Crée le 17-03-2013 13H05 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le dimanche 17-03-2013 - 13H16 PAR : ARTV NEWS
MFC
Le chef d'une des factions voit la main de Kinshasa dans la scission de la rébellion du Nord-Kivu.
Alors que les combats entre factions au sein de la rébellion du M23 se poursuivent, au Nord-Kivu, sans que soit clair qui l'emporte, "La Libre Belgique" a interrogé un des deux camps, celui de Jean-Marie Runiga - chef politique du M23 jusqu'à la scission - sur ce qui se passe à Kampala. C'est dans la capitale ougandaise, en effet, que des négociations entre la rébellion et le gouvernement de Kinshasa avaient été ouvertes en décembre, sur pression internationale et en échange du retrait du M23 de Goma.
Selon Jean-Marie Runiga, que nous avons interviewé, les négociations "vont reprendre" : le facilitateur des négociations, le ministre ougandais de la Défense Crispus Kyonga, "a reçu François Rucogoza", négociateur en chef du M23 uni, qui appartient au M23-Runiga. "C'est nous que la CIRGL (Conférence internationale sur la Région des Grands lacs, qui patronne les négociations) reconnaît comme représentants du M23. La délégation du Mécanisme conjoint de vérification élargi (organe d'observation militaire créé par la CIRGL) m'a dit la même chose."
"Manipulation"
Selon les informations obtenues par "La Libre Belgique", il semble que l'autre faction, le M23-Makenga (du nom de son chef militaire), affirme lui aussi être reconnu par la facilitation - qui ne se prononce pas officiellement. Et rien ne confirme, pour l'instant, que les négociations soient sur le point de reprendre.
Jean-Marie Runiga admet que la position de la rébellion est affaiblie par ses divisions. Selon lui, "en réalité, Kinshasa nous mène une guerre par procuration, au moyen de Makenga, qu'elle a corrompu". Comment espérer faire entendre les revendications d'une rébellion affaiblie ? "Les Congolais savent que tout ça, c'est une manipulation de Kinshasa", croit savoir M. Runiga. Et de s'impatienter des "blocages créés par Kinshasa" aux négociations, qui ont à peine avancé en trois mois.
Le gouvernement congolais, explique-t-il, "veut torpiller les négociations. Il s'est rendu compte que l'accord d'Addis Abeba ne lui est pas favorable puisqu'il l'oblige à des réformes, à la construction d'infrastructures, etc. Alors il utilise Makenga. Kinshasa a l'argent pour corrompre, mais pas pour développer le pays", accuse M. Runiga. Selon cet accord d'Addis Abeba, les pays de la région s'engageaient à ne plus aider de rébellion et appelaient Kinshasa à "s'attaquer avec sincérité aux réels problèmes de droit, de justice, de développement" au Kivu.
Une guerre de clans
Le conseiller politique de M. Runiga, Salomon Baravuga, ajoute qu'en outre "le M23 a toujours été divisé en pro-Nkunda et pro-Bosco, une opposition qui reflète la rivalité entre ressortissants de Rutshuru et ceux de Masisi. C'est une guerre de clans tutsis pour l'influence sur le Nord-Kivu. Ceux de Masisi se voient comme des intellectuels, tandis que ceux de Rutshuru seraient peu éclairés." Tout en reconnaissant que les deux factions ont, dans leurs rangs, "des gens qui n'ont aucun avenir parce qu'ils sont accusés de crimes" de guerre ou contre l'humanité, M. Baravuga estime que la faction Runiga est moins dépendante de ces personnes que la faction Makenga. "Si Joseph Kabila fait une alliance avec Sultani Makenga, il ne pourra pas l'arrêter. Pour nous c'est plus facile : nos militaires compromis savent qu'ils ne seront pas intégrés dans les institutions", contrairement à ce que demande Makenga : l'amnistie pour lui et ses hommes et leur réintégration dans l'armée.
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