Les députés belges Laurent Louis et André Flahaut. Deux regards différents sur la RD Congo.
Photo Cheikfitanews.
Le socialiste André Flahaut, président du parlement belge a prononcé le mardi 30 octobre 2012 à Kinshasa, un discours devant ce qui sert de parlement en RD Congo. Selon Éric Wemba un confrère du journal « Le phare » de Kinshasa, l'homme politique belge a certes été applaudi par les députés de « Joseph Kabila », mais il a aussi hélas été hué par ceux des députés qui contestent jusqu'à ce jour les résultats de la CENI, commission électorale nationale indépendante, résultats qui ne sont ni plus ni moins qu'un véritable hold-up électoral.
Incapable de réunir plus de dix congolais en public dans son propre pays la Belgique pour discuter politique, avec ce voyage en RD Congo, en rampant devant des imposteurs et des hors-la-loi, monsieur André Flahaut n'a pas fait honneur à son rang ni de citoyen d'un pays démocratique, encore moins celui de président d'une institution comme le parlement.
Poursuite d'intérêts personnels inavoués ? Mépris pour le peuple congolais ?
Lors du processus électoral de 2006, la mémoire collective congolaise se souviendra toujours du tandem Louis Michel-André Flahaut qui avait imposé l'élection de « Joseph Kabila ».
Le jour où la justice se saisira des différents et horribles crimes du régime de Kinshasa depuis 2006, les belges André Flahaut et Louis Michel ne risqueront-ils pas d'être considérés comme des complices, voire des commanditaires ? Peut-être jusqu'à la CPI, cour pénale internationale !
Triste.
Cheik FITA
Bruxelles, le 31 octobre 2012
Un Belge à Kinshasa pour soutenir le régime
Eric WEMBA
Journal le Phare de Kinshasa
Le discours aux allures très paternalistes prononcé hier mardi 30 octobre 2012 par le président de la Chambre des Représentants du Royaume de Belgique, André Flahaut, devant la plénière de l'Assemblée nationale, a remué le couteau dans la plaie de nombreux Congolais encore traumatisés par les élections controversées du 28 novembre 2011.
Applaudi par les députés de la Majorité et chahutés par ceux de l'Opposition, l'homme d'Etat belge venu à Kinshasa sur invitation de son homologue congolais Aubin Minaku, a demandé aux Congolais de tourner la page de la vérité des urnes. Comme si les Congolais avaient seulement le droit de voter et non d'élire les gouvernants de leur choix, André Flahaut a estimé qu'ils devaient accepter les résultats publiés par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), aussi bien pour les législatives que pour la présidentielle, en dépit des irrégularités qui les avaient caractérisées, et des critiques très sévères émises à ce sujet par des observateurs tant nationaux qu'internationaux.
Concernant l'état de la démocratie et des droits de l'homme, André Flahaut a pratiquement pris le contre-pied de François Hollande, qui avait jugé la situation des droits humains inacceptable en République Démocratique du Congo.
Le président de la Chambre des Représentants du Royaume de Belgique a noté des avancées qui doivent être capitalisées, étant donné que la démocratie est un long processus, qui a pris un siècle dans certains pays occidentaux considérés à ce jour comme des modèles en la matière.
S'agissant de la guerre de l'Est, l'ancien ministre belge de la Défense a condamné les soutiens extérieurs apportés au groupe rebelle M23 pour déstabiliser la RDC, sans pour autant désigner le Rwanda et l'Ouganda, pourtant clairement identifiés dans le rapport des experts des Nations Unies comme Etats agresseurs du Congo.
Il a enfin appelé à un dialogue de toutes les sensibilités politiques, sans définir le cadre pour la restructuration de la Ceni et la résolution de la crise de l'Est de la RDC.
Aussitôt après ce discours, des députés de l'Opposition ont continué à protester dans les couloirs du Palais du Peuple, pour dénoncer les propos d'André Flahaut, qu'ils ont jugés incongrus à l'endroit du peuple congolais qui aspire à la démocratie et au bien -être.
Maître Lumeya s'est di convaincu que moins de trente jours après le Sommet de la Francophonie, André Flahaut vient légitimer le pouvoir en place issu des élections chaotiques du 28 novembre 2011.
Pour cet élu de Kikwit, dans la province de Bandundu, la démocratie est viciée par des violations massives des droits de l'homme, lesquelles se caractérisent par la traque des opposants, la répression des journalistes et des activistes des droits de l'homme. Il a fait remarquer à l'homme d'Etat belge qui parle d'avancées dans la voie de la démocratie et des droits de l'homme, que c'est toujours le statu quo : cas du procès des assassins de l'activiste des droits de l'homme Floribert Chebeya et de son chauffeur, Fidèle Bazana.
Lumeya a estimé qu'avec le développement technologique actuel, la RDC n'a pas besoin d'un siècle pour progresser vers la vraie démocratie. Toutefois, il a marqué son accord pour le dialogue proposé par le président de la Chambre des Représentants du Royaume de Belgique, mais à condition de définir un agenda précis.
Eric WEMBA
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