absence de personnel médical et du nombre important de blessés à opérer, avait affirmé samedi le Dr Jean-Chrysostome Gody, de l'hôpital pédiatrique.
Les Etats-Unis ont condamné samedi la prise de pouvoir "illégitime" des rebelles du Séléka "par la force" en Centrafrique, appelant à la tenue rapide d'une élection présidentielle et au "rétablissement d'un gouvernement conformément à la Constitution".
Les rebelles, qui avaient dénoncé la "mauvaise volonté" du président François Bozizé à appliquer l'accord de Libreville, avaient repris les armes il y a une dizaine de jours et pris le pouvoir à Bangui le 24 mars, renversant le pouvoir en place.
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