Sunday, January 6, 2013

AFRIQUE REDACTION . L'information en continu ! Afrique au cœur de l’actualité...Infos News sur la RDC, les brèves de la dernière minute. Synthèse sur l’actu internationale. rdcongo-kinshasa, Nord et Sud KIVU, Kinshasa, Bas Congo, Dongo, Equateur, Maniema, Lubumbashi, les deux Kasai. Rédacteur en Chef : BONGOS Roger: Ne Vunda pre­mier ambas­sadeur noir au Vat­i­can : Il y a 404 ans, mour­rait à Rome le pre­mier ambas­sadeur noir au Vat­i­can : il venait du Roy­aume du Kongo.

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Ne Vunda pre­mier ambas­sadeur noir au Vat­i­can : Il y a 404 ans, mour­rait à Rome le pre­mier ambas­sadeur noir au Vat­i­can : il venait du Roy­aume du Kongo.
Jan 6th 2013, 23:36

Crée le 07-01-2013 00H30 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le lundi 07-01-2013 - 00H40 PAR : ARTV - NEWS


Ne Vunda


 

 

 

Il y a 404 ans, mour­rait à Rome le pre­mier ambas­sadeur noir au Vat­i­can : il venait du Roy­aume du Kongo.

Si vous passez à Rome, inscrivez absol­u­ment dans votre pro­gramme une visite-recueillement dans la Basilique Sainte-Marie Majeure (Santa Maria Mag­giore). Et deman­dez à vis­iter la tombe et la statue de Nigrita. C'est un compatriote !

L'histoire est peu con­nue et pour­tant elle mérite de fig­urer dans les manuels du con­ti­nent et, a for­tiori, de notre pays.

Il s'appelait Anto­nio Manuel Nsaku ne Vunda, et venait du Roy­aume du Kongo représen­ter le Mani Kongo auprès du pape.

Un Kongo au Vat­i­can ? Oui. L'envoi d'un ambas­sadeur à Rome entrait dans le con­texte des efforts des rois du Kongo de se passer du patron­age por­tu­gais en matière d'évangélisation. Ils voulaient entrer en con­tact direct avec ce que nous appel­le­ri­ons aujourd'hui le Saint-Siège. En effet, c'est par la recon­nais­sance du « droit de patron­age » que dif­férents papes du XVe siècle

avaient accordé au Por­tu­gal et à l'Espagne le priv­ilège exclusif de répan­dre la foi chré­ti­enne dans les ter­res de «leurs décou­vertes et con­quêtes » (1)

Olivier de Bou­veignes sou­tient que le défaut de patron­age priva le roy­aume de Kongo des mis­sion­naires dont il avait besoin. La reli­gion, on le sait, entra dans une large part dans ce qui était présenté comme un dynamisme mod­èle au Roy­aume de Kongo. N'oublions pas que lorsque les Por­tu­gais atteignent l'embouchure du fleuve Congo ( Diego Cão en 1482) (2) , le Roy­aume du Kongo est déjà puis­sam­ment établi. Il s'agit, dis­ent les his­to­riens, d'un Etat cen­tral­isé dirigé par un sou­verain rési­dant dans sa cap­i­tale (Mbanza- Kongo ou San Sal­vador). Et même si ses fron­tières sont jugées « fluc­tu­antes », le noyau du Roy­aume (Nzita-Nza) est rel­a­tive­ment sta­ble, com­posé de six provinces ( Soyo, Mpangu, Mpemba, MBata, Mbamba et Nsundi), noms subis­sant des vari­a­tions suiv­ant qu'ils sont écrits par des por­tu­gais, des anglais ou bien qu'ils sont tran­scrits à par­tir de la manière de pronon­cer de nos ancêtres.

Les mis­sion­naires catholiques débar­quent dans la région en 1490 . Et l'année suiv­ante, Nzinga Nkuwu le roi du Kongo, est bap­tisé sous les noms de Ndo Nzuawu. Or, le « tuteur por­tu­gais » s'orientera bien vite vers des intérêts plus prosaïques comme le com­merce des esclaves, de l'or et de l'ivoire. Les mis­sion­naires en général versent dans le com­merce et la poli­tique (3).

Une ambas­sade pour Rome est tout de même envis­agée par les Por­tu­gais après l'érection du diocèse du Congo le 20 mai 1596. Mais la mise en œuvre de la déci­sion est sujette à des ater­moiements de ceux qui ne voulaient pas d'une sou­veraineté du roy­aume. De sorte que l'idée ne revient sur le tapis qu'après la mort du pre­mier évêque (por­tu­gais) de San-Salvador (10 mai 1602).

Suiv­ant les recom­man­da­tions du nou­veau roi du Por­tu­gal Alvare II, outre la presta­tion d'obédience au pape, l'ambassadeur de Kongo au Vat­i­can devait négocier la désig­na­tion d'un nou­vel Evêque à Mbanza-Kongo et « d'autres ques­tions impor­tantes » (4). Ren­dant compte de cette mis­sion dans un arti­cle du quo­ti­dien ital­ien La Repub­blica célébrant le 400è anniver­saire de l'ambassadeur kongo au Vat­i­can, l'historien Pietro Veronese pré­cise que fig­u­rait égale­ment dans les mis­sions du diplo­mate du Kongo, la demande d'un appui du pape pour met­tre fin à la traite des Noirs (5).

A vrai dire, l'envoi d'Antonio Manuel Nsaku ne Vunda n'est que la deux­ième ten­ta­tive du Roy­aume de Kongo de se faire représen­ter au Vat­i­can. Mais la pre­mière avait été le fait essen­tielle­ment d'étrangers. Dès 1585 en effet, le roi (por­tu­gais) Alvare Ier (1568-1587) avait envoyé à Rome comme son ambas­sadeur le Juif por­tu­gais Duarte Lopes pour exposer au pape les besoins spir­ituels de Kongo. C'est lors de ce séjour à Rome que l'ambassadeur por­tu­gais dictera à Fil­ippo Pigafetta, voyageur ital­ien, les réc­its qui com­poseront plus tard son fameux livre Le roy­aume de Congo et les con­trées envi­ron­nantes (1591).

Mais le suc­cesseur du roi du Por­tu­gal Alvare II (1587-1614), pas tout sat­is­fait de la pre­mière mis­sion, décide d'« african­iser » en 1604 un pro­jet qui répondait d'ailleurs aux vœux pres­sants du pape (Clé­ment VIII - 1592-1605). Celui récla­mait l'envoi à Rome d'un pre­mier ambas­sadeur africain au Vat­i­can dans l'absolu, fils de la terre kongo. Ce sera donc « Dom » Anto­nio Manuel Nsaku ne Vunda.

L'ambassadeur atteint Lis­bonne en 1605 après un voy­age très dif­fi­cile au cours duquel, nous ren­seigne Bon­tink, il « tomba jusqu'à trois fois dans les mains de cor­saires hol­landais qui le dépouil­lèrent des cadeaux des­tinés au pape ». De Lis­bonne, il gagne Madrid. Là, comme d'ailleurs précédem­ment à Lis­bonne, on fait tout pour le décourager de se ren­dre à Rome. « Il sem­ble que la cour de Madrid voy­ait de mau­vais œil les pro­jets d'Alvare II qu'elle regar­dait plus ou moins comme vas­sal. L'intention du roi con­go­lais de se met­tre sous la pro­tec­tion papale ne dut guère lui plaire », ajoute Bon­tinck. Mais l'enthousiasme de notre diplo­mate est boosté par une let­tre du pape Paul V (1605-1621), suc­cesseur de Clé­ment VIII qui, le 10 décem­bre 1606, dit se réjouir de son arrivée à Lis­bonne et exprime le vœu de le recevoir vite en per­sonne à Rome ( Cf. Bon­tinck, p. 121).

Pour­tant Nsaku ne Vunda devra pren­dre son mal en patience car c'est près d'un an seule­ment après cette invi­ta­tion, en octo­bre 1607, qu'il peut quit­ter Madrid, ensem­ble avec le « nonce Mellini qui, créé car­di­nal le 10 sep­tem­bre 1606, s'en allait recevoir le cha­peau car­di­nal­ice des mains du Pape » (Bon­tinck, p. 121).

L'ambassadeur étant tombé malade en route (est-il empoi­sonné ?), le pape envoie immé­di­ate­ment des médecins à Civ­i­tavec­chia, port situé à une soix­an­taine de kilo­mètres de Rome. Les pro­pres frères du pape, François et Jean-Baptiste, ainsi que son neveu le Car­di­nal Sci­p­ion Borgh­ese, allèrent au-devant de l'ambassadeur pour lui souhaiter la bien­v­enue à Rome. Des ordres furent don­nés pour l'accueillir avec tous les hon­neurs. « Le pape, ajoute Bon­tinck, voulut le loger au Vat­i­can, dans les apparte­ments antérieure­ment habités par le Car­di­nal Bel­larmin ». Les pré­parat­ifs pour l'audience de la présen­ta­tion des let­tres de créance du nou­vel ambas­sadeur s'engagèrent tout de suite.

La Sainte Con­gré­ga­tion des Rites décida que l'audience solen­nelle, au cours de laque­lle se ferait la presta­tion du ser­ment d'obédience et la présen­ta­tion des let­tres de créances, aurait lieu dans la " Sala Regia ", comme c'était l'usage – et comme c'est tou­jours l'usage aujourd'hui encore au Vat­i­can - pour les audi­ences accordées aux rois ou à leurs représen­tants. Vaine­ment l'Espagne pro­test­era les fastes qui se pré­paraient, alléguant que le Kongo n'était pas un roy­aume indépen­dant mais trib­u­taire de la Couronne d'Espagne.

L'entrée solen­nelle – ordi­naire­ment un cortège splen­dide – devait se faire le jour de l'Epiphanie (06 jan­vier 1608). Et pour mar­quer tout l'éclat qu'il entendait don­ner à l'événement, le pape décida la frappe d'une médaille spé­ciale pour hon­orer l'ambassadeur après la cérémonie.

C'est dans cette atmo­sphère que Dom Anto­nio Manuel Nsaku ne Vunda, ambas­sadeur plénipo­ten­ti­aire du Roy­aume du Kongo au Vat­i­can, arrive à Rome le 3 jan­vier 1608, mais il est tou­jours malade. Le pape Paul V mul­ti­plie les atten­tions à son endroit et lui rend vis­ite en per­sonne. Mais le 6 jan­vier 1608, jour de la fête catholique de l'épiphanie, l'ambassadeur Anto­nio Manuel Nsaku ne Vunda meurt dans la sérénité, cau­sant un grand émoi au Vat­i­can. Signe de l'affliction du pape, Paul V demande qu'on enterre ce digne fils d'Afrique dans la basilique Sainte-Marie-Majeure dont la cour d'Espagne était la protectrice.

Aujourd'hui encore on peut vis­iter dans cette basilique, située non loin de la Gare cen­trale Ter­mini de Rome, le buste de l'ambassadeur kongo réal­isé par l'artiste Fran­cisco Capo­rale. Et un mau­solée dess­iné par le Bernin rap­pelle la mis­sion et la mort de l'ambassadeur dans le bap­tis­taire de la basilique Sainte-Marie-Majeure. Et, « à quelques pas, dans la chapelle Borgh­ese de la même Basilique Sainte-Marie-Majeure, nous trou­vons encore, ren­seigne Bon­tinck, un texte qui se rap­porte à l'ambassade d'Antoine Emmanuel, alias Dom Anto­nio Manuel Nsaku ne Vunda. Sur le tombeau grandiose de Paul V un bas-relief représente la récep­tion d'une ambas­sade per­sane par le Pape en 1609, mais dans l'inscription, on fait aussi allu­sion à une ambas­sade con­go­laise … et japon­aise » (p. 126, note 14).

Enfin un autre sou­venir mar­que l'arrivée de l'ambassadeur du Congo au Vat­i­can : « Lorsqu'il fit pein­dre, dans la Bib­lio­thèque Vat­i­cane, les faits les plus remar­quables de son règne, Paul V ordonna qu'en face des fresques qui repro­duisent la canon­i­sa­tion de sainte Françoise Romaine et saint Charles Bor­romée, une autre fresque représen­tât sa vis­ite à l'ambassadeur noir mori­bond. On peut encore l'admirer dans le large cor­ri­dor du Musée du Vat­i­can qui mène à la chapelle Six­tine » (Bon­tinck, p. 126).

Selon Richard Gray, l'ambassadeur était « un homme dans la trentaine, qui était décrit à Rome par ceux l'ont vu comme quelqu'un "aux nobles manières, pieux et dévot, aussi doté d'énergie et de pru­dence dans la diplo­matie" » (p. 147) (6).

Même si dans la dias­pora en Europe le 400ème anniver­saire de la mort de Anto­nio Manuel Nsaku ne Vunda est passé inaperçu, des com­mé­mora­tions ont eu lieu à Braz­zav­ille, à Kin­shasa et en Angola.

Par ailleurs, dans le cadre de la « Décen­nie Mama Kimpa Mvita » et pour hon­orer le 400 ans de la Mis­sion de Ne Vunda au Vat­i­can, la Coor­di­na­tion Générale de l'Association Tri­con­ti­nen­tale Malaki ma Kongo entend organ­iser un pèleri­nage au Coeur de l'Afrique pour la Réc­on­cil­i­a­tion des Africains de l'Est et de l'Ouest de l'Atlantique. Ce pèleri­nage qui débutera à La Porte de Non Retour de l'Ile de Gorée, se pour­suivra à Accra (Ghana), à Coto­nou (Bénin) et dans les deux Congo avant de se sta­biliser à Mbanza Kongo. Il con­naî­tra la par­tic­i­pa­tion des Kongo venus du Venezuela et le Con­seil Munic­i­pal des Musundi de CUBA ainsi que des Asso­ci­a­tions Malaki ma Kongo de Guyane, de Guade­loupe, de Haïti et de Saint Domingue. Le pèleri­nage se clô­tur­era avec la tenue pour la pre­mière fois à Mbanza-Kongo (cap­i­tale du Roy­aume Kongo) d'une Edi­tion du Fes­ti­val Malaki ma Kongo, la XVII ème.

Plus d'informations

 

http://www.malakimakongo.net/monde-noir/ne-vunda
Par Lusala Nkuka, (Jésuite, Doc­tor­and en Mis­si­olo­gie - Uni­ver­sité Gré­gori­enne de Rome) et Benda Bika

(Cf. J. E. Mar­tins Terra, « Le patron­age por­tu­gais » in Com­mu­nio, n° 4, 1992).
Les manuels d'histoire par­lent fausse­ment de « décou­verte du Roy­aume Kongo », comme si ses habi­tants n'existaient pas avant l'arrivée de Occidentaux !
Lire à ce pro­pos l'œuvre inachevée de l'excellent Raphaël Bat­sîkama ba Nduala.
(Cf F. Bon­tinck, « Le mon­u­ment funèbre d'"Antonius Nigrita" à Rome, in Revue du Clergé Africain, 1951).

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