Crée le 19-11-2012 07h50 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le lundi 19-11-2012 - 11H09 PAR: ARTV-NEWS
Des hélicoptères de l'ONU qui appuient l'armée gouvernementale ont tiré dimanche des roquettes et obus pour tenter d'endiguer l'avancée rebelle vers l'aéroport de Goma, a indiqué un porte-parole des Nations unies à New York.
Les rebelles congolais, qui mènent leur plus forte offensive depuis leur mutinerie en mai dernier dans le Kivu, une région minière limitrophe du Rwanda, ont arrêté leur progression à environ cinq kilomètres du centre de la ville mais ils ont menacé de "prendre" la ville s'ils étaient attaqués par l'armée.
En juillet dernier ils étaient arrivés à 30 kilomètres affirmant ne pas vouloir aller plus loin.
Selon une source militaire occidentale, un accord serait intervenu pour que les rebelles s'arrêtent à 5 km du centre-ville sur les hauteurs.
Des hélicoptères de l'ONU qui appuient l'armée gouvernementale ont tiré dimanche des roquettes et obus pour tenter d'endiguer l'avancée rebelle vers l'aéroport de Goma, a indiqué un porte-parole des Nations unies à New York.
Les militaires mandatés par l'ONU ont "notamment utilisé quatre hélicoptères de combat", a déclaré à l'AFP Kieran Dwyer, ce porte-parole. Des milliers de civils ont fui la zone des combats, a ajouté M. Dwyer.
Le responsable militaire du Mouvement du 23 mars dans ce secteur, le colonel Innocent Kayina, interrogé par un correspondant de l'AFP, a déclaré s'arrêter près de Munigi, au nord près de l'aéroport. Mais, "si les FARDC (Forces armées de la RD Congo) nous attaquent, on prendra la ville", a-t-il ajouté.
Aucun corps ni aucune trace de combat n'était visible à proximité de Munigi, qui jouxte une base de l'ONU occupée par un bataillon sud-africain.
Le porte-parole de l'armée à Goma, interrogé au téléphone, a démenti le contrôle par le M23 de Munigi et affirmé que les FARDC étaient en position dans cet endroit et aux abords de la ville.
Dans la ville même, la situation était calme dans l'après-midi. Aucun tir n'était entendu et "aucun incident majeur" n'a été signalé, a assuré à l'AFP le vice-gouverneur provincial, Feller Lutaichirwa.
Selon lui, les militaires se sont retirés afin "d'éviter un bain de sang" dans Goma, "ville de déplacés, prise en étau", entre le lac Kivu et la zone occupée jusqu'à présent par le M23.
"Nous sommes en panique générale", a cependant déclaré un chauffeur de taxi.
Les responsables civils sont partis par bateaux sur le lac Kivu vers Bukavu, la capitale du Sud-Kivu distante d'environ 80 kilomètres au sud où ils sont arrivés en fin d'après-midi. Les chefs militaires se seraient regroupés à Sake (20 km à l'est de Goma).
Le camp de réfugiés de Kanyarucinya, à une dizaine de kilomètres de Goma, qui comptait avant la reprise des combats 30.000 personnes, s'est vidé dès le passage de la colonne du M23. Ses occupants ont repris la route vers le sud sans s'arrêter à Goma.
"Débandade"
Le porte-parole de la province du Nord-Kivu, Célestin Sibomana avait évoqué au téléphone avec l'AFP "une débandade" et dénoncé l'inaction des Casques bleus.
Les Casques bleus étaient déjà intervenus samedi avec des hélicoptères de combat. Mais le M23 a exigé, dimanche matin, que la Monusco "montre" sa neutralité sur le terrain (...) S'ils continuent à nous bombarder, nous allons réagir", a déclaré un porte-parole du mouvement.
Les forces de l'ONU resteront dans Goma (est), a assuré dimanche le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, ajoutant qu'aucune action visant les forces de l'ONU "ne sera tolérée".
L'ONU dispose de 6.700 hommes dans le Nord-Kivu.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a demandé samedi l'arrêt de l'avance de la rébellion vers Goma et que "tout soutien extérieur et toute fourniture d'équipement au M23 cessent immédiatement".
Kinshasa et l'ONU accusent le Rwanda de soutenir les rebelles, ce que Kigali dément.
La représentante de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a demandé dimanche aux rebelles de "cesser immédiatement leur offensive militaire" sur Goma. "Tout soutien au M23, en violation du régime de sanctions et de l'embargo sur les armes doit cesser", a-t-elle réclamé.
Paris a de son côté "mis en garde quiconque contribuerait, de façon directe ou indirecte, à une nouvelle aggravation de la situation". Londres a également appelé le M23 à cesser "immédiatement" toute violence.
Le M23 a été créé début mai dans le Nord-Kivu par des militaires qui avaient pour la plupart combattu au sein de la rébellion pro-rwandaise du Congrès national pour la défense du peuple. Ils ont officiellement intégré l'armée en 2009 après un accord avec le gouvernement, mais se sont mutinés en avril dernier, arguant que Kinshasa n'avait pas respecté ses engagements.
Ils réclament notamment le maintien de tous les officiers dans leurs grades et refusent le "brassage" que veut leur imposer Kinshasa ce qui les éloignerait de leur zone d'influence dans l'est.
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