Thursday, August 9, 2012

AFRIQUE REDACTION . L'information en continu ! Afrique au cœur de l’actualité...Infos News sur la RDC, les brèves de la dernière minute. Synthèse sur l’actu internationale. rdcongo-kinshasa, Nord et Sud KIVU, Kinshasa, Bas Congo, Dongo, Equateur, Maniema, Lubumbashi, les deux Kasai. Rédacteur en Chef : BONGOS Roger: M23-Gouvernement de Kinshasa : entre les négociations et la poursuite des combats

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M23-Gouvernement de Kinshasa : entre les négociations et la poursuite des combats
Aug 9th 2012, 17:46

Crée le 09-08-2012-  10h20 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le jeudi 09-08-2012 - 19h30 PAR : LE MILLENAIRE

kabila-kagame-museveni.jpgLe sommet de Kampala s'est achevé le mercredi 8 août 2012 sans résultats palpables. Les Congolais de l'Est qui avaient tous leurs regards tournés vers la capitale ougandaise ne peuvent être que déçus. Aucune de leurs attentes n'a été rencontrée. Et cela était prévisible au regard de l'histoire récente de la RDC.
Onze  délégations de pays membres de la conférence Internationale des pays des Grands  Lacs, parmi lesquelles cinq chefs d'Etat dont Joseph Kabila de la RDC et Paul Kagame du Rwanda, ce sont retrouvées dans cette capitale ougandaise pour tabler sur la situation prévalant à l'Est de la RDC. Les résultats ont été très maigres si pas insignifiants. Aucune avancée significative n'a été enregistrée.
Et pour cause ? Les violons sont loin de s'accorder s'agissant de la mise en place d'une force « neutre » ou d' « interposition » (c'est selon) devant  s'occuper de la surveillance des frontières communes entre la RDC et le Rwanda.
Le Rwanda, qui soupçonne la Monusco d'avoir des penchants vers Kinshasa, souhaite que cette force soit composée par les pays qui connaissent bien la région et les conflits interethniques qui les caractérisent. Allusion est faite ici au pays de la région des Grands Lacs.  Kigali voudrait ainsi ne pas occulter la question des FDLR présents sur le sol congolais et qui constituent sa principale préoccupation. D'ailleurs, pour le Pays de Paul Kagame l'insécurité à l'Est du Congo a pour source les FDLR et le M23.
Pour Kinshasa qui n'entend pas laisser au Rwanda le temps de dissimiler les accusations d'agression de la RDC qui pèsent sur lui, la Monusco devrait avoir un rôle à jouer dans cette force neutre dans laquelle ne devront prendre part que les pays non-impliqués dans l'insécurité qui prévaut à l'Est du Congo.
Où sera déployée cette force ? C'est un autre point d'achoppement. Entre les belligérants (entendez M23 et FARDC) estime Kigali pendant que Kinshasa préfère qu'elle soit installée entre les deux pays (Rwanda et RDC). Il va sans dire que Kigali veut faire prévaloir que l'actuel conflit du Kivu est une affaire congolo-congolaise. Ce qui n'est pas l'avis de Kinshasa. Les dirigeants congolais souhaitent que le Rwanda soit considéré comme auteur des troubles orchestrés dans sa région orientale.
Comme il fallait s'y attendre, les participants à  ces assises n'ont pu trouver des réponses appropriées à  ces deux questions principales. C'est donc sur une note de désespoir qu'ils se sont séparés en dépit d'un communiqué final laconique qui a sanctionné la fin de ce sommet.  Ce communiqué reconnait que les troubles de l'Est du Congo  ont pour cause le M23 et condamne, sans les citer, tous les soutiens extérieurs aux fauteurs de ces troubles.  C'est tout dire. Il est prévu, d'ici le 15 septembre, une autre rencontre entre les hommes de Kinshasa et de Kigali pour arrêter les dispositions utiles.
Quel est donc ce miracle qui va s'accomplir avant le 15 septembre pour faire avancer cette discussion ? La question reste posée.

D'autres part, il nous revient que dans les coulisses du sommet des chefs d'Etat à Kampala, des rumeurs ont circulé sur la capitulation de Kabila devant la pression de Kagame parvenu à convaincre la majorités de ces collègues sur la nécessité de faire entrer les soldats rwandais et ougandais dans la force neutre. Il semble que le president congolais aurait finalement accepté mais a demandé que la chose se fasse en douceur par l'intermédiaire du comité de suivi constitué des ministres de défenses et chefs EMG.

Entre les négociations et la poursuite des combats.

Comment sera constituée cette force et quel sera son réel mandat ? Les avis sont encore loin de s'accorder et il y a risque que cela prenne un temps relativement long.  Après un éventuel accord de principe sur cette question il restera à préciser les pays qui enverront leurs troupes pour constituer cette force, trouver des bailleurs de fonds qui accepteront de financer l'action avant de penser au déploiement. Ce n'est pas dans deux semaines que cela peut se faire. Cela pourra prendre des mois.  C'est à  ce niveau que, nous semble-t-il, va se poser des sérieux problèmes au regard des rapports des forces sur terrain entre le M23 et les FARDC.  Il n'est pas évident que la RDC soit en mesure d'imposer la paix dans sa partie orientale par les armes. Autorisera-t-on à  cette fameuse « force neutre » ou « d'interposition » de se mettre  à combattre les congolais sur leur propre sol ? Rien n'est moins sure.  Le M23 contrôle déjà certains espaces à  l'Est du Congo et se considère comme un groupe des mutins de l'armée nationale congolaise. Il sera difficile à  Kinshasa de renier la nationalité congolaise à tous les   mutins de M23. Ce qui fera de cette question, une affaire congolo-congolaise. Vu sous cet angle, il y beaucoup de chance que les négociations soient  proposées comme solution de paix à  défaut d'une victoire militaire des FARD sur les M23.   Le décor est déjà bien planté à ce sujet.
M23 sur une table de négociation avec le gouvernement congolais sera perçu, par bien des congolais de l'Est,  comme une victoire de la diplomatie de Kagame sur  celle de Joseph Kabila et donc une douche froide pour le gouvernement de Kinshasa.  Une pilule amère pour être avalée après cette campagne battue par le pouvoir congolais pour faire passer la thèse d'agression.
Puisque les Fardc ont montré leurs limites s'agissant de l'imposition de la paix par les armes, il faut avoir le courage de dire la vérité au peuple. Qu'en sera-t-il des espaces sous contrôle de M23 en attendant la mise en place de cette fameuse force « neutre » ? Kinshasa continuera-il a accepté de les laisser échapper à  sa gestion et  pour combien de temps? Ce serait très irresponsable de sa part.
Tout porte à croire qu'il n'y a que deux issus pour le gouvernement de Kinshasa : négocier avec le M23 ou le combattre par les armes pour imposer son autorité  partout.
La solution militaire n'étant pas rassurante pour l'instant, il n'y a que la négociation qui peut permettre à Kinshasa de reprendre son contrôle sur les espaces occupés par le M23. Il n'y a pas de honte à le reconnaitre.  Il ne faut pas attendre qu'il soit tard pour négocier. L'histoire récente de la RDC est riche d'enseignements à ce sujet. Avec, en face, une armée de la RDC minée par des sérieux problèmes d'organisation, le M23 risque même d'étendre sa zone d'influence sur d'autres localités et compliquer la donne en devenant beaucoup plus exigent. Avec ces défections enregistrées ça et là dans l'armée congolaise, le temps risque de jouer en faveur d'une consolidation de cette insurrection de M23 et même lui donner une certaine dimension politique.
Déjà, une délégation politique de M23 était perceptible dans les couloirs de ce sommet qui vient de se tenir à Kampala. Conduite par Gaston Kangele, cette délégation avait l'intention d'expliquer aux participants à  ces assises les mobiles de l'actuelle lutte menée par le M23. Il faut craindre qu'avec le temps,  la structure politique de M23 ne prenne l'envergure nationale.  Plusieurs personnalités politiques congolaises déçues par l'administration Kabila sont déjà aux portes de M23.
Le gouvernement de Kinshasa doit, à  notre avis, être en mesure de développer la capacité de défense de l'intégrité de son territoire en lieu et place de se remettre toujours à  l'arbitrage d'une communauté internationale connue pour son ambigüité dans le traitement des problèmes de la RDC.  Le gouvernement congolais doit savoir trouver, seul,  des solutions aux problèmes qui se posent sur son territoire.  
Signalons qu'alors que le sommet de Kampala se terminait, l'aéroport de la Lwano à  Lubumbashi subissait les attaques des hommes armés non autrement identifiés. Ce qui avait précipité la sortie du président Joseph Kabila de la salle. Trois éléments de la garde républicaine y ont trouvé la mort. Le gouvernement congolais éprouve un réel problème de la maitrise de la situation sécuritaire sur l'ensemble de son territoire.  Le communiqué final qui a sanctionné la fin de ces assises ainsi que celui diffusé par le M23 quelques temps après démontrent à suffisance qu'il se serait passé, à Kampala,  quelque de rassurant pour les mutins de M23. Lire attentivement ces deux communiqués sur ces liens: Communiqué de M23 et Communiqué final de Kampala.
Joska Kaninda Nkole

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