Ce serait un coup d'éclat de portée internationale. C'est à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), que doit se tenir le 14e Sommet de la francophonie, du 12 au 14 octobre prochain. La RDC (68 millions d'habitants), pays le plus peuplé de la francophonie (plus de 220 millions de personnes). Coup de bluff ou signe d'un vrai bras de fer entre les autorités françaises et congolaises? Paris laisse en tout cas planer la menace d'un boycott de la rencontre de la part de François Hollande. Un Sommet de la francophonie sans le président de la République française, ce serait une première et un camouflet sans précédent pour le président de la RDC, Joseph Kabila…
Signe que les relations ne sont pas au beau fixe entre Paris et Kinshasa, la ministre déléguée chargée de la Francophonie part mercredi 25 juillet pour une visite de trois jours en RDC. Durant son séjour, Yamina Benguigui rencontrera le président Kabila, le Premier ministre, Augustin Matata Ponyo, le ministre des Affaires étrangères (qui a été préalablement reçu à Paris), les présidents du Sénat et de l'Assemblée. Mais aussi l'archevêque de Kinshasa, des personnalités de la société civile, des responsables d'associations et des personnalités de l'opposition… "L'objectif est de réaliser des entretiens approfondis", précise le cabinet de la ministre, qui reconnaît que le contexte actuel en RDC est particulier.
La nouvelle politique française en direction de l'Afrique
Yamina Benguigui effectuera cette mission à la demande expresse de François Hollande, à qui elle remettra son rapport dès le 31 juillet. "À l'heure qu'il est, rien n'est exclu quant à la participation ou pas du Président, estime-t-on à l'Élysée. Il existe désormais une nouvelle politique en direction de l'Afrique voulue par le président de la République, qui est caractérisée par trois priorités : le respect de la démocratie et des règles de gouvernance, la promotion de la croissance économique, la promotion de la paix et de la stabilité…"
Des conditions impossibles à remplir pour la RDC d'ici à quelques mois quand on sait dans quel cadre se sont déroulées les dernières élections présidentielle et législatives en novembre dernier : confusion, opacité, bureaux de vote fictifs, violences parfois meurtrières… Cet hiver, le Centre Carter, ONG américaine du nom de l'ancien président démocrate, avait estimé que les résultats des élections législatives "manquaient de crédibilité, comme pour l'élection présidentielle". La mission d'observation de l'Union européenne avait, elle aussi, dénoncé de multiples irrégularités.
Autre sujet de préoccupation, la poursuite des combats très violents dans la province du Kivu, à l'est du pays. Au final, si l'absence de François Hollande semble peu probable, cette seule hypothèse froisse un peu plus les autorités congolaises, déjà contrariées par les hésitations du Premier ministre belge, Elio Di Rupo, qui n'a, lui non plus, pas encore confirmé sa participation au sommet de Kinshasa.
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