Saturday, November 24, 2012

AFRIQUE REDACTION . L'information en continu ! Afrique au cœur de l’actualité...Infos News sur la RDC, les brèves de la dernière minute. Synthèse sur l’actu internationale. rdcongo-kinshasa, Nord et Sud KIVU, Kinshasa, Bas Congo, Dongo, Equateur, Maniema, Lubumbashi, les deux Kasai. Rédacteur en Chef : BONGOS Roger: Goma - La traitrise de Josep KABILA : incompréhension et colère des soldats congolais

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Goma - La traitrise de Josep KABILA : incompréhension et colère des soldats congolais
Nov 24th 2012, 12:14

Crée le 24-11-2012 12h50 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le samedi 24-11-2012 - 12H50 PAR: ARTV-NEWS-(Syfia Grands-Lacs/Rd Congo)  

M23-copie-1

 Ce sont des militaires divisés et, pour une grande part, démoralisés qui ont eu à faire face aux soldats du M23. Se sentant trahis par le gouvernement, beaucoup ont choisi de fuir à la veille de la prise de Goma. Témoignages.


Ce sont des militaires congolais démoralisés qui se tenaient dimanche sur la ligne de front qui ne tardera pas à être enfoncée par les rebelles du M23. Beaucoup ont commencé à fuir, découragés et même écœurés par leur dernière semaine de combat. Le 15 novembre, ils avaient répondu vigoureusement aux attaques des rebelles. Le lendemain les cadavres de leurs ennemis jonchaient la route de Goma à Kibumba à une trentaine de kilomètres de la ville. "On nous a attaqués à partir de quatre heures du matin, des rebelles et leurs alliés rwandais qui viennent des collines du Rwanda. Nous avons réussi à repousser l'attaque loin de nos positions. La preuve que voici vous dit clairement que des rebelles sont appuyés par les Rwandais", nous affirmait alors un lieutenant. 


Trahis 
Pourtant retournés sur les lieux des combats le lendemain, le 16 novembre, nous y avons trouvé des militaires désespérés, certains ivres. Alors qu'ils enfonçaient les lignes ennemies, ordre leur avait été donné d'arrêter les combats. "Ça c'est une trahison pourquoi lorsque nous avons la maitrise de la situation, on nous demande de cesser le feu pour que les rebelles viennent nous surprendre. Il y a quelque chose que nous devons comprendre", s'interrogeait un militaire. "Pourquoi nous demande-t-on d'arrêter de combattre? Voilà nous venons bêtement de perdre nos positions et certains de nos collègues", regrettait aussi un membre d'un commando récemment formé par les Belges. D'autant qu'en franchissant ce groupe vers la ligne avancée de l'armée congolaise à Kibati, à 18 km de la capitale provinciale, nous avons pu voir des tanks, des hélicoptères et divers engins de guerre montrant qu'ils étaient bien équipés.


La colère et l'amertume étaient fortes.

En arrivant vers Kibati, un peloton de militaires contemplaient les collines rwandaises, l'un d'eux s'est approché de nous et a dit : "C'est nous qui combattons je n'ai peur d'être contredit : au front nous nous affrontons avec l'armée rwandaise. En tous cas notre président est complice, je ne veux plus m'exposer à la mort dans une armée politisée comme celle-ci." Furieux, près de 500 d'entre eux ont refusé de combattre et ont déserté.
Le porte-parole de l'armée et celui du gouvernement ont alors parlé eux de repli stratégique pour se réorganiser. Mais, dès le 16, l'armée congolaise avait reculé de 4 km avec femmes et enfants. Car les militaires viennent souvent au front accompagnés de leurs familles qu'ils se contentent de les faire reculer en cas d'attaque. On voit des soldats décrocher avec des enfants dans les bras, ou se fâcher quand leurs épouses les dérangent trop.


Jalousies et suspicions
Des jalousies et des suspicions rongent aussi l'armée. Des militaires engagés ensemble dans les combats contre le M23 ne se font pas confiance : "Ils sont commandos, mais ils n'ont pas des leçons à nous donner, d'ailleurs nous avons repoussé l'attaque des ennemis", expliquait un officier d'un régiment déployé à Kibumba, parlant de ceux qui ont été formés par des militaires étrangers. D'autres estiment que les éléments déployés sur le front à l'Est de la RDC sont trop nombreux. "Je trouve de trop le déploiement des commandos pour combattre le M23, notre unité est capable de les bouter hors d'état de nuire. Ces commandos ne connaissent pas le terrain, ni la tactique de rebelles", affirme un soldat du régiment de l'ex unité Requin.


D'autre part, les commandos redoutent eux la complicité de leurs collègues des régiments avec les rebelles du M23: "Je ne comprends pas. Les ennemis sont informés de nos mouvements alors qu'ils n'y sont pas, cela frise de complicité de nos collègues des régiments qui collaborent avec leurs amis qui ont fait défection depuis le mois d'avril", constate un commando. "Vraiment il y a beaucoup de choses à faire dans cette armée ! Comment expliquer qu'un militaire engage le combat avec un téléphone portable en poche, s'insurge un autre. Certains n'ont pas coupé le cordon avec leurs collègues insurgés, il n'y a pas moyen d'avancer car nous irons toujours d'échec en échec." 


Même cri d'alarme de cet officier : "Regarde ce téléphone portable que j'ai trouvé dans la poche du cadavre d'un soldat du M23 tombé pendant la bataille du 15 novembre. J'y reçois des appels en provenance de soldats du camp ennemi. Ils vont nous attraper comme des rats tout en disant que notre commandement leur appartient ; voilà pourquoi je dis que nous sommes infiltrés." 


Face à cette situation et à leur rage contre le gouvernement et Kabila qui les a trahis, les a vendus, leur a menti, disent-ils, beaucoup ont déserté retournant à Goma où ils se sont livrés à des exactions dimanche dernier, volant et pillant pour leur compte personnel. Ils ont été remplacés par des unités venues de Bukavu peu au fait du terrain qui n'ont pas résisté à l'avancée des rebelles. Certains ont quitté la ville à l'entrée du M23, les autres ont rendu leurs armes aux rebelles le mercredi 21 et commenceront dès jeudi leur entraînement militaire dans les camps des rebelles. 


Désinformation
Les Congolais le savent bien, ce n'est pas en écoutant les médias locaux qu'ils auront des nouvelles de la situation à l'Est du pays. Les radios nationales en parlent peu. Elles ont affirmé jusqu'au bout que Goma était bien défendu. Depuis lors, ils ne disent surtout rien des manifestations contre le pouvoir qui se multiplient. Ils n'ont droit qu'aux propos lénifiants du premier ministre assurant qu'ils ont perdu une bataille mais pas la guerre et que le gouvernement va tout faire pour regagner le terrain perdu. Propos auxquels personne ne croit pas plus qu'aux négociations avec les gouvernements rwandais et congolais à Kampala.


Ceux qui le peuvent sont donc branchés sur les médias internationaux et suivent sans discontinuer RFI, France 24, TV5 pour savoir ce qui se passe dans leur propre pays. Dans les régions de l'Ouest qui ont peu de contacts avec les habitants du Nord Kivu, certains ont appris la chute de la ville seulement en allant sur Facebook.

 

A Goma, les radios n'ont, en ces jours cruciaux, diffusé que de la musique. Pour avoir des informations sur ce qui se passait dans leur ville, il fallait réussir à capter les chaînes étrangères. Le 19 novembre alors que celles ci relayaient les responsables du M23 qui annonçaient déjà leur présence dans la ville, le gouverneur de la province réagissait encore ainsi sur radio Okapi : "La population doit savoir que nous sommes dans une situation de guerre au Nord-Kivu. Mais particulièrement pour la ville de Goma, il y a eu effectivement beaucoup de tirs mais à l'heure qu'il est, les forces armées viennent de nous assurer qu'elles contrôlent toute la situation… " 


Flory Mumena

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