Crée le 10-07-2012-06h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le mardi 10-07-2012 -06h05 PAR : ARTV -NEWS
Le réalisateur belge Thierry Michel a été refoulé dimanche de l'aéroport de Kinshasa, où il devait présenter son film consacré à l'assassinat du militant des droits de l'Homme Floribert Chebeya, a-t-il annoncé lundi à Bruxelles.
© AFP/Archives Boris Horvat. Le réalisateur belge Thierry Michel en avril 2009 à Paris
Thierry Michel se rendait en RDC pour son film "L'affaire Chebeya, un crime d'Etat?", qu'il devait projeter pour la première fois dans plusieurs villes du pays à l'invitation d'ONG et avec le soutien d'ambassades européennes.
"A mon arrivée à l'aéroport, j'ai reçu mon visa d'entrée sans encombre. Mais, alors que j'attendais mes bagages, j'ai été emmené par des agents de l'immigration", a expliqué le cinéaste à l'AFP. "Ils m'ont ensuite fait monter à bord d'un avion en partance pour Bruxelles, sans pouvoir téléphoner à l'extérieur".
Selon lui, le prétexte invoqué, à savoir un défaut du visa, n'était pas valable car il bénéficiait du statut de résident "depuis huit ans et jusqu'à février 2013".
"C'est une décision politique, nous sentions que la tension était montée ces dernières semaines", a estimé M. Michel, auteur de plusieurs films sur la RDC, dont "Congo River".
"L'affaire Chebeya, un crime d'Etat?" relate le procès en 2011 de huit policiers accusés de l'assassinat de Floribert Chebeya, directeur de l'ONG La Voix des Sans-Voix (VSV), qui avait été été retrouvé mort à 47 ans, le 1er juin 2010, après s'être rendu à un rendez-vous à la police à Kinshasa. Son chauffeur est depuis porté disparu.
La justice a condamné à mort le principal suspect, le colonel Daniel Mukalay, numéro 2 des services spéciaux de la police, ainsi que trois policiers jugés par contumace car en fuite. Un autre avait été condamné à la prison à perpétuité et trois acquittés. Le procès en appel s'est ouvert le 19 juin.
"Ce qui s'est passé hier est le signe d'une crispation du régime. Or mon film n'est pas un réquisitoire, mais le compte-rendu du procès qui était public; il n'y a pas de parti pris, pas d'accusations", a précisé M. Michel.
Le film est déjà sorti dans de nombreux pays et a été primé par des festivals.
M. Michel doit participer à une conférence de presse mardi au Parlement européen. Le Parlement européen avait exprimé en juin, dans une résolution, sa "préoccupation" du fait "que les assassins de Floribert Chebeya courent toujours". Il avait appelé Kinshasa à "ne pas entraver directement ou indirectement la distribution du film de Thierry Michel".
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